Plusieurs élus et responsables locaux sur la sellette à Oran

Le littoral oranais a été bradé par les élus pour d'indélicats personnages.
Le littoral oranais a été bradé par les élus pour d'indélicats personnages.

Une enquête sur l’attribution de 61 garages à bateaux de plaisance à Bousfer est déclenchée.

La gestion du foncier longeant le littoral de la commune de Bousfer est dans le collimateur de la justice. Sur réquisition du parquet près le tribunal d’Aïn El-Turck, les services de la brigade de gendarmerie nationale viennent de déclencher une enquête de grande envergure visant l’atteinte au foncier côtier de cette municipalité, avec à la clé l’affaire dite des 61 décisions d’attributions de garages à bateaux.

Garages devenus lieux de débauche

C’est ce qu’on a appris samedi de sources bien informées sur ce dossier, qui risque de faire couler beaucoup d’encre dans les jours à venir. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agit de locaux à usage professionnel censés être destinés exclusivement à des marins pêcheurs mais qui ont été, au fil des ans, détournés de leurs vocation première pour être transformés en immobilier à usage d’habitat ou d’activité commerciale, touristique et hôtelière, sinon carrément érigés en lieux de débauche pour certains d’entre eux.

En diligentant cette enquête, les gendarmes veulent vérifier en premier lieu si ces décisions d’attribution communales sont conformes à la loi sur le littoral (Ndlr : les espaces en contact avec la mer sont réglementés, à la fois, par la loi littorale (02-02) du 5 février 2002, la loi d’urbanisme et d’aménagement du territoire (90-29) du 1er décembre 1990 et la loi domaniale (91-454) du 23 novembre 1991), mais également la nature juridique des locaux attribués et le profil réel des attributaires, indique-t-on de même source.

Selon les informations en notre disposition, les enquêteurs ont mis à nu le fait que le détournement de certains de ces locaux de leur vocation a été opéré au moyen d’un permis de construire - ce qui suppose l’existence d’acte de propriété ou à défaut la régularisation antérieure de ces biens fonciers - et que dans la majorité des cas il y a eu en outre occupation illicite de parcelles de terrain limitrophes ainsi que des extensions interdites en vertical, comme c’est le cas pour des villas à plusieurs étages et des établissements hôteliers et touristiques.

L’on apprend de même source que dans le cadre des premières investigations diligentées par les éléments de la brigade de Gendarmerie nationale de Bousfer, plusieurs responsables de l’exécutif local ainsi que bon nombre d'élus et maires qui se sont relayés aux derniers mandats quinquennaux de cette assemblée populaire communale ont été convoqués pour audition. Affaire à suivre de près donc.

H. Medjadji

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (0) | Réagir ?