Pour quand des unités de recyclage ?

Les décharges sont de véritables plaies pour l'environnement.
Les décharges sont de véritables plaies pour l'environnement.

"La fabrication d’aluminium avec de la matière recyclée permet une économie de 90% d’énergie par rapport à la fabrication à partir de matières premières".

L’inscription de décharges contrôlées ou de centres d’enfouissement techniques dans les projets de développement par la Direction de l’environnement n’a pas réussi - pour cause parfois d’opposition des citoyens aux choix des sites d’implantation - à éradiquer ces énormes verrues qui font de la wilaya d'Oran, une poubelle géante à ciel ouvert

En effet, on assiste depuis quelques années à la multiplication de décharges à travers les différentes contrées du pays en général et de la wilaya d'Oran en particulier. Ce trite état de fait engendre bien évidemment beaucoup de risques de pollution, liés au mauvais traitement des déchets par la pratique de la mise en décharge, solution des années 1975, laquelle s’avère être un énorme gaspillage et une pollution tout aussi considérable. Mais le pire, c’est la multiplication de cette pratique dite "traitement", sans aucun contrôle. Il y va, entre autres, de la pollution des sols et des eaux par la production de lixiviats (jus de décharges), les incendies et la pollution par la production de fumées toxiques, de mauvaises odeurs liées à la fermentation des déchets et le vent, la pollution visuelle jusqu’au risque pour la santé des populations riveraines.

Alors que c’est tout le monde qui prend conscience qu’à raison de plus d’une livre de déchets par jour et par habitant en moyenne, la wilaya d'Oran produit quotidiennement plus d’un demi-millier de tonnes d’ordures ménagères, sans compter les autres types de déchets provenant des activités industrielles, commerciales, artisanales, hospitalières et autres. C’est tout cela qui constitue particulièrement les différentes décharges sauvages qui jonchent nos villes et plages. Malgré l’existence d’une panoplie de textes et de lois, protégeant l’environnement et organisant la gestion des déchets dans leur ensemble, il se trouve que nos déchets finissent toujours dans la nature, sous forme de décharges sauvages sans contrôle ni surveillance, au vu et au su de tout le monde. De Mers El Hadjadj à El Kerma, aucune localité n’est épargnée. On retrouve des décharges importantes dites urbaine à El Kerma, forestière à Canastel et balnéaire à Cap Falcon, mais aussi plusieurs autres de moindre importance (et surtout pas tellement à la vue des étrangers à la région), dans les autres localités et souvent même plusieurs décharges dans une seule commune.

L’inscription de décharges contrôlées ou de centres d’enfouissement techniques dans les projets de développement par la direction de l’environnement n’a pas réussi, pour cause parfois d’opposition des citoyens aux choix des sites d’implantation, à éradiquer ces tares qui font de la wilaya d'Oran, une poubelle géante. En attendant la réalisation de ces centres et décharges contrôlées, il est urgent de penser au recyclage, car comme l’avait si bien rappelé le jeune, ingénieur en écologie et environnement, lors d’une conférence débat qu’il avait animée au centre culturel de Bethioua, traitant des déchets entre leur gestion, leur traitement et leur valorisation, "les déchets des uns sont parfois les matières premières des autres". Il faut réemployer un matériau ou une production vouée à devenir un déchet, en utilisant à nouveau ce produit à son usage initial ou en trouvant un usage différent. Tout peut pratiquement être recyclé. La poubelle d’une famille ordinaire algérienne contient un tiers de matières biodégradables (déchets organiques), un quart de journaux, papier et carton, près d’un cinquième de textile, déchets spéciaux et autres divers et enfin un dixième de verre, un dixième de plastique et un infime pourcentage de métal. Donc, en plus du fait d’essayer de consommer moins, d’acheter ce qui produit moins de déchets, la priorité est au recyclage.

Ainsi, une tonne de papier recyclé est égale à une quinzaine d’arbres sauvés. Le compostage des déchets organiques permet la diminution des engrais chimiques et la préservation de l’environnement. La fabrication d’une tonne de verre nécessite sept quintaux de sable, trois de calcaire, deux de carbonate de soude, une trentaine de kilos d’additifs et une température de fusion de 1500°C, alors que le recyclage ne nécessite qu’une tonne de calcin (verre broyé) et une température de 1000°C. Il y a donc automatiquement une économie de sable, de calcaire et d’énergie en sus du fait que le recyclage est à l’infini. Le recyclage du plastique permet quant à lui de préserver les ressources naturelles, de faire de l’économie d’énergie et d’eau et surtout il faut savoir qu’on produit une veste polaire avec 27 flacons de vaisselle, une cuvette pour deux avec 67 bouteilles d’eau et une chaise avec 250 flacons de lessive. Enfin dans le secteur des métaux, une tonne d’acier recyclé permet l’économie d’une tonne et demie de minerai et 400 coke (charbon provenant de la carbonisation ou de la distillation de la houille).

La fabrication d’aluminium avec de la matière recyclée permet une économie de 90% d’énergie par rapport à la fabrication à partir de matières premières. En un mot, l’industrie du recyclage qui tarde à voir le jour dans la région permettra la création d’emplois, le développement d’un nouveau secteur économique, la production d’énergie et surtout la préservation de l’environnement. Bien entendu, par préservation de l’environnement, il faut aussi entendre sécurité des populations. Selon un spécialiste en écologie, il existe des déchets des activités de soins à risques infectieux provenant des unités de soin, alors que la législation algérienne stipule que tous les déchets issus des activités industrielles, agricoles, de soins, de services et toutes autres activités, en raison de leur nature et de la composition des matières qu’ils contiennent, ne peuvent être collectés, transportés et traités dans les mêmes conditions que les déchets ménagers et assimilés et les déchets inertes.

Medjadji H.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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laid baiid

Nous avons eu la chance de connaître des investisseurs dans le domaine, juste après l'interview du ministre........... hélas trop de bakchich et trop de paperasses.