La ruine de m’cid Benbouzid

Boubekeur Benbouzid. Les enfants des pontes du régime ne sont pas concernés par le système éducatif national.
Boubekeur Benbouzid. Les enfants des pontes du régime ne sont pas concernés par le système éducatif national.

Pourquoi un directeur d’établissement scolaire, en Algérie, craint-il Benbouzid beaucoup plus qu’un chef de casernement ne puit le faire vis-à-vis de Gaïd Ahmed ?

Parce que le ministre de l’Education, en valeur de puissance interactive qui dépasse le cadre des relais du Renseignement planétaire qui aurait pour mission exclusive et radicale, - grâce à un éminent passé savant en Union soviétique mêlé dans quelque serment d’obéissance aveugle à un arabisme de chimère qui fait mal au cœur à des ressortissants qui ont honte aujourd’hui de se reconnaître comme étant les descendants de la civilisation d’Avicenne et d’Averroès, - de bousiller la pensée de la communauté nationale ?

C’est ici justement où les services de Mohamed Mediene et de nationaux intègres au Parlement doivent entrer souverainement en action pour une commission d’enquête chargée d’isoler dans un coin Boubekeur Benbouzid pour qu’il prenne tout le temps qu’il faut afin de raconter à l’Algérie ce qu’il a fait à ses enfants depuis presque deux décennies. Récapitulons un détail dans la catastrophe de l’Education nationale qui insufflerait le froid sidéral dans la tombe de Mao Ze Dong, l’humble maître d’école qui a réussi à remettre entre les mains des enfants de son pays le prestige et la consistance dignes de leurs puissants ancêtres de l’antiquité :

Un enfant du peuple, de celui qui achète quand il peut le lait de l’Onalait et qui mange de la viande une fois l’an durant les fêtes du Sacrifice, entre autres, apprend les sciences pendant treize ans dans l’arabe académique pour lequel il faut déjà des cours de soutien à partir du collège, car, à ce niveau du cursus, les enseignants eux-mêmes éprouvent de la peine à suivre le rythme de l'"endiablement" des programmes.

Arrivé au baccalauréat, s’il possède les marges des évaluations aptes à l’excellence, il va en médecine ou dans les disciplines de physiologie et de la biologie, matières enseignées en français pour "schizophréniquer" avant de devenir praticien dans un centre de santé nosocomial.

Des sciences et deux langues pour abrutir

Un autre détail encore. Les parents se plaignent que leurs enfants jusqu’à la terminale au moins utilisent souvent les services du net pour s’amuser, au lieu de naviguer dans les sites de culture et de savoir. Qu’ils vont dans les réseaux sociaux en s’exprimant dans les charabias et les onomatopées. Même pour les besoins de leurs exposés, ils font du copie/coller. Ce n’est pas parce que nos enfants ont la triche dans la peau, non, c’est parce que l’enseignement de Benbouzid, dans la continuité de ses prédécesseurs de l’Ecole fondamentale, leur inculque la sinistrose langagière. Des citoyens de ma génération ont suivi un cursus secondaire "math élem" ou "sciences ex" dans les mêmes lycées que leurs enfants aujourd’hui, mais sans exagerer, la plupart ont été d’un secours infime pour leurs progénitures dans leurs classes de mathématiques, de physique et de chimie malgré les efforts de leur part pour la reconversion littérale dans ces matières. C’est comme si quelque chose de malsain, de pernicieux se mettait dans les esprits respectifs. Les moudawalate et les fonctions luttaient sans merci dans leurs têtes. Dans les sciences naturelles, la botanique ou la géologie, c’est pire. Imaginez ce qui se passe dans la conscience avide de savoir d’un garçon ou d’une fille devant une polycopie expliquant les méandres d’une fonction cellulaire avec les centaines de termes et d’expressions biscornues devant l’étudiant qui a de gros problèmes avec une phrase simple en français.

Seul contre tous

Comme il est difficile aussi d’imagier ce qui se passe dans la tête de Benbouzid et de son staff pour cela seulement, quand les citoyens sont au courant que les enfants de ceux-là – et des confréries similaires dans les autres ministères et autres grandes institutions publiques - ont eu zéro pour cent de chance de tomber dans ce piège éducationnel. Ces enfants ne sont pas les enfants du peuple. Ils ont été préservés de cette torture depuis le kouras acheté à cinq ans chez le buraliste du quartier jusqu’au cahier de charge sur le bureau de l’intendant de l’hôpital qu’il est devenu, stressé et dyslexique. Un ancien camarade de M’cid Fatah à la Casbah, aujourd’hui éminent chirurgien, rencontré avant-hier devant le lycée Bouatoura à Chateauneuf (Alger) d’où je venais de sortir m’enquérant sur le débrayage des terminale, il me dit : "A l’école si tu te rappelles, on nous collait les punitions quand on ne faisait pas nos devoirs mais ça nous permettait quand même de réviser, les écoles aujourd’hui font le contraire avec des résultats abrutissants !".

Et pourtant mon ami parle d’une époque où ceux qui nous enseignaient étaient nos ennemis, nos parents pendant ce temps-là avaient déjà levé les armes contre leurs soldats. Benbouzid est-il notre ennemi pour que, pour revenir à la question initiale, il n’ait peur de personne en s’en fichant de tout le monde ?

Nadir Bacha

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Kacem Madani

Juste une anecdote qui résume l'évolution désastreuse de notre école depuis les années 1970. Un jour, au milieu des années 80, me rendant chez moi, dans la maison familiale, où cohabitent encore ma petite maman et la famille à mon frère ainé, je posais la question suivante à ma mère : Dis moi ayema, avec mes neveux, tout va bien, ils se débrouillent bien à l'école ? Et ma mère (analphabète) eut cette réponse naïve mais combien révélatrice : "Ouellah ami arsegmi idarrane thaarav ghar lacoul ar jahlane ouarach !" Au nom d'Allah mon fils que depuis qu'on enseigne l'arabe à l'école, tous les enfants sont devenus turbulents !

Ceci pour dire que les imbéciles du pouvoir ont ruiné le "m'cid" bien avant Benbouzid !