Nicolas Sarkozy : la mort comme cadeau du ciel

Le candidat Sarkozy a profité de la tuerie de Toulouse pour redorer son blason.
Le candidat Sarkozy a profité de la tuerie de Toulouse pour redorer son blason.

"Je ne suis pas le premier Français tué par un frère…et je ne crois pas être le dernier." Prosper Mérimée

Nicolas Sarkozy a certainement dû avoir fait, en secret, quelque chose de magnifiquement charitable, ces derniers temps, pour que le bon Dieu lui destine dans le Midi-Pyrénées un évènement à la mesure de ses passions pour les crimes scélérats. "Matakoul ma techrob", comme on dit en Algérie pour désigner quelque bien dont on a pas besoin de dépenser pour l’entretenir, "sans lui donner à manger ni à boire", arrive alors un niqué de la tête, comme n’importe quel jeune Français de son âge, en terre de France, dans les murs des centres-villes asphyxiant ou dans les banlieues surexcitées par la politique de la droite – celle de l’UMP surtout – favorisant les communautés de l’argent dans la menace quotidienne des postes salariés, qui pourrait le devenir du jour au lendemain. En lançant une grenade sur un groupe de touristes américain par pitié pour le peuple afghan occupé ou en aspergeant d’essence en jetant sur une flamme pour brûler vifs des étudiants chinois par vengeance sur l’annexion du Tibet.

Mais il est d’origine algérienne, s’il vous plaît, de la race de Antar Zouabri et de Abderrazak El Para, de Mourad Dhina aussi qui est entre les mains de l’autorité de l’Elysée et qui ne va pas tarder à a se faire extrader pour laisser accroire que Nicolas Sarkozy fait confiance aux bons musulmans comme Belkhadem, la girouette "poly islamiste" et la bande des alliés présidentiels, en train de rire sous cape du devenir électoral de leurs rivaux "durs" sentant le Fis et les radicaux salafistes.

Le candidat qui se renouvelle, l’Austro-Hongrois de l’ultime génération, en allant pour s’endormir la veille de l’attentat meurtrier, il ne pouvait imaginer un instant, cette nuit-là, rêver d’un endroit comme Toulouse, ville pied-noir par excellence, où le racisme n’a pas besoin de rhétorique ni de chorégraphie, dans le sein de laquelle un déséquilibré originaire d’immigration tant décriée dans l’Histoire du temps présent, ira lui offrir sur un plateau de diamant un scénario inespéré en direct à travers tous les médias planétaires que même les chefs d’orchestres les plus talentueux de sa campagne ne pouvaient croire possible pour le bien de leur chef, en période de récession et de manque à gagner psychologique. Il était derrière tous les sondages favorables à François Hollande.

A son réveil il était le chef d’Etat le plus chanceux de la Terre et le candidat présidentiel le plus étoffé. Avant de se doucher et de se rhabiller, il était certain d’avoir sous peu le chef musulman de l’Hexagone et le grand rabbin de France dans la poche. Ce qui signifiait au moins pour son rival de la gauche qu’une sacrée veste le ciel lui fait tomber sur la tête. Contrairement à l’illuminé de la classe monétaire française qui se sent béni par Saint Sernin le saint patron de la ville, il ne va pas savoir comment intégrer la tuerie du ressortissant beur éliminé par le Raid dans sa campagne qu’il tente d’investir par les thèmes du pouvoir d’achat et de l’emploi. Les journalistes l’accusent de profaner le deuil national par des petites déclarations ambiguës et ça, ce n’est pas du goût des créditeurs électoraux juifs et musulmans

La victoire que comprend a contrario le candidat socialiste pour le compte des "exacerbeurs" du péril migratoire au-delà du flou dans l’entreprise pour maîtriser l’homme et l’enjeu, est cette extraordinaire aubaine pour le leader de la droite de redevenir soudain le président – mais grand candidat en filigrane – recevoir dans le tragique national les principaux représentants des factions religieuses musulmanes et juives et les faire parler d’une même voix dans un même espace-temps providentiel pour la machinerie électorale de l’UMP.

Mieux, "doux Jésus", la rencontre imprévue, impensable, quelques heures auparavant, après les condamnations respectives de l’acte, le recteur de la Grande mosquée appellent les fidèles à adresser des prières à la mémoires des victimes et le Grand rabbin promet des psaumes dans les synagogues en attendant un office solennel dans la Grande synagogue de Paris lundi au crépuscule. Qui n’est que du bonheur pour les sélectionneurs de civilisations qui pointent chaque soir pour boire un coup chez le ministre de l’Intérieur et de l’Immigration.

Pendant que le député de Corrèze doit penser au temps qu’il lui est alloué pour voir comment redéployer sa théorie de "la droite incapable de l’Europe" et qui serait en train de devenir un autre "cas de l’espèce" entravant l’essor de l’unité continentale, aggravant de jour en jour le pouvoir d’achat des électeurs, l’administration de la droite ne rate pas l’occasion de broder dans l’évènement en mettant en examen – ce terme en France ne veut pas dire moins qu’une entreprise de mise en inculpation – le frère aîné du tueur de Montauban et de Toulouse, soi-disant islamiste radical et complice dans la logistique ayant fait aboutir les attentats. Claude Guéant et Michel Mercier, ministre de la Justice et des Libertés, ne vont assurément pas chômer pour traîner cette affaire sur le minimum du mois nécessaire au délai de la consultation.

Nadir Bacha

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Commentaires (7) | Réagir ?

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ali chemlal

Cet individu qui est français doit être enterré chez lui, il n'est pas du tout souhaitable qu'il soit transféré en Algérie, l'accepter c'est d'endosser son crime. Vivant il serai jugé en France et non extradé. Cet acte odieux dont il est responsable, c'est également le fruit de la politique de Sarkozy; comme on dit, suivant l'adage, a force de tirer sur la corde, a la fin elle se casse. Pourquoi n' établie t' on pas des statistiques sur le nombre de meurtres et d'agression de ce genre depuis l'arrivée de Sarkozy et avant lui, sous Chirac. Il a une spécialité qui est celle de provoquer les conflits comme le" vinaigre qui attire les mouches"

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cherif ouabbou

Accepter de recevoir la dépouille d'un terroriste qui n'a rien d'Algérien est une honte et une insulte pour notre peuple. La France fabrique des monstres qu'elle garde chez elle vivant ou mort.

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