Bande de Gaza : flambée meurtrière entre Israël et le Jihad Islamique

Israël poursuit ses frappes aériennes contre les militants palestiniens.
Israël poursuit ses frappes aériennes contre les militants palestiniens.

Des raids aériens israéliens contre la bande de Gaza ont causé la mort samedi d'au moins 9 militants du groupe palestinien Jihad islamique, entraînant un barrage de tirs de roquettes en direction d'Israël, qui ont fait un mort. Décidée dans la nuit, une trève devait entrer en vigueur dès 6h dimanche.

Cet affrontement est le plus grave depuis l'instauration d'une trêve tacite entre les groupes armés de Gaza et Israël fin août. Lors d'un premier raid en début d'après-midi, cinq Palestiniens faisant partie des Brigades Al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique, ont trouvé la mort dans un camp d'entraînement près de Rafah, selon les services d'urgence. Trois autres combattants palestiniens ont été grièvement blessés. Puis, dans la soirée, trois autres combattants palestiniens, qui s'apprêtaient apparemment à lancer une roquette, ont été tués à Rafah, au cours de nouvelles frappes israéliennes, selon des témoins et des responsables palestiniens. Un autre raid a visé l'est de la ville de Gaza et à Khan Younès, mais sans faire de victime.

En milieu de soirée, 21 projectiles avaient été tirés sur le sud d'Israël, où l'alerte rouge a été déclenchée. Une personne a été tuée et deux autres légèrement blessées, selon la police. Plusieurs personnes en état de choc ont été prises en charge. Des roquettes sont notamment tombées à Ashdod, à quelque 35 km de la bande de Gaza, où un immeuble d'habitation a été touché, de même qu'à Gan Yavneh, à Ashkelon et près de la frontière, a précisé la police israélienne. Le Jihad islamique, qui dès le premier raid avait prévenu qu'il "répondrait" pour venger la mort de ses hommes, et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une autre organisation radicale, ont revendiqué ces tirs.

Fin d'une trêve tacite de 2 mois

Les raids israéliens sont intervenus samedi alors que les groupes armés palestiniens de Gaza avaient repris leurs tirs de roquettes, après une première frappe israélienne. Pour l'armée israélienne, sa première attaque n'est qu'une réponse au commando "responsable du tir d'une roquette mercredi vers Israël". Cet engin avait explosé dans la région d'Ashdod, sans faire de victime ni de dégâts majeurs.

Dans un communiqué, le Jihad islamique a averti que "cette attaque est un crime qui ne restera pas impuni. L'ennemi sioniste doit s'attendre à en payer un prix très élevé". Le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, a mis en garde contre "la récente escalade de la violence". "Nous appelons expressément au calme et à la fin de la violence et du bain de sang", a-t-il dit.

L'échange de détenus palestiniens compromis ?

Le porte-parole des Brigades Al-Qods a accusé Israël d'avoir délibérément lancé ce raid pour provoquer un regain de tension dans le but de ne pas relâcher les 550 détenus palestiniens qui doivent être libérés avant la fin de l'année dans le cadre de l'accord conclu entre l'Etat hébreu et le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza.

Cet accord d'échange sans précédent a abouti le 18 octobre à la libération du soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza pendant plus de cinq ans, contre un premier contingent de 477 prisonniers palestiniens. A partir de ce nouveau développement, Israël tiendra-t-il sa parole de libérer les prisonniers ?

Ces incidents sont les premiers depuis que Gilad Shalit a recouvré la liberté. Dans la nuit de samedi à dimanche, les factions palestiniennes de Gaza se sont engagées à rétablir un cessez-le-feu avec Israël qui devait intervenir dès dimanche 6h. Une trève confirmée par un responsable égyptien qui précise que "l'Egypte va poursuivre ses contacts avec toutes les parties en présence jusqu'à qu'un accord entre en vigueur".

Avec AFP

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