Alger : la situation sécuritaire dans l’espace sahélo-saharien est "préoccupante"

C'est avec les rançons des prises d'otages, l'Aqmi finance ses opérations.
C'est avec les rançons des prises d'otages, l'Aqmi finance ses opérations.

La situation en matière de sécurité dans l’espace sahélo-saharien est "des plus préoccupantes", relève un document du Forum global de la lutte contre le terrorisme (FGCT).

"La situation en matière de sécurité dans l’espace sahélo-saharien est des plus préoccupantes. (...) Certaines régions situées loin des capitales et des centres urbains échappent en partie, voire totalement, au contrôle des pouvoirs centraux", souligne le projet de plan d’action (2012-2013) du FGCT dont l’APS a obtenu une copie.

Selon le document, le vide administratif et sécuritaire ainsi créé fait en sorte que ces territoires se trouvent traversés par des "dynamiques à forte charge déstabilisatrice". Dans ce contexte "instable", les groupes terroristes, notamment Al Qaïda au Maghreb islamiste (Aqmi), "tentent d’exploiter les faiblesses structurelles" de certains pays pour se sanctuariser, "multipliant leur capacité à effectuer des prise d’otages et à mener des attaques contre les pays de la région".

Le document relève que l’Aqmi finance désormais une bonne partie de ses activités avec l’argent des rançons. "Grâce aux rançons obtenues en échange d’otages, l’Aqmi peut poursuivre son action, y compris le recrutement et la formation de membres", déplore le projet de plan d’action du FGCT.

Définissant la portée géographique que présente la menace posée par le terrorisme au Sahel, le document cite les pays de première périphérie que sont le Mali, la Mauritanie, le Niger (non membres du FGCT) et l’Algérie (membre du FGCT). Pour les pays de deuxième périphérie, il s’agit du Burkina Faso, la Guinée, le Sénégal, le Tchad (non membres du FGCT), le Maroc et le Nigeria (membres du FGCT).

Les objectifs assignés au FGCT, conformément à son mandat, sont de promouvoir la coopération régionale et internationale, fournir un mécanisme grâce auquel les experts du groupe de travail pourront discuter des lacunes concernant le renforcement des capacités et trouver des solutions afin d’y remédier.

Concernant les capacités en matière de lutte antiterroriste propres à chaque pays du Sahel, il est souligné l’importance d’identifier les défis et faiblesses, trouver des solutions et mobiliser les ressources et les compétences.

Le document cite également comme objectifs du FGCT, le "renforcement du consensus régional" sur l’action antiterroriste, de façon à créer de nouvelles possibilités de coopération dans la mise en oeuvre des stratégies nationales, régionales et internationales de lutte contre le terrorisme. Il met l’accent aussi sur l’importance de fournir une enceinte pour la création de réseaux de contacts et la coopération entre différents acteurs, de façon à favoriser le dialogue, la compréhension et la mise en commun des analyses.

Par ailleurs, le projet du plan d’action 2012-2013 insiste, dans ses volets prioritaires, sur la coopération et le renforcement des capacités dans les domaines de sécurité frontalière, la coopération juridique et judiciaire, la coopération entre les services de police, la lutte contre le financement du terrorisme et les engagements communautaires.

En matière de sécurité frontalière, il appelle notamment à la promotion de l’accès à la base des données d’Interpol, l’amélioration de la coordination et l’échange d’information à l’échelon régional, l’accroissement de l’accès au matériel requis, la formation des agents responsables de la surveillance, du contrôle des voyageurs (aux frontières et dans les aéroports) et la détection des menaces.

A propos de coopération juridique et judiciaire, ledit projet préconise de faciliter la création de la législation nationale en matière de lutte contre le terrorisme, de mettre à jour les lois et règlements nationaux et d’adopter des mécanismes de surveillance des personnes et des entités qui ont des liens avec des organisations terroristes.

S’agissant de la lutte contre le financement du terrorisme, le projet du plan d’action 2012-2013 recommande pour limiter les moyens financiers dont disposent les groupes terroristes de discuter des obstacles à la mise en oeuvre des cadres juridiques nationaux pour amener les Etats à se conformer aux normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Il est nécessaire aussi, selon le document, d’accroître la coordination entre les diverses unités d’investigations financières des pays de la région, examiner les progrès réalisés vers la création et l’administration de cellules de renseignement financiers et de promouvoir la coordination entre les organisations nationales, régionales et internationales.

APS

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