Le gouvernement d'Ahmed Ouyahia sur la porte de sortie

L'improbable duo se prépare à la séparation.
L'improbable duo se prépare à la séparation.

Le départ d’Ahmed Ouyahia et de l’équipe gouvernementale est sur toutes les lèvres depuis quelques semaines. Ainsi a décidé le président.

Malgré l’échec de ses réformes, la paralysie économique et politique dans laquelle il a plongé le pays, Bouteflika demeure rivé à son poste et compte mener à son rythme ses "réformes" quitte à se délester de quelques soutiens en route. En politique, c’est connu il n’y a pas d’état d’âme. On fait sauter quelques fusibles en opérant des "réformes" qui relèvent de la cosmétique politique, et continue à diriger le pays avec les mêmes pratiques.

Ouyahia va sauter

Tous ceux qui suivent le théâtre politique algérien connaissent les relations froides entre le président et son premier ministre. Aussi, le premier n'aura pas de scrupule à lâcher le second. En effet, maintenant que les législatives se précisent, il est évident que le gouvernement Ouyahia vit ses derniers jours, voire tout au plus ses dernières semaines. Car trop partisan pour mener une consultation électorale qui se voudrait au-dessus de tout soupçon. Le premier ministre a commencé depuis quelque temps à s’effacer de la scène politique, ne prenant plus aucune initiative. Il a même été sabordé par certains ministres, plus redevables, selon eux, au président de la République qui les a nommés qu’à Ahmed Ouyahia dont la mission a été réduite à celle d’un simple coordinateur du gouvernement.

Le ministre de la Santé l’a ainsi taclé après que Ouyahia eut porté des critiques sur la pénurie de médicaments. Djamel Ould Abbès lui a rétorqué qu’il n’a de compte à rendre qu’au président. Nommé au téléphone par Abdelaziz Bouteflika en remplacement de l’autre Abdelaziz, Belkhadem, Ouyahia n’a en réalité jamais eu de prise sur le gouvernement ni sur les grands dossiers qu’il a au demeurant défendu avec zèle. Tout se décidait et venait de la présidence.

Rappelons-nous en outre qu’il a été nommé à son poste le 24 juin 2008 pour mettre en route la révision de la Constitution, la défendre en fédérant les notables du pouvoir derrière ce projet. Une mission qu’il a accomplie à bien puisqu’on a assisté à un tripatouillage de quelques articles de la Constitution. A l’issue d’un vote à la brejnévienne, la nouvelle Constitution a été votée le 13 novembre 2008, permettant ainsi à Bouteflika de briguer un troisième mandat et peut-être un quatrième. La même Constitution qui sera réformée encore une fois l'année prochaine. En quatre ans, l'Algérie aura eu deux Constitution. Décidément l'improvisation n'a pas de limites. Elle se poursuit.

Bref, la page Ouyahia et ce gouvernement est en passe d’être tournée. Mais demeureront les scandales financiers qui ont éclaboussé certains ministres, ainsi que l’instabilité juridique et le manque de visibilité dans la politique socioéconomique, la dominance de la sphère informelle et un système financier totalement déconnecté du système financier international, comme l’a souligné Abderrahmane Mebtoul.

Mais alors qui aura la lourde tâche d’organiser les élections législatives ? Certaines sources évoquent déjà le nom d’Abdemalek Sellal. D’autres le très détesté Yazid Zerhouni. Pour le moment, il est difficile d’avancer le nom du prochain premier ministre.

Yacine K.

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Commentaires (14) | Réagir ?

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ali chemlal

Il est tout à fait normal qu'a l'approche des élections législatives les ministres membres de l'alliance FLN RND MSP doivent rendre le "tablier" si l'on veut une élection démocratique, et faire appel a une personnalité neutre pour diriger le gouvernement et écarter les Zerhouni, Sellal et autres, dans le cas contraire, on assistera a la tenue d'un simulacre d’élections législatives comme à l'accoutumée.

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Nassima Chaouech

Il part et il revient..... comme d'habitude il me semble que ce pouvoir instauré par Boumediène est une fatalité insurmontable, il est comme le cancer qui a développé des métastases dans tout le corps.

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