Tunisie : l'ancien Premier ministre de Kadhafi sera extradé en Libye

L'ancien Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi.
L'ancien Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi.

La justice tunisienne s'est prononcée vendredi pour l'extradition de l'ex-Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi vers la Libye, a annoncé le coordinateur de son comité de défense.

Cette décision ne peut toutefois être exécutoire qu'après approbation par le Président de la République, et aucune échéance n'a été fixée à ce sujet. La chambre d'accusation de la Cour d'appel de Tunis a annoncé son verdict vendredi soir et jugé recevable la demande d'extradition émise par Tripoli a l'endroit de l'ancien dirigeant libyen, a indiqué à l'AFP Me Mabrouk Kourchid. "Il s'agit d'une décision sans recours judiciaire possible", a-t-il ajouté.

Le 8 novembre, la justice tunisienne avait déjà approuvé une première demande d'extradition transmise le 27 octobre par les autorités libyennes, mais en l'absence d'une autorisation présidentielle, elle était restée sans effet.

Pour Me Kourchid, M. Al-Mahmoudi, en détention depuis son arrestation le 21 septembre près de la frontière algérienne, doit être remis en liberté aprés le verdict de la Cour d'appel. L'ancien dirigeant libyen restera toutefois sous le coup d'une interdiction de quitter la Tunisie.

L'ex-premier ministre de Kadhafi a été jugé vendredi à la suite d'une nouvelle demande des autorités libyennes l'accusant notamment d'incitation au viol de femmes à Zouara, dans l'ouest de la Libye, pendant le conflit. "Une affaire montée de toutes pièces" avec de "faux témoignages", selon ses avocats.

Dans une déclaration rapportée jeudi à l'AFP par Me Kourchid, M. Al-Mahmoudi s'est dit "prêt à faire face à la justice le jour où il y aura un véritable Etat en Libye" et estimé "qu'il n'y a aucune possibilité à l'heure actuelle pour un procès équitable en Libye". M. Al-Mahmoudi ne s'était pas présenté vendredi devant la Cour d'appel en raison de "menaces" contre sa personne, selon la défense. "M. Mahmoudi a reçu des menaces de mort écrites, provenant de Libyens, et a demandé l'autorisation de ne pas quitter la prison de la Mornaguia", près de Tunis, a indiqué Me Kourchid.

Selon la défense, son extradition n'est pas possible tant que le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés ne s'est pas prononcé sur sa demande de statut de réfugié politique. Des fonctionnaires du HCR l'ont rencontré le 21 novembre à la prison de la Mornaguia et de nouveaux entretiens sont prévus début décembre, a déclaré Me Taoufik Ouanes, un des avocats.

AFP

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