Médecin kidnappé : cellule de crise et mobilisation à Beni Douala

Les terroristes continuent de sévir malgré les nombreux barrages militaires qui enserrent la Kabylie.
Les terroristes continuent de sévir malgré les nombreux barrages militaires qui enserrent la Kabylie.

Au lendemain de l’enlèvement du médecin spécialiste en cardiologie, à Tala Bounane, les citoyens de la commune de Beni Aïssi, daïra de Beni Douala, dans la wilaya de Tizi Ouzou, se mobilisent pour obtenir la libération de l’otage.

Des membres des comités de village devaient se réunir, hier soir, afin de mettre en place une cellule de crise. "Il y a des discussions entre les citoyens des différents villages de la commune pour organiser un moment de solidarité avec la famille de la victime. D’ailleurs, une réunion est prévue pour créer un comité de crise afin d’essayer de voir comment organiser des actions pour faire libérer le médecin kidnappé", nous dit un élu de la commune de Beni Aïssi, qui ajoute : "On doit soutenir la famille de la victime dans cette situation car il s’agit de l’enlèvement d’un citoyen intègre et qui travaille pour faire vivre ses enfants."

Il faut noter qu’à chaque kidnapping, la population de cette localité se mobilise pour exiger la libération de l’otage ; elle finit toujours par faire plier les auteurs du rapt. En mai dernier, un jeune, fils d’un industriel, a été kidnappé dans un guet-apens tendu par un groupe armé au même endroit. Il a été relâché après deux mois de captivité, suite à une très forte mobilisation citoyenne. Des marches et des grèves ont été organisées à Beni Douala et Tizi Ouzou pour obtenir la libération de ce jeune homme de 22 ans. En septembre 2010, un autre citoyen de la région, investisseur de son état, a été victime d’un rapt sur la route de Beni Douala. Il a été relâché après deux semaines de séquestration.

Depuis six ans, 65 rapts ont été enregistrés dans la wilaya de Tizi Ouzou.

Les localités du versant sud de la région sont les plus touchées par ce phénomène. A Maâtkas, la tentative de kidnapping du fils d’un émigré a coûté la vie à trois villageois en août dernier. Ils ont été tués lors d’un accrochage avec des terroristes au village El Vir. En novembre 2010, le propriétaire d’une entreprise de travaux publics a été blessé par balle à un faux barrage, dans la commune d’Aghribs, à l’est de Tizi Ouzou. Il a succombé à ses blessures deux jours plus tard alors que son cousin sera enlevé puis relâché après une semaine de captivité, grâce à une grande mobilisation de la population. D’autres rapts ont eu lieu à Iflissen, Boghni, Ouacifs et Ouadhias.

Hafid Azzouzi

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Commentaires (2) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

La wilaya 3 historique ou tout s'est décidé durant la révolution, de la déclaration du premier Novembre, en passant par l'événement fédérateur du 20 Aout 1956, du congres de la Soummam, sans oublier de rappeler à ceux qui ont toujours comploté contre la Kabylie, que sans le dévouement de ses nobles habitants durant la guerre et dont le nombre d'officiers et maquisards originaires de cette contrée dépasse largement le nombre des autres Wilayas réunies, n'en déplaise aux faussaires et fossoyeurs de tout bord, le pays se trouverait certainement jusqu'à maintenant sous la coupe de la France. Il est temps que les ennemis de la Kabylie sachent une fois pour toute que la Kabylie n'est pas un fusible à la merci des luttes de clans! Le terrorisme islamiste n'est qu'une facette d'un terrorisme global à plusieurs dimensions. Il y eu un transfert du terrorisme en Kabylie parce que cette dernière est un contre pouvoir. L’Algérie est un volcan en hibernation ; on veut casser la Kabylie ; il y a une volonté de clochardiser cette région. En plus de son isolement sur le plan économique, elle subit le terrorisme surtout depuis l'arrivée de celui qui ne veut pas être un 3/4 de président pour ne pas le nommer et qui fait parti du clan d'Oujda, ennemi déclaré de la Kabylie depuis l'assassinat d'Abane en passant par celui de Krim et la liste est trop longue...

Il est temps de réfléchir à une alternative démocratique. Le FFS, le RCD, le MDS, le MAK;et tous qui s'y reconnaissent peuvent être la locomotive de cette réflexion parce que;malgres tous les déboires que rencontrent ces partis;ils demeurent autonomes par rapport au systeme sclérosé et sont à même de se ressaisir et de fédérer autour d'eux toutes les associations démocratiques, les personnalités crédibles, les citoyens épris de paix, de justice pour une Algérie républicaine, laïque, démocratique, moderne et libérée définitivement de l’islamisme archaïque et ennemi de la vie. Cela doit se traduire par la suppression de l'article 2 de la constitution qui stipule que l'islam est la religion de l'état, ainsi que l'abrogation de la loi de 1984, portant code de la famille. c'est autour de ce genre de réflexions que peuvent se joindre les historiques pour apporter leur contribution à l'édification d'une deuxième république algérienne moderne et laïque. Chacun peut apporter sa contribution à cette réflexion qu'ils s'appellent Ait Ahmed, Said Sadi, Ferhat, Ait Larbi etc.. à condition de ne pas se comporter comme des parrains politiques. Il faut réfléchir ensemble à une alternative démocratique ; il n' y a plus questions de partis uniques au pluriel !

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Tiger

Bizarre, comme les temps ont changé. Dans un passé récent la Kabylie ne comptait que sur son aptitude à faire face aux parasites menaçant son intégrité. Le peuple kabyle par son union n’a jamais abdiqué devant toute velléité extérieure quelle qu’elle soit. La domination baâtiste a semé sa graine, au-delà du fait religieux, la façon de penser du Kabyle s’en est largement et dangereusement imprégné. Le Kabyle se trouve apeuré et bloqué par son raisonnement loyaliste. Il a fini par confier à ses ennemis jusqu'à son existence même. Affaibli dans ses richesses, assassiné dans son identité, méprisé dans sa culture et sa tradition, négligé dans son développement « intellectuel, économique et social ». Résigné, le Kabyle croit en l’ordre et la justice. Il ignore son déclin et son effacement.