La décision des nouvelles autorités libyennes d'imposer ce visa d'entrée en Libye "ne concerne pas seulement les Algériens mais également les citoyens des pays voisins et des pays arabes", a précisé l'ambassade qui tente de dédramatiser cette décision.

Depuis le 30 mars, seuls étaient "exemptés de visa, les citoyens tunisiens et dernièrement les Turcs", a précisé la même source. La situation des Algériens en Libye est "normale à l'instar des autres communautés arabes depuis la chute de l'ancien régime", a encore précisé notre représentation diplomatique. Elle souligne que ses ressortissants ne font l'objet d'"aucune mesure discriminatoire" ni "de risque ou de menace depuis la chute de l'ancien régime".

L'ambassade a également démenti des informations faisant état d'instructions secrètes pour empêcher les Algériens d'entrer en Libye ou celles de donner 24h aux Algériens non détenteurs de certificat de résidence de quitter la Libye. Ce qu’on ignore pour le moment c’est la décision des autorités algériennes concernant les Libyens résidant en Algérie ou ceux souhaitant y entrer. Va-t-on appliquer la réciprocité ?

Alger et Tripoli ont connu des relations exécrables depuis le début de la révolte. Le climat de froid diplomatique s’est accentué après l'accueil en Algérie le 29 août de deux des fils, de la fille et de la seconde épouse de Kadhafi. Alger avait alors avancé des raisons humanitaires.

L'Algérie s'était calée sur la position de l'Union africaine réclamant dans un premier temps des négociations pour mettre fin au conflit pacifiquement. Elle a fini par reconnaître le Conseil national de transition (CNT) libyen le 22 septembre dans la foulée de l'UA. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika et le chef du CNT Moustapha Abdeljalil se sont rencontrés à deux reprises en présence de l'émir du Qatar Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani à la mi-novembre à Doha en marge d'un sommet sur le gaz. La communauté algérienne en Libye se chiffrait à environ 8.000 personnes avant le début du conflit dans ce pays mais plus de 4.000 Algériens ont été rapatriés depuis, selon des statistiques officielles.

Sonatrach a, par ailleurs, consenti d’importants investissements dans ce pays. Mais là, aucune information n’est disponible à ce sujet.

Y.K/AFP