Des émirs du Golfe de retour pour braconner l’outarde en Algérie

Les braconniers moyens-orientaux apprécient la chasse à l'outarde
Les braconniers moyens-orientaux apprécient la chasse à l'outarde

Selon une source digne de foi, trois avions d’un émir saoudien de haut rang ont atterri, mardi dernier, à l’aéroport international Mohamed Khider de Biskra.

Les émirs du Golfe ne s'embarrassent pas des lois de protection des oiseaux. Ils n'ont pas l'âme écologique. Leurs hôtes algériens non plus. Bouteflika, "grand ami" dit-on des puissants du Golfe, leur ouvre grandes les portes du pays pour venir braconner à loisir les richesses faunesques du pays. Une forte délégation saoudienne est actuellement en Algérie pour tirer de l'outarde. Il s’agit, selon notre source, du ministre de l’Intérieur, Nayef Ben Abdelaziz, qui était accompagné d’une délégation d’une cinquantaine de personnes dont des proches, amis et personnalités de la péninsule arabique. En visite privée, mais reçu comme il se doit par les autorités locales et l’ambassadeur d’Arabie Saoudite venu expressément d’Alger la veille, il avait regagné sa base-vie installée à une trentaine de kilomètres de la ville de Biskra.

De là, et chaque jour que Dieu fait, les gens voient passer la caravane de véhicules tout-terrains du prince et de sa suite qui font des incursions dans la région giboyeuse de Ras El Miad, renommée notamment pour ses outardes dont la chair serait aphrodisiaque. L’outarde, dont l’envergure peut atteindre 1,5 m pour environ 2,2 kg, privilégie la marche et la course lors de ses déplacements et prospections alimentaires. Ce qui la rend extrêmement vulnérable.

D’ailleurs l’outarde est menacée d’extinction. Selon les estimations de 2000 de Birdlife International, une association ornithologique, il ne resterait que 10 000 outardes en Afrique, dont 50% en Algérie. Même si la présence de ces visiteurs de marque dynamise le secteur touristique local et les commerces y afférents, beaucoup d’autochtones ne se privent pas de faire remarquer les agressions causées à l’environnement local et la dégradation du biotope naturel des outardes du fait de ces séances cynégétiques la ciblant.

On a beau leur rappeler que des Emiratis ont chapeauté, à travers le Centre national de recherche aviaire (NARC) d’Abu Dhabi, une vaste opération de réintroduction de 500 spécimens d’outardes dans la région d’El Bayadh en octobre 2011 et que des opérations similaires sont programmées pour Biskra, leur colère et leur consternation ne retombent pas.

Le massacre continue à El Bayadh

Par ailleurs, également venus des pays du Golfe voilà quelques semaines, des émirs braconniers se sont installés dans de vastes espaces de la région de Lebnoud (wilaya d’El Bayadh) avec tout l’attirail que la cynégétique exige. Ces princes sont venus chasser cette proie royale qu’est l’outarde houbara, mais aussi la gazelle dorcas.

Depuis quelques années déjà, à cette même saison, dans un climat agréable et habituellement favorable à la chasse, l’immense espace dévolu à leur plaisir se situe entre les wilayas d’El Bayadh et de Béchar, aux lieudits Lebnoud et Oued Namous se partageant cette vaste région du sud-ouest du pays. Ces braconniers s’accompagnent d’une logistique destinée à un fastueux campement royal. Des princes arabes par les privilèges dus à leur majesté privilégiés ont, au fil des ans, décimé par fauconnerie les populations d’outardes du pays.

Une espèce pourtant protégée par des conventions internationales et en Algérie par le décret n°083-509 du 20 août 1983 renforcé par l’arrêté du 17 janvier 1995. L’outarde houbara (chlamydotis undulata), vraisemblablement en voie d’extinction, est un bel oiseau coureur de 60-65 cm, haut sur pattes, dont le plumage tacheté reproduit l’ocre de la steppe, par un mimétisme qui lui permet d’échapper à ses prédateurs, mais sûrement pas à ces braconniers de luxe.

En effet, ces émirs affectionnent le pillage des nids d’outarde, ne laissant aucun moyen à cette espèce de reconstituer sa population. L’exercice se fait dans le plus grand secret mais sans doute avec la bénédiction des autorités algériennes. Celles-ci, jusqu’à présent, ne se sont jamais réellement prononcées sur la question, laissant libre cours à toutes les supputations.

Bachir Mebarek

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Commentaires (13) | Réagir ?

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Daamghar .

Sont-ils des bénis de Dieu donc d'Allah où tout simplement gâtés et poussés au péché permanent pour mériter l'Enfer qui doit être leur destinée finale et voulue ! Oui c'est d'une simplicité à pleurer mais comment trouver une explication rationnelle à tout ce mode de vie dangereusement permissif qui a prédominé dans la culture de ce peuple d'une population de 20 000 000 d'habitants. Riche d'une richesse outrancière et d'un prophète qui aurait apporté la paix dans ce bas monde ils font tout pour que le rationnel galvaudé dans le Coran se transforme en une pétaudière. Ce Coran étant supposé gérer leur vie. Qu'ils imposent aux miséreux algériens, entres autres "outardes" de ce monde. Cet arabe se veut comme une insulte à tout l'humanisme de l'être. That is the question.

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rabah Benali

Bonjour

Je rejoins l’idée des internauts Khalida Targui et Ali Chemlal pour soutenir la proposition de saisir les instances internationales de la protection des espèces rares. Même si cela n’arretera pas le massacre. Cela fera une brouillante casserole de plus que ces voyous au pouvoir à Alger traineront derrière eux jusqu’au jour où ils paieront la facture de leurs crimes devant la justice du peuple.

Y a-t-il quelque juriste sur la toile qui maitrise le domaine afin de nous proposer la meilleure procédure à suivre pour saisir ces organismes internationaux en matière de protection des animaux ?

Rabah Benali

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