Mokdad Sifi : "L'Algérie est dans l'impasse"

Mokdad Sifi, ancien chef de gouvernement
Mokdad Sifi, ancien chef de gouvernement

Mokdad Sifi a estimé dans une rencontre organisée hier au siège d'Algérie News que les objectifs de la déclaration de1 er Novembre n'ont pas été atteints.

"La démocratie, la justice et la République populaire ne sont toujours pas atteints. L'Algérie après 50 ans d'indépendance stagne et plonge dans la mauvaise gouvernance. Les intellectuels sont écartés des débats publics sur la situation du pays, la corruption règne à tous les niveaux. A cela s'ajoute la qualité médiocre de l'enseignement et la formation", a-t-il déclaré. Il poursuit que "l'Algérie est dans l'impasse, vous pouvez voir la situation du logement, de l'emploi et autres".

Sifi a indiqué que sa candidature à la présidentielle de 1999, était dans l'objectif de présenter un projet alternatif à celui d'Abdelaziz Bouteflika. "Vous pouvez faire maintenant le bilan de 13 ans de gouvernance de Bouteflika. Nous construisions en 1995, autant de logements qu'en 2011. En 1995 on avait construit 180 000 logements, et ce, avec des moyens dérisoires", a-t-il déclaré. "Le pays a des possibilités pour un décollage économique, malheureusement, rien ne se fait dans la bonne direction", a-t-il ajouté.

Contrairement à ce que disent les responsables algériens, Mokdad Sifi a révélé que la fermeture des entreprises publiques à partir de 1996, n'a pas été imposée par le FMI, mais il s'agit d'une décision propre au gouvernement algérien. "La fermeture des 1 300 entreprises n'a pas été imposée par le FMI. Cette décision ne figure pas dans les clauses de l'accord signé entre le gouvernement algérien et le FMI", a-t-il révélé. Avant d'ajouter que "ces entreprises étaient performantes, elles ont réussi à construire des infrastructures de taille". Toujours sur les accords avec le FMI, l'ex-Chef du gouvernement a refusé de s'aligner sur ceux qui critiquent ces accords. "Certes, ces accords eurent des conséquences graves sur la situation économique, sociale et politique, mais à l'époque, aucune autre solution n'était possible. Avec 8 milliards de dollars de recettes contre 9 milliards de service de la dette, quelle solution est possible", s'est-il interrogé. Par ailleurs, il a jugé que "les autres solutions auraient dû être prises bien avant 1994".

Pour le candidat à l'élection présidentielle de 1999, le scrutin de novembre 1995 était des plus transparents et honnêtes depuis cette date. "Les gens ont voté massivement en 1995, des instructions fermes ont été données aux fonctionnaires pour assurer des élections honnêtes", a-t-il dit. Pour les accusations de fraude, il dira : "La fraude n'était pas une politique organisée, s'il y avait fraude ce n'est que des actes isolés". En outre, il estime que la population a perdu confiance. Du coup, les élections législatives prochaines ne vont pas connaître un taux de participation élevée. "La conjoncture politique actuelle n'encourage pas la création des partis politiques. Je ne suis pas intéressé d'avoir mon propre parti". Toujours sur l'actualité politique, Sifi refuse de qualifier de “réformes" les amendements de certaines lois, telles que celles sur l'information, les associations, les partis politiques, et sur la loi électorale. "Le problème n'est pas dans le changement des lois, mais dans leur application. La fraude électorale est illégale mais elle est là. C'est une question de volonté d'appliquer les lois", ajoute-t-il.

"Zéroual a été forcé de démissionner parce qu'il voulait la rupture"

Mokdad Sifi est revenu hier, sur les raisons du départ avant l'heure du président Liamine Zéroual. Dans son analyse, Sifi situe ces raisons dans l'intention de Zéroual "d'opérer une rupture avec le passé et d'ouvrir une nouvelle page pour, l'Algérie". Évoquant le dialogue avec les dirigeants de l'ex-FIS en prison lorsqu'il était Chef du gouvernement, Sifi rétorque : “Je n'étais pas associé aux discussions, ma mission était purement technique à l'époque”. "Nous n'avons rien à attendre de positif de l'étranger". Abordant les révolutions arabes, l'ex-Chef du gouvernement met en garde contre toute tentative d'impliquer l'étranger dans le processus de changement en Algérie. "Nous voyons ce qui se passe en Libye, nous n'avons rien à attendre de positif de l'étranger. Notre destin nous devons le prendre en main entre nous. C'est aux Algériennes et aux Algériens de chercher entre eux des solutions", a-t-il déclaré.

Younès Saadi

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Commentaires (10) | Réagir ?

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karim haddad

tiens ?? certains le trouvent brave et honnete!!!!

dites lui de nous raconter comment lors de son mandat, son beau-frere leklak, est venu de chlef s'installer a bejaia et devenir du jour au lendemain "entrepreneur, et avoir un "grooos " marché grace au wali en construisant toute une cite a el keseur (bejaia) "barchiche" grace (selon certaines vilaines langues, bien sur!!!) a un don ou subvention americaine!!!!par la suite laklak s'est tapé un autre morceau "capritour plage a tichy!!!!! il est archimiliardaire mnt!!!!!...

pour moi, toute "personnalité" qui se la ramene mnt a JUSTE UN ROLE A JOUER dicté par les marionnetistes qui gerentl'algerie... de said sadi, louiza, abbssi sans oublier ali benhadj!!!verifiez leurs comptes bancaires dans une suele banque en suisse... ca se chiffre en millions d'euros!!!! www. smain-unblog. net ou org ou com

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oziris dzeus

On ne peut être honnête quand on se met consciemment ou pas au service de gens dont on connais tout. ceux qui invoquent l’État (servir l’État) se moque du monde. on ne sert que des gens qui tiennent l’État en otage depuis 50 ans. tout le monde connait la nature des gens qui sont au pouvoir à Alger depuis 1962. tout le monde sait et connait leurs histoire leurs visés. mais hélas la cupidité est toujours là.

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