Nacer Mehal ou le double langage au service de l'information

Nacer Mehal, ministre de la Communication.
Nacer Mehal, ministre de la Communication.

Nacer Mehal, le ministre de l’information, médite des jarres et produit des casseroles.

Depuis quelques semaines il essaye de vendre son code de l’information au monde de la presse, aussi, il essaye de l’enrober d’un discours rassurant, prometteur de prochaines ouvertures. Seulement, avant de jeter un coup d’œil à ce texte jugé répressif par la presse dans une réponse unanime, la réalité le rattrape chaque jour. La preuve ? Les médias publics qui demeurent au grand désespoir des Algériens la propriété du pouvoir et ses relais. L’Entv, ce mammouth mal dégrossi, digne relique des années de plomb, est quasiment privatisée au service du président de la République, il n’y a pas un JT qui ne soit pas ouvert avec une information sur le chef de l’Etat ou ses ministres. Point d’Algériens, ni de leurs préoccupations.

Nacer Mehal avait pourtant promis d’ouvrir les studios à l’opposition et à la société civile, il y a plusieurs mois, mais on attend toujours. Le constat est affligeant et les programmes sont d’une sècheresse désespérante. L’Unique fonctionne toujours en offshore par rapport à l’Algérie. Etrangère aux problèmes des citoyens, elle est une courroie de transmission de discours à rallonge et de déclarations ampoulées faisant l’éloge du pouvoir.

Quand le ministre parle de concertation avec les journalistes, il veut dire passer en force. Les consulter pour ne pas en tenir compte. A-t-il seulement tenu compte des avis des premiers concernés ? Manifestement non. Le régime a bien reçu une délégation du syndicat des journalistes, lors du dialogue national, mais comme pour toutes les autres réformes, la réception était une opération de marketing pour dire à l’opinion que le président à travers sa commission Bensalah consulte les journalistes.

Il faudra peut-être que le ministre de l’Information cesse de nous faire prendre les vessies pour des lanternes. Personne n’est dupe pour le croire. Encore moins les journalistes.

Quand on voit le verrouillage de l’Entv mais aussi le sort qui attend la presse avec la nouvelle loi, on a quelques doutes sur les capacités du ministre à opérer un aggiornamento au sein du quatrième pouvoir. Aussi, ou Nacer Mehal n’est pas maître de son secteur donc il n’a aucun poids dans le gouvernement pour opérer les changements qu’il promet, ou alors il joue une partie écrite pour reconduire le statu quo.

Sofiane Ayache

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Atala Atlale

Notre ministre de l'Information devrait méditer sur le poids de sa boîte à mensonges nommée Entv (entreprise nationale de travestissement de la vérité). La plupart des tv se rapprochent du citoyen, de ses préoccupations, ses joies, ses peines ses soucis, de travail de logement de santé etc etc, mais la notre... s'occupe de l'image du Président, de ses ministres, et tous les énarques restants ou supposés tels. Le jour où je ne verrais plus des commis de l'état s'affairer à embellir les lieux de passage de notre Président, précipitamment et de nuit quelques fois, alors que le reste de l'année une indifférence royale est affichée envers le citoyen. Où est ce quatrième pouvoir ? Il faut dire la vérité au citoyen, il faut ne faut pas maquiller le décor Algérie. Je ne sais pas si c'est le Président qui ne veut pas voir les choses telles quelles ou c'est vous qui les lui cachez de peur. Un responsable doit savoir, sinon que dirait-il ? J'ignorais, je ne savais pas que cela existait.... Quel théâtre, quel comédie plus réelle que la notre ! Quelle imposture ? Quelle tarfufferie ! Et les gens applaudissent ! et ils continuent ! Où cela va t-il nous mener ? Je vous le demande.