Abdellah Djaballah évoque un risque de fraude électorale

Abdellah Djaballah
Abdellah Djaballah

L'opposition islamiste adresse une mise en garde aux autorités contre la tentation de répéter les erreurs du passé et de truquer les élections législatives prévues en mai pour conserver le pouvoir.

Même assise sur un volcan en sommeil, l'Algérie est pour le moment le seul pays d'Afrique du Nord à ne pas avoir été balayé par le vent de contestation du "printemps arabe". Au-delà d'un risque d'un boycott des électeurs, le prochain scrutin pourrait cristalliser le mécontentement autour du chômage et du logement face à un gouvernement perçu comme peu à l'écoute de la rue. La poussée des islamistes dans les pays voisins, la Tunisie, la Libye ou encore le Maroc, a favorisé une certaine resurgence du courant islamiste, après avoir été dicrédité par les terribles assassinats de la décennie rouge.

Dans la fournée des formations politiques que le pouvoir a bien daigné légaliser, il y a le Front pour la Justice et le Développement (FJD), formation, dirigée par Abdellah Djaballah, déjà à l'origine de deux partis desquels il avait été exclu par des coup d'Etat sans doute téléguidés par des centres du pouvoir. La semaine dernière donc le FJD a obtenu l'autorisation de présenter des candidats aux législatives. "Nous espérons que nous pourrons évoluer pacifiquement vers un système démocratique (...) mais si des fraudes sont commises lors des prochaines élections, cela constituera un puissant facteur pour pousser les gens vers l'explosion", estime cheikh Abdallah Djaballah, chef du FJD. "Nous espérons qu'il n'y aura pas de fraudes, mais si c'est la cas alors nous déciderons ce que nous devons faire", a-t-il ajouté dans un entretien accordé à Reuters.

Pour beaucoup d'Algériens, y compris des proches du gouvernement, l'Algérie n'est pas tentée par un changement radical, ni par l'envie de porter les islamistes au pouvoir après les expériences sanglantes des vingt dernières années. En janvier 1992, l'armée était intervenue pour interrompre les élections législatives, redoutant une victoire du Front islamique du salut (FIS) qui avait rassemblé 47% des voix au premier tour en décembre 1991. Cette intervention avait débouché sur une vague d'affrontements sanglants entre islamistes et militaires, qui fit environ 200.000 morts. Lors des élections générales de juin 1997, le FIS avait été interdit de se présenter.

"La première fois qu'il y a eu des élections libres et équitables (en 1991), nous avions la majorité, et en 1997 nous avions gagné, mais il y a eu des fraudes massives, tout comme pour la présidentielle de 1999 et les législatives de 2002", rappelle l'islamiste Djaballah. "Le courant islamiste a remporté toutes les élections auxquelles il a participé en Algérie", affirme-t-il, précisant que les violences n'ont pas entamé le soutien populaire dont il jouit. "Si nous avons gagné par le passé, pourquoi ne serions-nous pas vainqueurs aujourd'hui sachant que les conditions sont désormais plus favorables ?"

Interrogé sur ces promesses, Djaballah admet que les choses se présentent mieux cette fois mais, rappelle-t-il, "l'expérience nous enseigne de ne croire à rien et de voir par nous-mêmes sur le terrain". Même dans l'éventualité où le scrutin donnerait une majorité parlementaire aux islamistes, leur influence demeurerait limitée, la majorité des pouvoirs se trouvant entre les mains du président qui peut nommer le gouvernement sans l'accord des élus. Abdellah Djaballah estime que cette répartition de l'autorité entre l'exécutif et le législatif doit être modifiée, avec un chef du gouvernement issu des rangs de la majorité.

Le chef du FJD voit bien des similitudes avec ses homologues tunisiens ou marocains. Il revendique plus de justice sociale, plaide contre la corruption et jure ne pas vouloir imposer un strict code islamique dans la société. Mais surtout, Djaballah caresse l'espoir d'engranger le plus possible de sièges de députés. Avant cela, le congrès du parti est prévu pour le 5 février.

Y.K./Reuters

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (12) | Réagir ?

avatar
oziris dzeus

Tu veux nous faire rire? Tu risques de devenir un grand comique, ainsi va la vie. Bravo tu est sur la bonne voie ne t’arrête pas, il n' y a que les idiots qui changent d'avis. Les imbéciles ne le font pas parce qu’ils ne sont pas idiots. Si tu comprends ça c'est sûr qu'il y aura pas de fraudes au prochaines.

avatar
Ali Mansouri

Mots oubliés sur mon précédent post :

Comment un pays comme le nôtre qui a vécu une décennie des plus atroces, à cause de l'islamisme, une guerre entre le pouvoir et les islamistes pour le contrôle du pouvoir, pourrait encore voter islamiste, le peuple n'est pas amnésique, il a payé très chèrement les errements du pouvoir qui s'est servi de l'islamisme pour se consolider et non pas pour sauver le pays qu'il ont plongé dans l'abime depuis son indépendance. Les islamistes et le régime en place sont du pareil au même, l'un survie grâce à l'autre et vice versa, dés que l'on parle de démocratie et de liberté le régime agite l'épouvantail islamiste. Les but de ces ennemis de l'Algérie c'est de conserver le pouvoir, détruire l'Algérie, la soumettre sous contrôle impérialiste, ces criminels mafiaux sont entrain de brader l'Algérie, c'est notre souveraineté qui nous a été ôteé dés 1962 par des marocains d'Oujda et des généraux mafieux non impliqués dans la révolution algérienne et ce en échange du pouvoir négocié avec les puissances étrangères, en particulier la France. L'Algérie n'en finit pas de subir la violence, n'en finit pas de se déteriorer à cause des criminels anti algériens, anti-patriotes et les marocains qui nous gouvernent contre notre volonté, un pouvoir qui est prêt à soumettre le pays aux islamistes, mais jamais aux forces patriotiques démocrates, un pouvoir qui est prêt à rééditer le scénario des années 1990, pour se maintenir au pouvoir par la force et la ruse, nous constatons que l'islamisme vient encore à son secours. Nous assistons au renforcement d'un pouvoir militaro-islamiste-conservateur (une alliance de circonstance), ces trois forces nuisibles ont déjà partagé le gateau Algérie entre elles, il font appels aux observateurs étrangers pour cautionneront la fraude et légitimera cette fraude à grande échelle qui se prépare, un régime islamiste ferait grandement l'affaire des puissances occidentale parce qu' intérêts économiques et politiques obliges. À cause de ce régime pourri, il faut s'attendre au scénario marocain, nous savons comment se sont déroulées les élections, mais le pouvoir reste aux mains du roitelet et de ses mentors impérialo-sionistes, les islamistes monarchistes sont là pour épater la galerie celle des millions d'ignorants et d'analphabètes marocains qui représentent la majorité du peuple. En Algérie c'est cela qui nous attend, un Djaballah au pouvoir pour la forme, mais le pouvoir restera entre les mains du régime, avec l'assentiment des puissances étrangères notamment la France, l'Algérie est riche, il n'est pas question qu'elle passe sous contrôle des forces patriotiques démocratiques, le tout contre la volonté du peuple algérien. Les algériens ne voteront pas pour les islamistes du pouvoir, l'islamisme politique est mort avec 200 000 morts dans l'actif dans son actif, ces massacres suffissent pour dissuader la grande majorité des algériens pour ne pas voter islamistes surtout ceux du pouvoir, ils savent que les islamistes et le régime sont la même face de la même médaille. Je dis honte à ce régime de se sert encore de l'islamisme pour garder le pouvoir contre la volonté du peuple, un islamisme qui a pourtant endeuillé le peuple algérien pendant plus d'une décennie. Le régime profite de la lassitude des algériens qui ne veulent plus vivre la violence, il l'ont fécue dans leur chaire, les atrocités qu'ils ont vécues n'ont jamais existé ailleurs, le régime le sait, il continue d'en faire à sa tête, un régime mafieux, corrompu, irresponsable et véritable ennemi de l'Algérie, avec ce régime le loup restera toujours en Algérie (bergerie) les plus grands ennemis de l'Algérie sont au pouvoir depuis 50 ans, comment s'en débarrasser sans violence.. ?

visualisation: 2 / 11