Un millier de syndicalistes vent debout contre les licenciements à Rouiba

Les manifestants dénoncent le mépris des dirigeants des entreprises.
Les manifestants dénoncent le mépris des dirigeants des entreprises.

Ils étaient plus d'un millier de travailleurs à descendre, lundi, à Alger à l'appel de la centrale syndicale de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) pour dénoncer les licenciements de salariés de la zone industrielle de Rouiba.

Les souvenirs d’octobre 1988 sont vivaces. C’est de cette zone industrielle que la révolte est partie. Alors quand, les travailleurs du bassin ouvrier de Rouiba descendent dans la rue, même les dirigeants du syndicat du pouvoir se mettent à émettre des signes d’inquiétude.

Lundi donc, les manifestants, essentiellement des salariés de grandes entreprises publiques de cette zone industrielle où travaillent quelques 250.000 personnes, se sont rassemblés devant sur l’esplanade de la maison du peuple où se trouve le siège de l'UGTA. Ils ont scandés des slogans hostiles aux dirigeants des entreprises à l'origine de ces licenciements, dont le nombre exact n'a pas été précisé.

"Nous sommes convaincus qu’il existe des parties malveillantes qui veulent pousser au pourrissement. Nous sommes là uniquement pour défendre nos droits syndicaux (…) Est-il normal qu’en 2011 les travailleurs n’arrivent même pas à créer une section syndicale à l’intérieur de leur entreprise ? Est-il normal que 1600 employés d’une société ne puissent pas avoir leur syndicat ? C’est malheureusement une réalité que les autorités ne voient pas parce qu’elles se fient aux informations erronées que leur donnent les SGP et les cadres dirigeants. Nous refusons le recours aux retraités pour diriger les entreprises publiques et nous exigeons l’application des lois relatives aux libertés syndicales et aux départs à la retraite<./span>

Les PDG, qui ont reçu leurs indemnités de retraite, doivent partir et une enquête sur leur gestion est une de nos exigences. Il y a un directeur de l’administration et des moyens généraux qui a encaissé sa prime de départ et une indemnité de 16 mois de salaire, pour une retraite proportionnelle sans pour autant qu’il quitte son poste alors que son PDG a dépassé les 65 ans. Nous exigeons que des enquêtes soient faites sur leur gestion", déclare Messaoudi, repris par El Watan, sous de longues ovations des protestataires.

Cette "action syndicale est une réponse aux agressions des dirigeants (des entreprises) qui refusent d'appliquer les lois", a déclaré le patron de l'UGTA Abdelmadjid Sid Saïd. "Cette agressivité a pris de l'ampleur depuis que l'UGTA et le gouvernement se sont mis d'accord pour préserver les entreprises du secteur publique", a-t-il ajouté.

Les travailleurs contestataires réclament également le départ des dirigeants des entreprises "désignés à leurs postes après être partis à la retraite", et l'"arrêt des pressions" contre les syndicalistes, a indiqué leur délégué Mokdad Messaoudi. "Ces dirigeants perçoivent deux salaires", a-t-il précisé.

"Risque d'explosion"

Des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba doivent comparaîtrent mardi devant la justice pour "leurs activités syndicales", selon un responsable de l'UGTA, Salah Djenouhat. M. Sidi Saïd a indiqué lors d'une réunion avec les représentants des manifestants que le ministre de l'Industrie Mohamed Benmeradi avait promis de régler les problèmes des salariés de la zone industrielle de Rouiba. Le patron de la centrale syndicale avait mis en garde contre le risque d"explosion sociale" en Algérie, en marge d'une réunion mi-décembre des cadres de son organisation à Alger.

Yacine K./AFP

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Commentaires (5) | Réagir ?

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khelaf hellal

Les travailleurs, les syndicalistes, les cadres et les dirigeants du secteur public (y compris Sonatrach) sont pour la plupart des employés qui mènent une vie professionnelle hchicha taiba m3icha derrière un bureau en profitant au maximum des avantages que leur procure leur statut et la loi du travail et qui en redemandent s'il en faut pour que ça dure. Ils sont pour la plupart des suppots tranquilles et dociles du système qui les emploie. Ils s'impliquent rarement dans les luttes politiques quand ils n'en font pas le contre-poids. Ils ne se sentent même pas concernés par le juste combat de leurs anciens collègues retraités, ils ont abandonné le champ pôlitique aux charlatans de tout bords et aux arrivistes baratineurs et sans scrupules. Ils n'ont récolté que ce qu'ils ont semé dans le temps: le " je-m'en-foutisme" et de l'auto-satisfaction suicidaires.

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adel

La loi de travail doit s'appliquer pour tous, le syndicaliste doit aussi partir et céder sa place à l'âge de la retraite et l'alternance doit aussi prévaloir dans l'activité syndicale; est-il normal que l'on reste détaché pendant 20 ans, et percevoir un salaire tout en étant attablé dans un café en longueur de journée et percevoir un salaire et mes des primes liées à la production?

Certaines personnes prennent malheureusement leur rêve pour la réalité et leur désir pour des droits!

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