Qu’y a-t-il derrière le report de la visite de Bouteflika à Constantine ?

 Qu’y a-t-il derrière le report de la visite de Bouteflika à Constantine ?

Le report-surprise de la visite présidentielle à Constantine annoncé dans l’urgence par les services de la Présidence, suscite des interrogations dans les milieux politico-médiatiques.
Les spéculations sont d’autant plus fortes que ces mêmes services de la Présidence ont annoncé le report sans donner la date du prochain déplacement, ni le motif de cette annulation.
De plus, l’annonce s’est faite dans l’urgence : tout était fin prêt pour accueillir Bouteflika, et le décor était planté pour montrer une population en liesse, implorant le Président de briguer un troisième mandat. « Les envoyés spéciaux des rédactions ont été surpris en effet de s’entendre communiquer dans un premier temps l’horaire du vol vers l’antique Cirta et, moins d’une heure plus tard, le report de la visite présidentielle. Les journalistes qui devaient accompagner le président pour ce pèlerinage dans cette wilaya de l’est ont dû défaire leurs valises, l’interrogation plein la tête. », rapporte le Soir.
Alors les hypothèses se multiplient pour expliquer cette annulation. Le journaliste d’El-Watan en avance deux : la situation sécuritaire et l’ébullition qui caractérise la ville. L’état sécuritaire ne serait nullement propice à ce déplacement, notamment après l’attentat terroriste survenu il y a quelques jours à Constantine et ayant coûté la vie à cinq éléments des forces combinées dans la banlieue du Vieux rocher, suivi d’une vaste opération de ratissage, avec des accrochages entre un groupe terroriste et les forces armées à Djebel El Ouahch, et dont l’épilogue n’est pas encore connu.
La thèse selon laquelle l’annulation serait due à l’ébullition qui caractérise la ville, est aussi probable. Depuis quelques jours, une fièvre s’est emparée de la ville à cause de l’opération de relogement d’une partie de la population du grand quartier du Bardo et la menace d’une révolte. Or l’opération est prévue pour aujourd’hui. « C’est une ville au courroux exacerbé qui attendait le président. La ville menace émeute », écrit le Soir.
Bref, une ville qui n’avait pas la tête aux tam-tams.
Cela dit, cette annulation est d’autant plus enigmatique et surprenante que la visite, méticuleusement préparée par les frères Bouteflika, Saïd et Mustapha, et leurs affidés des comités de soutien, devait être le premier vrai temps fort – et le premier test sérieux - d’une précampagne électorale d’un président en quête d’appuis et de clientèle pour sa candidature à une troisième mandat ; un candidat –président prêt à distribuer des prébendes à qui fera allégeance à sa personne et dont la visite marathon de deux jours à Tamanrasset et Ain Salah avait fait la preuve de sa « bonne santé ».
Depuis l'attentat dont il a été la cible à Batna le 6 septembre dernier Bouteflika avait annulé tous ses déplacements. Sa visite dans le sud du pays avait fait l’objet d’un dispositif sécuritaire d’envergure constitué de plus de 5 000 policiers et de toute la flotte de l’armée de l’air réquisitionnée pour la circonstance.
Après Constantine, la précampagne présidentielle entamée à Tamanrasset devait se poursuivre dans deux ou trois wilayas de l’ouest du pays. Le choix des wilayas n’a pas été encore arrêté. Saïd, le frère conseiller du président qui est en contact avec les comités de soutien de certaines wilayas qui le fera au moment voulu. Il est fort à parier que la wilaya de Tlemcen sera au menu.

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Commentaires (17) | Réagir ?

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farouk bouguendoura

M. Tahar Benferhat, je crois bien que M. Said Athmani faisait de l'ironie en parlant du jt de 19 h. salutations

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djaaboub

ça va péter et ceux qui nous font péter veulent faire durer notre descente aux enfers sans retour. Que peut-on faire ? OUALLAH j'ai la nette impression que notre radeau dérive sérieusement avec vent force 5. les récifs vont nous irakiser.

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