Plaidoyer pour une nouvelle république

Plaidoyer pour une nouvelle république

Par Larbi Chelabi

Nous avons souvent, et à juste titre, déversé notre fiel sur ce régime qui nous maintient dans un état de sous-développement chronique. Nous avons également été souvent et injustement pris à partie par une opinion publique mal informée qui voyait dans nos propos quelquefois enflammés l'expression d'un pur exercice de style quand ce n’est pas de la jalousie tout court.

Il nous a donc paru utile de faire parler quelques statistiques officielles que l'organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Unesco produisent sur une base régulière, histoire d'éclairer le citoyen lambda et de l'amener à faire preuve de jugement quand viendra l'heure des grands choix. Ces statistiques portent sur le système de santé public et sur le système éducatif qui sont deux critères majeurs d'appréciation de la bonne santé d'une nation, non seulement pour le présent mais aussi pour l'avenir.

Cependant, pour que les statistiques aient un sens, il leur faut un comparable. Ce que les anglo-saxons appellent le ‘’benchmarking’’. Alors, allons y pour un ‘’benchmark’’ somme toute modeste. Ne cherchons pas à comparer l'Algérie, ni avec la Norvège, ni avec la Suède. Ce serait en effet incongru! Mais nous comparer à un pays voisin comme la Tunisie est en principe à notre portée. N’est-ce pas?

D'abord, qu’y a t-il de commun entre la Tunisie et l'Algérie? Il y a bien sûr l'histoire et la géographie. Ensuite, les deux régimes politiques sont, comme chacun le sait, liberticides : Ben Ali a violé la constitution tunisienne qui limitait à deux le mandat présidentiel. Tout le monde se rappelle qu’en 2002 il changea la constitution qu’il a lui même conçue en 1987 quand il débarqua en douce feu le président Bourguiba, s’ouvrant ainsi une voie royale pour une présidence à vie! Bouteflika s’apprêterait, si l'on en croit les voix autorisées, à reproduire exactement le même scénario. Comme quoi la corde dictatoriale vibre avec la même amplitude quel que soit le lieu d'où fusent les chants des ténèbres.

Cependant, la Tunisie ne se limite pas à la personnalité de Ben Ali. Loin s’en faut! Elle est beaucoup plus que cela. Elle est mieux que cela! Ce petit pays ‘’insignifiant’’ de 163,610km2, pour lequel une bonne partie des algériens éprouve un dédain presque atavique nous démontre que malgré le peu de richesses naturelles qu’il possède, malgré un régime oppresseur qui castre littéralement une bonne partie du capital énergie de ce pays, il nous bat à plate couture dans bien des domaines et nous fait apparaitre comme de vulgaires hommes de Cro-Magnon, incapables de nous inscrire dans une perspective d'avenir.

En voici quelques illustrations

Informations générales

Algérie

Tunisie

Population totale

32,854,000

10,102,000

Revenu national brut par habitant :

6,770$

7,900$

Espérance de vie à la naissance h/f (années):

70/72

70/75

Quotient de mortalité infanto-juvénile (pour 1000 naissances vivantes):

39

24

Dépenses totales consacrées à la santé par habitant(en 2004):

167$

502$

Dépenses totales consacrées à la santé en % du PIB (2004):

3.6

6.2

Source http://www.who.int/countries/dza/fr/ et http://www.who.int/countries/tun/fr/

Que peut-on déduire de ces données, à part le fait que les tunisiens font largement mieux que nous à tout point de vue? Si on y va un peu plus loin et qu’on analyse de près la composition du PIB tunisien, on s’aperçoit que les secteurs industriel et agricole occupent une part importante dans la richesse du pays et représentent respectivement 28% et 16% du PIB (source http://www.tunisie.com). Le tourisme et le secteur bancaire arrivent juste derrière alors même que le pays ne possède que très peu de pétrole et un peu de phosphates dans les régions du Sud. Si on regarde maintenant de près le PIB algérien qui est, à la base, inférieur de 18% au PIB tunisien selon ce que montre ce tableau, il provient à 98% du pétrole et du gaz. Si on soustrayait les parts de pétrole et de gaz, le PIB algérien serait seulement de 134$ par habitant. Autrement dit, l'Algérie serait bon dernier des peuples de la planète et le niveau de vie du tunisien moyen serait alors 59 fois supérieur à celui de l'algérien moyen. Autre enseignement : la dette de la Tunisie est de 13 milliards de dollars et ses réserves de change sont quasi inexistantes. La dette algérienne est quant à elle de 4 milliards de dollars (principalement détenue par l'Allemagne) et nos réserves de change avoisinent les 100 milliards de dollars. Malgré cet énorme écart entre les moyens financiers des deux pays, la Tunisie injecte deux fois plus d'investissements per capita dans la santé que l'Algérie. La corrélation entre santé et richesse coule de source et nul ne peut contester cette réalité, sauf si à l'incompétence on y ajoutait la mauvaise foi!

Éducation (statistiques 2005)

Algérie

Tunisie

Enfants scolarisés dans le cycle primaire (M-F)

98%-95%

98%-97%

Enfants scolarisés dans le cycle secondaire M/F:

64%

67%

Enfants scolarisés dans le cycle supérieur M/F

21%

30%

Taux d'’alphabétisme (Adultes-Jeunes)

70%-90%

74%-94%

Dépenses en pourcentage du PIB:

5.1%

7.3%

source

Ce qui vaut pour le système de santé vaut également pour le système éducatif en ce sens que la Tunisie fait mieux que nous à tout point de vue. Malgré ses faibles ressources financières, elle y consacre plus de moyens et obtient plus de résultats que nous. Chacun comprendra que l'investissement dans les compétences d'aujourd’hui et de demain est le meilleur garant de la survie d'une nation. La Tunisie l'a compris. L'Algérie pas encore.

Recherche et développement :

Total (personnel)

Gouvernement

Enseignement supérieur

Algérie

16,895

1,225

6,106

Tunisie

27,943

3,428

12,861

http://stats.uis.unesco.org/unesco/tableviewer/document.aspx?FileId=76

Bien que la Tunisie représente le tiers de l'Algérie en pourcentage de la population (10, 102,000 versus 32, 854,000), elle possède 65% plus de chercheurs et collaborateurs de recherche que l'Algérie.

Ces données statistiques sont reçues et analysées de façon régulière par nos ministres concernés et par notre président mais ils n’en ont cure. Bien au contraire, ils transforment, grâce aux partis croupions de l'alliance et à cause d'une opposition moribonde et opportuniste, des échecs patents en succès légendaires que le mal nommé El Moudjahid et l'Unique se chargent de colporter aux quatre coins du pays en usant et en abusant de leurs caisses de résonnance à quatre sous.

Alors que dire de plus maintenant que les statistiques ont parlé? Doit-on encore faire confiance aux hâbleurs de tous bords qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes ou sommes-nous prêt à nous prendre en main pour décider en adultes de notre avenir commun?

Pourquoi un troisième mandat et qui peut soutenir ou défendre un tel bilan? Mais me direz-vous Bouteflika ne peut rien tout seul. Son entourage est mauvais. Le peuple est fainéant. La lune est en verseau et tutti quanti. Tout cela est en partie vrai (sauf pour la lune et le verseau évidemment) mais n’absous d'aucune manière un chef d'état qui, au mieux, a fait acte de négligence en laissant le pays dériver vers des rivages incertains. Bouteflika a ignoré l'essentiel de sa mission pour se concentrer sur des platitudes, des lieux communs, des artifices et une rhétorique qui date. Sa présidence ne passera pas à l'histoire, sauf pour dire aux futurs prétendants ce qu’il ne faut pas faire en la matière. Par exemple s’auto proclamer rédacteur en chef de l'APS, sermonner ses ministres devant les caméras de télévision pour les faire paraître menteurs et incompétents (ce qu’ils sont), traiter les cadres locaux d'incompétents (ce qu’ils ne sont pas toujours), donner en direct des directives à son ministre de l'éducation pour changer le règlement scolaire et faire en sorte que ceux qui ne réussissent pas leur brevet d'enseignement moyen ne soient pas empêchés de passer en seconde des lycées, décider contre toutes les lois de l'économie de thésauriser plus de 100 milliards de dollars dans les banques américaines moyennant quoi les américains les transforment en bombes qui viennent brûler dans leur sommeil nos frères palestiniens et Irakiens.

Bouteflika devra partir pour méditer tout le mal qu’il a fait à son peuple et implorer la clémence du Seigneur car le jour du jugement dernier, il n’y aura que ses actes qui parleront pour lui. Il devra laisser quelqu’un d'autre prendre le gouvernail et ce quelqu’un d'autre ne devra en aucun cas appartenir au sérail politique qui a mené le pays à la ruine. Ce monsieur ou cette dame (pourquoi pas?) devra mesurer la gravité de la situation et de sa mission et devra recréer avec le peuple une nouvelle arche d'alliance qui sera le pilier de la nouvelle république naissante. Une république qui ouvre des perspectives à tous ses enfants. Une république qui valorise le travail et l'intelligence et bannit à jamais le recours à l'État providence. Une république qui est garante de la justice, de l'ordre et de la sécurité pour tous ses citoyens. Une république qui récuse le régionalisme, le corporatisme, le népotisme, l'intégrisme et tous les mots en ‘’isme’’ qui ont fait le malheur de ce pays.

Le nouveau président devra :

  1. suspendre la constitution et les libertés publiques pour un délai n’excédant pas un an, le temps de doter le pays d'institutions solides qui ‘’survivront aux hommes’’ selon la formule consacrée.
  2. dissoudre tous les partis politiques et remiser au placard le FLN et ses appendices surannés : UGTA, UNJA, UNPA et UECAD (union des enfants de chouhadas et des ayants droits). Le peuple est excédé par les pesanteurs qu’exercent ses structures inutiles et budgétivores sur l'économie nationale. Arguant d'une légitimité historique qu’on ne leur reconnaît plus, elles s’accrochent mordicus comme des sangsues à la mamelle de l'État et dictent la marche à suivre. Je sens ces salonnards bedonnants rougir de colère à l’idée que des citoyens ordinaires remettent en cause leurs indus privilèges parce qu’ils se sont toujours considéré comme étant les meilleurs fils de l'Algérie. Je leur dis que les meilleurs fils de l'Algérie sont morts ou sont en train de mourir et pour beaucoup à cause d'eux. Je leur dit également avec un calme olympien que leurs organisations sont des repaires de malfrats en col blanc et que nous éprouvons à leur égard un dédain à la mesure de leur cupidité. J’ai un message particulier pour l'UECAD : Les chouhadas sont morts en faisant leur devoir. Paix à leurs âmes! Leurs épouses, pour celles qui sont encore vivantes, méritent le respect et la protection de la nation éternellement reconnaissante. Par contre, il est indécent, près d'un demi-siècle après l'indépendance, que vous enfants de ces chouhadas, aujourd’hui grands pères pour beaucoup d'entre vous, réclamiez, chaque jour un peu plus, un tribut que même de leur vivant vos pères auraient été gênés de réclamer. Eux qui ont donné à la patrie le meilleur d'eux mêmes: leurs vies! La révolution est un devoir. Ce n’est pas un fonds de commerce! Et il anormal que quelqu’un de normalement constitué bâtisse sa vie uniquement sur les cendres de son père!
  3. renvoyer l'armée dans les casernes et mettre à la retraite d'office tous ceux qui ont grade de général et plus. Les jeunes officiers sont mieux formés et peuvent assumer la relève avec plus d'engagement et plus d'efficacité. En outre, ils bénéficient de la présomption d'innocence, contrairement à leurs ainés qui se sont fourvoyés et ont mis ce pays à genoux. L'armée devra être soumise à la volonté politique et sa mission devra être circonscrite à la défense du territoire national et à la défense du caractère républicain de l'État algérien.
  4. décapiter ce cabinet noir créé autour du DRS qui semble être le pouvoir réel. Cette arlésienne qui est en même temps partout et nulle part doit rendre gorge une bonne fois pour toutes, quel que soit le prix à payer.
  5. créer un comité de juristes et de constitutionnalistes pour rédiger en quelques points une charte des droits et des libertés, à l'image de celle qui existe au Canada ou aux nations unis. Cette charte devra servir de balise au texte constitutionnel qui s’ensuivra.
  6. rédiger une constitution moderne puisant sa légitimité dans la charte des droits et des libertés et consacrant la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et juridique. La constitution devra être l'œuvre d'une assemblée constituante. Elle devra instituer l'alternance du pouvoir en limitant à deux les mandats du président de la république et en rendant inéligible ce dernier à tout mandat électif à l'image de ce que prévoit le 22ème amendement de la constitution américaine. La constitution devra en outre consacrer le multipartisme et permettre aux islamistes qui le souhaitent d'activer au sein d'un parti politique à la condition expresse qu’ils respectent les canons universels du militantisme pacifique et s’engagent à faire de la non-violence un acte de foi envers Dieu et envers le peuple. Certains parmi mes amis démocrates ne seront pas chauds à l'idée d'accorder aux islamistes un espace de liberté dans lequel ils peuvent exercer leurs droits politiques mais je suis d'avis qu’il faut le faire quoiqu’il nous en coûte car on ne peut être démocrate à moitié. La charte des droits et des libertés ne le permettrait pas en les circonstances. Par ailleurs, l'expérience de la Turquie montre qu’on peut facilement vivre avec un parti islamiste qui adhère aux règles du jeu démocratique et les ingrédients qui font en sorte que cela marche ailleurs doivent être utilisés dans notre cas.
  7. agréer les partis politiques qui se conforment à la loi et qui ont une base militante connue et reconnue. Les charlatans qui émargent à la veille d'une élection pour se servir des subsides de l'État et hiberner ensuite pendant toute une législature devraient être déclarés hors jeu.
  8. procéder à l'élection de la chambre des députés et supprimer le Sénat qui apporte peu de valeur ajoutée dans la conception et dans l'amendement. des lois de la république.
  9. établir de façon claire les responsabilités et les limites de responsabilités des institutions de la république. En voici quelques exemples:
    • Le président reste le garant de la cohésion sociale. Il est chef des armées. Il formule et anime la politique étrangère du pays et il négocie et signe les traités.
    • Le gouvernement conduit les affaires de l'État, à l'exception des domaines réservés du président (armée, affaires étrangères) même si le cabinet prévoit un ministre des affaires étrangères et un ministre de la défense nationale.
    • L'exécutif est comptable de son action et de son bilan devant la chambre des députés.
    • La chambre des députés est responsable devant le peuple.
    • La cour suprême est garante de la charte des droits et libertés. Le citoyen peut exercer un recours contre l'État s’il juge que ses droits et ses libertés fondamentales sont bafoués. La cour suprême ne doit avoir aucun lien hiérarchique, de quelque nature que ce soit avec l'une ou l'autre des institutions.
    • Le conseil constitutionnel est responsable de la validité des lois et règlements en regard du texte constitutionnel, lui même subordonné à la charte des droits et des libertés.
    • Le conseil supérieur de la magistrature s’assure que la justice est rendue en toute impartialité selon le principe canonique qui veut que nul ne peut être au dessus des lois. Le conseil supérieur de la magistrature ne doit avoir aucun lien hiérarchique, de quelque nature que ce soit avec l'une ou l'autre des institutions
  10. Créer les conditions idoines pour l'expression plurielle et multiformes de la société civile. Un pays qui se respecte ne peut faire l'économie d'une démocratie participative et citoyenne.

Lorsque ces institutions seront mises en place, le gouvernement qui sera l'émanation de la majorité parlementaire engagera les chantiers majeurs dont le pays a grandement besoin. Il aura la responsabilité d'énoncer et de conduire des politiques clairvoyantes qui s’inscrivent dans un projet de société moderne et lisible. Entre autres, il devra :

    • faire retrouver au pays sa vocation agricole première en faisant en sorte que le foncier agricole soit récupéré des mains des rapaces. Le gouvernement doit ensuite initier une politique agricole qui assure, à moyen et à long termes, la subsistance du peuple en réduisant la facture alimentaire et en limitant la dépendance alimentaire à l'égard de l'étranger en ces temps incertains. Il devra faire en sorte que les surfaces cultivables aient des vocations prédéfinies dans le cadre d'un plan quinquennal qui tienne compte des besoins alimentaires essentiels des populations et de l'évolution de la courbe démographique. Il devra également faire en sorte que les paysans qui se conforment au cahier des charges seront exonérés d'impôts pour une période de 5 ans. Les autres qui se tourneront vers des cultures spéculatives seront surtaxées. L'exonération d'impôts ne peut pas faire de mal au trésor public car aujourd’hui personne ne paie d'impôt de toutes les façons. Par contre, elle aura le mérite d'encourager l'emploi dans le secteur primaire et de permettre aux paysans une accumulation de fonds qui serviront à leur développement futur sans qu’ils aient besoin de l'assistance de l'État.
    • dégager des marges de manœuvres par la réduction de la facture alimentaire que l'État pourra investir dans un secteur industriel dynamique. Il devra à cet effet encourager la création d'une ceinture de petites industries raisonnablement distribuées dans toutes les régions du pays et visant la transformation des produits agricoles et autres ressources naturelles disponibles localement. Des petites industries à l'échelle humaine peuvent en effet être dirigées sans trop de dégâts par les managers que nous avons et peuvent non seulement contribuer à faire baisser le taux de chômage des jeunes et des moins jeunes mais également contribuer à l'aménagement du territoire en favorisant le désengorgement des villes : Une banque de développement enracinée localement pourrait jouer le rôle de catalyseur et encourager les initiatives privées en y apportant expertise et conseils dans le montage des plans d'affaires. La contribution de l'État sous forme monétaire ou sous forme de crédit d'impôt ou de partenariat public privé pourrait transformer les initiatives privées en véritables projets de développement porteurs d'avenir et créateurs de richesses. L'État ne doit en aucun cas intervenir directement dans la sphère économique, si ce n’est dans le cadre de la régulation ou de la redistribution de la richesse. Lorsqu’il le fera (le moins possible) dans le cadre de partenariats public privé (projets d'envergure, stratégique ou d'utilité publique), il devra aussitôt que possible se départir de ses actions au profit du privé.
    • investir davantage dans le secteur de la santé car un peuple en bonne santé travaille mieux et étudie mieux.
    • consacrer davantage de ressources dans l'éducation des citoyens pour aborder l'économie du savoir avec le maximum d'atouts.
    • Mettre en place un système bancaire performant, complètement automatisé et débarrassé de toutes les pesanteurs qui découragent les initiatives les plus insistantes.
    • Bâtir un système fiscal qui permettra à l'État, au terme d'un mandat, d'en tirer la totalité de ses revenus. L'assiette fiscale sera constituée d'un mélange judicieux d'impôts sur les revenus des particuliers, d'impôts sur les sociétés et d'impôts sur les revenus pétroliers et gaziers. La structure de l'assiette fiscale devra faire en sorte que la création d'emploi ne soit pas pénalisée.

Il s’agit d'un programme certes ambitieux car à l'évidence il appelle à une république nouvelle débarrassée des stigmates du passé et complètement orientée vers l'avenir. Cette république nouvelle se fera avec une nouvelle génération d'hommes politiques qui veulent servir et non se servir. Nous avons passé un demi-siècle à vouloir construire l'avenir en regardant dans le rétroviseur. Il est temps que des jeunes dirigent un pays constitué principalement de jeunes qui ont principalement des préoccupations de jeunes.

À tous ceux qui polluent nos écrans de télévision, nous disons Basta! Du vent messieurs! On n’en veut plus de votre expérience. On sait où elle mène. On veut aller ailleurs. Exactement à l'opposé. Entendez-vous ce cri du peuple? Partez et on ne viendra pas vous chercher pour vos malversations. Promis, juré! C'est la seule chose que je partage avec Mr Hamrouche.

Larbi Chelabi

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Commentaires (22) | Réagir ?

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ali elmenfi

C’est vendredi et jour de repos « légal ». Alors je parcours le Matin pour lire ce que je n’avais pas pu faire auparavant vu la densité et la qualité des interventions. Soit dit en passant, Mohamed Benchicou utilise nos plumes sans débourser un sou !

Monsieur Chelabi lance une série de signaux qui entraînent diverses réactions :

Belkacem meziane « L’Islamiste ne s’encombre point d’une tuerie de plus (faut il donner des exemples ?) pour imposer ses credo, alors que le démocrate ne tue point » C’est vrai…le démocrate se tue lui même en rongeant son frein !…ou encore -Dyhia Tadzayrit: « Un laïc n'est pas un terroriste monsieur Chalabi. » Et pourtant, il n’y a pas que les religieux qui sont terroristes. !Et les religieux ne sont pas tous terroristes ! Belkacem meziane (bis) … : « prie pour une dictature éclairée façon Atatürk. » Dictature ?non merci !… Djamel sebbagh lance un pathétique appel : « QUE FAIRE ? ». Agir !. . Sissi sissi est encore plus déprimée : « Ceux qui peuvent apporter du nouveau sont tous exilés et bientôt ils ne seront plus de ce monde » Et pourtant, ils sont là, en Algérie et bien vivants ceux qui peuvent prendre en main leur vie…. Brahim hannou pose comme condition que : « ce président doit obligatoirement appartenir à la famille qui avance de feu Med BOUDIAF, de feu Said MEKBEL, de feu Lounés MATOUB, de feu Tahar DJOUT » ; Si notre futur président est déjà un homme mort, il vaut mieux en choisir un autre !…Rym Imsat est résolument pragmatique et a tout à fait raison de mettre en évidence : « la nécessité de ne pas se couper du réel ni des dispositifs de mise en oeuvre des propositions éventuelles. En définitive, les idées, c'est bien, c'est nécessaire, les actes c'est mieux, c'est indispensable ! » …Mohand Mokher est dans le vrai : « il faut cesser de pomper idiot ». Permettez moi, cher Larbi Chelabi de modérer votre enthousiasme et votre espoir : « Il est temps, dites vous, que des jeunes dirigent un pays constitué principalement de jeunes qui ont principalement des préoccupations de jeunes. ». En 1962, l’Algérie était dirigée par des jeunes (Bouteflika –plus jeune ministre des AE, Ghozali PDG de Sonatrach, Kasdi Merbah, Yazid Zerhouni avaient 25 ans etc …) (Il est d’ailleurs curieux que Zerhouni, né en Tunisie, soit assimilé au clan d’oujda). La jeunesse n’est donc pas un critère de réussite ou de bonne gestion. Je concluerai avec Belkacem meziane (ter) : « je me suis toujours gardé d’interférer directement car le plus souvent ce que j’avais à dire était déjà dit par quelqu’un d’autre. La redondance fatigue… ». Bien au contraire, il faut intervenir, s’exprimer, contester, contredire. Répéter jusqu'à ce que l’on soit compris, marteler, argumenter et ne pas laisser d’autres parler pour nous, car notre parole est sacrée. C’est un des principes élémentaires de la pédagogie. Et ça n’a rien avoir avec le religieux !

Ps : que les personnes citées ne se sentent pas défiées. Je me suis appuyé sur leurs excellents commentaires pour relancer un débat qui ne relève pas exclusivement de nos zelés –zélus- dont le mandat se résume à attendre leur chèque de fin de mois !

Cordialement

elMenfi

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belkacem meziane

Puis je me permettre d’intervenir encore une fois et essayer de calmer les esprits qui s’échauffent, en espérant que mon petit grain de sel n’ira pas à l’opposé de l’effet escompté ?

Premièrement, je crois qu’il est un peu (même trop) déplacé de mettre les islamistes et les Laïques (même Laïcistes) sur les deux faces d’une même médaille. La raison est toute simple. L’Islamiste ne s’encombre point d’une tuerie de plus (faut il donner des exemples ?) pour imposer ses crédos, alors que le démocrate ne tue point ! Pendant que le démocrate combat avec les mots, l’Islamiste combat avec le sabre. Que rajouter de plus à ce nonsense de vouloir, à tout prix, accabler les démocrates des mêmes maux que ceux que véhicule l’islamisme ? Cela est totalement ridicule !

Selon vous, 90% ou peut être d’avantage d’Algériens sont Musulmans, mais cela implique t-il qu’il faille bannir les autres de la terre de leurs ancêtres ? Et comme disait Coluche : Ce n’est parce que la majorité a tort qu’ils ont raison.

Et justement, la grand méprise du pouvoir c’est d’avoir, depuis 1962, tout fait pour faire vibrer la nation au rythme des « kalhou oulahou », alors qu’il y avait bien mieux à faire pour éveiller les consciences que de précipiter les Algériens dans ce trou noir que constitue toute religion, pratiquée avec un excès de ferveur. Je ne crois pas insulter qui que ce soit en affirmant cela, ni les 90% d’Algériens ni les milliards d’autres musulmans sur terre. Il faudrait juste que chacun apprenne et accepte l’idée fondamentale que personne ne peut prétendre détenir la vérité absolue et que cette vérité ne peut se puiser ni dans la Tora, ni dans la Bible encore moins dans le Coran. Encore un élément qui fait la grande différence entre un démocrate et un islamiste : La tolérance.

Les trous noirs de l’Univers sont connus pour ne laisser échapper aucune particule happée par son attraction immense. Vous pouvez extrapoler cette image aux religions aussi. Dès que vous y pénétrez, vos chances de vous en échapper deviennent quasiment nulles. Un demi-siècle d’endoctrinement en Algérie ne pouvait que donner le résultat du spectacle que je décrivais dans mon précédent message.

On donne souvent le modèle Turque pour défendre la thèse d’une soi-disant cohabitation de la laïcité et de l’Islamisme, mais on oublie toujours que le modèle Turque a pour point de départ un certain Atatürk !

Il m’arrive souvent dans mes délires, dans mon impuissance, dans mes angoisses de voir ainsi mon pays sombrer dans les ténèbres, de prier (à ma façon) pour une dictature éclairée façon Atatürk. Qu’il s’appelle vavakabylosh, targuibilosh, wahronaolosh ou chaouichilosh, cela importe peu, mais qu’il sache faire comprendre et distiller le message universel de paix et d’amour entre les composantes d’une Algérie belle et disparate, et qu’il puisse faire passer le message qu’après tout, que l’on soit Kabyle, Chaoui, Targui, Gherbi etc…nous ne sommes que de simples petites ramifications d’ homo-sapiens condamnées à partager des instants de vie éphémères, autant les passer et les partager avec sérénité, paix et amour. Et ce type de message, je suis désolé de le dire est à l’opposé de ce que véhicule le Coran.

Désolé si certains de mes propos vous semblent choquants, et n’y voyez surtout pas une animosité quelconque, mais après tout, Monsieur Benchicou (dont le combat noble se doit d’être salué) nous offre une tribune des lamentations, profitons en pour exhaler un peu de ce mal pénible de l’Algérie qui nous ronge tous. Il va sans dire que quelles que soient nos différences, nous avons tous un point commun indéniable : celui du mal de l’Algérie que chacun exprime à sa façon, avec ses mots, ses maux, son vécu, et surtout ses espérances….

Bien cordialement,

Belkacem Meziane

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