Le chef terroriste Abou Zeid condamné à perpétuité par contumace

Abu Zeid
Abu Zeid

Un des chefs les plus radicaux d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelhamid Abou Zeid, a été condamné lundi à Alger à la perpétuité par contumace pour "constitution de groupe terroriste international", a indiqué l'un des avocats de la défense.

Abou Zaïd "a été condamné à la perpétuité tandis que les cinq membres de sa famille ont écopé de 10 ans de prison chacun pour constitution de groupe armé international", a déclaré à l'AFP Me Omar Boukabouss. Le groupe était impliqué dans le rapt d'une trentaine d'Occidentaux en 2003.

Quatre autres accusés ont été condamnés à cinq de prison chacun pour "appartenance à un groupe armé international" alors que deux ont été acquittés, a précisé l'avocat. L'accusation avait requis 20 ans de prison à l'encontre d'Abou Zeid, Mohamed Ghdir de son vrai nom, et des peines allant de 15 à 20 ans de prison à l'encontre des onze autres accusés. La véritable identité d'Abou Zeid, un Algérie de 45 ans originaire de la localité de Debdeb, à la frontière algéro-libyenne, a été révélée pour la première fois au début de ce procès.

Présenté comme un des chefs d'Aqmi dans la zone sahélienne, Abou Zeid est soupçonné d'être responsable d'une série de rapts, dont celui du Britannique Edwin Dyer exécuté en juin 2009 et en 2010 de cinq Français, un Malgache et un Togolais dans le nord du Niger. Concernant ce dernier groupe, une Française et les deux ressortissants africains ont été libérés mais quatre Français restent détenus. Abou Zeid aurait aussi participé à l'enlèvement de Michel Germaneau, un humanitaire français de 78 ans, dont Aqmi avait annoncé l'exécution le 25 juillet 2010.

Il était jugé avec onze accusés, détenus depuis 2010, dont cinq membres de sa famille, pour appartenance à un "groupe terroriste international", impliqué dans l'enlèvement de touristes étrangers en 2003.

Abou Zeid est apparu pour la première fois en 2003 comme adjoint d'Abderrezak "le Para", lors du spectaculaire enlèvement de 32 touristes européens dans le grand sud algérien. Parmi les accusés figurait un cousin germain du chef d'Aqmi, Laïd Ghdir, qui a assuré lors de l'audience que son père, Omar Ghdir, était actuellement l'un des principaux adjoints de Abou Zeid.

Ce "groupe terroriste international" était dirigé par Abou Zeid et opérait dans le Sahara algérien et les pays du Sahel "avec pour objectif les enlèvements de touristes étrangers et la demande de rançon", selon l'arrêt de renvoi. Abou Zeid a adopté "une nouvelle stratégie consistant à recruter des contrebandiers (drogue, carburant et armes) actifs dans le Sahara dans le but de les utiliser dans l'exécution de plans criminels". Les accusés ont reconnu avoir participé au soutien financier et logistique du groupe d'Abou Zeid en assurant notamment le ravitaillement en carburant, acheté grâce à l'argent amassé à partir de trafics de drogue et de cigarettes à la frontière algéro-libyenne.

Ils ont également indiqué avoir vu en 2003 un groupe d'otages gardés par Abou Zeid, dans la région d'Illizi, l'extrême sud-est de l'Algérie, et avoir rencontré dans cette zone Abderrezak Le Para, principal instigateur de l'enlèvement des touristes européens.

Katiba de 200 hommes

Abderrezak El Para, Amari Saïfi de son vrai nom, avait été livré en 2004 aux services algériens de sécurité par des rebelles tchadiens, qui l'avaient capturé, à la suite d'une médiation libyenne. Il est actuellement incarcéré sans qu'il soit depuis jugé. Abou Zeid est à la tête de la katiba (unité de jihadistes) Tareq Ibn Ziyad, comprenant quelque 200 hommes (essentiellement algériens, mauritaniens ou maliens) bien équipés et très mobiles, basés essentiellement dans le nord du Mali. Selon l'arrêt de renvoi, son terrain d'action en Algérie s'étend d'Illizi, à la frontière libyenne, à Bordj Badji Mokhtar, à la frontière avec le Mali, en passant par In Guezzam, près du Niger.

AFP

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