Mais de quoi le régime a-t-il peur pour mobiliser une escouade de policiers pour arrêter une seule militante des droits de l’homme ? Alors qu’on glose sur les réformes politiques à longueurs de journaux télévisés, on embarque une femme au commissariat en plein Alger parce qu’elle a "osé" dénoncer les atteintes aux droits de l’homme.

Les faits

Ingénieur en informatique à la Radio nationale, Mlle Guettal avait décidé d’observer une grève de la faim de 24 heures sur la place du 1er Mai. Objectif : dénoncer les atteintes aux droits de l’homme commises ces derniers mois, selon les dirigeants du FCN. Détention provisoire de Bachir Belharchaoui, emprisonnement de Mohamed Baba Nedjar, kidnapping de Noureddine Belmouhoub, licenciement de 16 cadres des Douanes, jugement du chrétien Karim Siaghi et "autres dépassements" sont, entre autres, les questions que Nassima Guettal voulait mettre en relief au grand public.

Conduite dans les locaux du commissariat situé en face de l’hôpital Mustapha Bacha, Nassima Guettal a été interrogée par des officiers de police sur les objectifs de sa grève de la faim. "Deux heures plus tard, elle a été relâchée", selon Noureddine Belmouhoub qui s'était rendu au commissariat pour s'informer de la situation.

Les ONG Al Karama et Frontline, basées à Genève (Suisse), ont saisi le rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme en Algérie.

Mehdi Bsikri/Y.K