Le CPA, Bouteflika et l’argent des «dignitaires»

Le CPA, Bouteflika et l’argent des «dignitaires»

La vérité, maintes fois dite ici par des lecteurs du Matin, a fini par s’imposer : la privatisation du CPA aurait bien été bloquée à cause des créances douteuses détenues par la banque auprès de certains dignitaires du régime. Des créances d’un niveau astronomique : «Il y a tellement de zéros que je n'ose pas en donner le montant», dit un financier. En tout c’est ce que croit savoir le Quotidien d’Oran qui cite des sources « haut placées ».
«On sait que les repreneurs étrangers refusent de reprendre à leur compte des créances douteuses, affirme un haut responsable. Des sommes colossales octroyées à des «dignitaires» qui n'ont jamais pensé, selon la pratique courante chez «ces gens-là», à les rembourser. »
Même l'échéancier pour un remboursement partiel, à chaque fois que c'est possible, est rejeté par les repreneurs éventuels qui, selon des « sources informées », refuseraient de prendre le passif en charge.
La journaliste est catégorique : « Ce qui est sûr, c'est que les analystes avertis ne croient pas du tout au gel de la privatisation du CPA à cause des conséquences des subprimes, crise que les Etats-Unis vivent depuis quelque temps».
Que faire de ces créances ? Le Crédit populaire d'Algérie est appelé à s’en débarrasser «en les apurant selon une option décidée en haut » pour permettre aux autorités compétentes de relancer l'opération de sa privatisation.
Quelle option ? Ces derniers temps, des échos des milieux financiers laissent entendre que le président de la République a, en personne, demandé à ce qu'il soit trouvé une solution aux lourdes créances que le Crédit populaire algérien (CPA) traîne comme un boulet. Il est dit, à cet effet, que Bouteflika veut qu'un compromis soit trouvé pour que les bénéficiaires des crédits de très hauts niveaux puissent les rembourser et pour que la privatisation de cet établissement financier soit menée sérieusement.
Alors quelle option ? L’effacement ? « C’est une option que le président, dit-on, rejette d'une manière catégorique. », écrit le journal qui poursuit : « Le président doit, cependant, savoir qu'il n'existe pas beaucoup de solutions pour rembourser une banque. Soit, les bénéficiaires remboursent complètement leurs crédits et que s'ils voulaient le faire, ils l'auraient déjà fait, soit qu'ils remboursent par dose, sur la base d'un échéancier ou alors que l'Etat leur efface l'ardoise.»Citant « une source fiable », il écrit : «Il serait préférable pour le pays et pour l'économie nationale que ceux qui ont des dettes vis-à-vis des banques d'en rembourser la totalité sinon l'Etat devra procéder et ce, -quelle que soit la situation- à la saisie de leurs biens», nous souligne-t-on. Pour l'instant, on est loin d'une option de saisie des biens même si, nous dit-on, «on y pense sérieusement».
On aimerait bien croire le Quotidien d’Oran dont on comprend qu’il veut attribuer le joli rôle à Bouteflika. Mais, en vérité cette affaire va se terminer comme toutes celles qui l’ont précédées : les dignitaires vont faire allégeance au président Bouteflika pour un troisième mandat et ce dernier va effacer l’ardoise.

L.M.

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (21) | Réagir ?

avatar
Bouzid Meknia

EN UN MOT L'ARGENT DE L'ETAT LEUR APPARTIENT ET NOUS LES HARAGAS ON NOUS POURSUIT.

avatar
Viw Belajout

Faudra-t-il croire qu'il existe un systeme bancaire en Algerie, une gestion financiere, une gestion comptable ou une gestion budgetaire?

Je me demande comment l'argent des recettes petrolieres est reparti entre les loups... et comment les credits finissent par etre alloues (comme fond de roulement) a des institutions telles ces banques steriles qui ne font que perpetuer

les magouilles et les passe-droits sous couvert de lignes de credits d'investissement? S'agit-il de vol de culture socialiste, ou d'une combinaison des deux a la fois?

Dans les societes civilises, les Operations d'annexion ou de fusion d'entreprises se basent sur les criteres d'effots conjugues pour atteindre des objectifs economiques non seulemetn communs mais meilleurs. Dans le cas du CPA (ou de toute autre institution bancaisre algerienne) quelle banque (multinationale) serait "preneuse" et a quel risque... ou serait-t-il du rafistolage afin de faire de ces memes "dignitaires" les potentiels actionnaires du CPA post-mortem?

visualisation: 2 / 21