Déplacements forcés de milliers d'Ethiopiens : Human Rights Watch s'inquiète

Un nouveau village construit par les autorités pour les déplacés.
Un nouveau village construit par les autorités pour les déplacés.

Pusieurs dizaines de milliers de personnes sont contraints à quitter leurs terres pour mettre ces dernières à la disposition d'investisseurs fonciers étrangers, en Ethiopie.

Le gouvernement éthiopien contraint actuellement par la force plusieurs dizaines de milliers de personnes à quitter leurs terres pour mettre ces dernières à la disposition d'investisseurs fonciers étrangers, provoquant une crise humanitaire au sein des populations déplacées, rapporte, mardi 17 janvier, Human Rights Watch (HRW).

"Dans le cadre de son programme de "villagisation", le gouvernement éthiopien est en train de déplacer de force environ 70 000 personnes appartenant à des groupes de population autochtones de la région de Gambela, dans l'ouest du pays", indique l'organisation de défense des droits de l'homme, dont le siège est à New York. "Ces personnes sont réinstallées dans de nouveaux villages où la nourriture, les terres arables et les services de santé et d'éducation adaptés font défaut", poursuit-elle dans son rapport intitulé "Ethiopie : les déplacements forcés provoquent la faim et la détresse". Le rapport s'appuie sur plus de cent entretiens réalisés de mai à juin 2011 en Ethiopie, au camp de réfugiés d'Ifo, à Dadaab, et à Nairobi, au Kenya, où beaucoup d'habitants de Gambela ont fui. Un fermier a déclaré à HRW qu'au cours de la première réunion entre son village et le gouvernement, les représentants de ce dernier leur ont dit : "Nous allons inviter des investisseurs qui lanceront des cultures commerciales. Vous n'exploitez pas bien les terres. Elles restent inutilisées."

Le gouvernement éthiopien affirme que son programme vise avant tout à donner accès "aux infrastructures socio-économiques de base" aux personnes déplacées mais, souligne HRW, les autorités n'ont pas fourni les ressources nécessaires pour faire vivre les gens dans les nouveaux villages. Les Nations unies ont exprimé à plusieurs reprises leurs préoccupations face aux investissements de la Chine et des pays du Golfe en Afrique et en Asie, soucieux de s'assurer un approvisionnement à long terme en produits stratégiques, souvent aux dépens de la population locale.

Avec AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

Sous les pieds des Ethiopiens il y a des gisements de pétrole et c'est pour cela que la guerre fratricide s'éternise. Le peuple ? Il s'en foutent du peuple !