Arrêt du processus électoral de 1991 : chroniques d'un procès (I)

Larbi Belkheir, Chadli Bendjedid et Mouloud Hamrouche.
Larbi Belkheir, Chadli Bendjedid et Mouloud Hamrouche.

Le contexte politique des législatives de 91/92 rebondit en 2012: le non-retour du Fis sur la scène politique, l'interpellation par la Suisse du Général à la retraite Khaled Nezzar, la sortie d'Abassi Madani...

Retour sur les faits pour une projection sur les législatives de 2012...

I – Genèse

C’est la première fois dans l’histoire de l’Algérie de la post-indépendance que le pouvoir, 40 ans après l’indépendance et le jour même des festivités du 5 juillet, est accusé non pas de corruption ou de dictature mais sur un fait précis : l’interruption du processus électoral des législatives de 1991, trois années seulement après la révolte d’Octobre qui a permis l’ouverture démocratique, dans un contexte d’aggravation de la crise qui allait entraîner la "démission/reddition" de Chadli Benjedid devant l’insurrection du noyau dur de l’islamisme, le Fis. Cette interruption du second tour des législatives dont le premier a suivi les premières communales multipartistes dans un contexte d’une véritable guerre des urnes au profit des islamistes, sera le grief majeur retenu par les partisans de Sant'Egidio et des islamistes légalisés. C’est, principalement, sur ce point, que les familles des disparus se sont appuyées pour accuser nommément Nezzar de "tortures" comme conséquentes à l’arrêt du processus. Ainsi donc, et pour la mouvance islamiste et pour les familles des disparus, l’arrêt du processus électoral est un acte "anti-démocratique" ayant généré une grave crise dans le pays.

L’arrêt du processus électoral : la guerre des thèses

Avant la parution en France de témoignages impliquant l’armée algérienne dans les massacres de populations, les carnages à répétition qui continuaient d’ensanglanter le pays sont attribués par les islamistes et une partie de la classe démocratique, à l’interruption du processus électoral considérée comme "un acte anti-démocratique". Le Chef de l’Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, dès son investiture à la tête de l’Etat avait qualifié l’intervention de l’armée dans l’arrêt du processus électoral de "première violence". Le général à la retraite, Khaled Nezzar, rappellera ces propos le mois de juillet 2002, après son retour du procès de Paris et accusera publiquement le premier magistrat du pays d’avoir trahi l’armée dans ses prérogatives institutionnelles. Autrement dit, il l’accuse d’être le souffleur de Habib Souaïdia dans la politique du "Qui tue qui ?". Le général major et chef de corps d’armée, Mohamed Lamari, sort de sa réserve à son tour et frappe sur la table : comme Nezzar, il tient à défendre l’honneur de l’armée et il parle, non en politique mais en tant que "soldat de l’ANP" : "L’armée joue son rôle dans la lutte antiterroriste. Elle accomplit sa mission mais c’est l’intégrisme qui reproduit le terrorisme". Pour le militaire, le partage des rôles est clair : comment l’armée peut-elle venir à bout des maquis du GIA et du GSPC quand le discours politique ambiant de la concorde nationale est à contre-courant de cette lutte, l’inhibe. Le général Nezzar est plus incisif. Pour lui, le chef de l’Etat a trahi l’armée, rappelant toutes les expressions présidentielles honorifiques faites à l’adresse des "émirs" terroristes : "Monsieur Hattab", "Si j’avais leur âge, j’aurais fait comme eux", "les portes du pardon restent ouvertes"… etc.

R.M.

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Commentaires (7) | Réagir ?

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algerie

merci

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