Tunisie : Ennahda arrive en tête pour l'élection de la constituante

Les Tunisiens ont voté librement pour la première fois de leur histoire. Un premier pas vers la démocratie.
Les Tunisiens ont voté librement pour la première fois de leur histoire. Un premier pas vers la démocratie.

La tendance générale se confirme au vu des derniers résultats. le parti islamiste n'a obtenu que 30% de voix. Même si elle est première, elle n'a pas la majorité, elle devra composer avec les autres élus.

Selon les premiers résultats partiels et officiels annoncés mardi par la commission électorale ISIE, le parti Ennahda est arrivé en tête dans neuf des 27 circonscriptions du pays, notamment dans la métropole économique de Sfax (Centre-Est). Le parti islamiste obtient 28 des 55 sièges dans ces neuf circonscriptions. Avec les neuf sièges obtenus à l'étranger, il peut déjà comptersur 37 élus dans la future assemblée de 217 membres.

Dans les neuf circonscriptions où le dépouillement a été achevé, Ennahda est suivi par le Congrès pour la république (CPR, gauche nationaliste) avec 9 sièges, à égalité avec la liste Pétition populaire pour la justice et le développement (PPJD). La surprise est venue de cette liste absente du terrain et dirigée par Hechmi Haamdi, un millionnaire tunisien basé à Londres, ancien islamiste devenu un allié du régime de Ben Ali, qui a fait campagne depuis la Grande-Bretagne par le biais de sa télévision satellitaire Al-Mostakilla, regardée en Tunisie. La PPJD fait déjà l'objet de plaintes, en France et en Tunisie, pour le non-respect des règles de campagne, notamment pour l'utilisation abusive du média privé du millionnaire et pour l'opacité de son financement.

Le parti de gauche Ettakatol obtient 4 sièges, le Parti démocrate progressiste (PDP, centre) 4 également. L'Initiative, parti dirigé par un ancien ministre de Ben Ali, obtient deux sièges. L'Alternative révolutionnaire, appuyée par le PCOT (communistes), et Afek Tounes (libéral) obtiennent un siège chacun.

Négociations pour un gouvernement de consensus

Sans même attendre les résultats définitifs et complets, le chef du parti de gauche Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar, a annoncé que les discussions pour la constitution d'un exécutif après l'installation de l'Assemblée constituante avaient commencé, notamment avec les islamistes d'Ennahda.

"Les discussions ont commencé avec tous les partenaires politiques, y compris Ennahda, et se poursuivent en attendant l'annonce des résultats définitifs", a-t-il précisé, tout en se disant personnellement "prêt à assumer les plus hautes responsabilités si un consensus se dégage".

De son côté, Nourredinne Bhiri, dirigeant d'Ennahda, a confirmé que "les discussions étaient bien engagées et portaient sur la formation d'un gouvernement de large union, où personne ne sera exclu, sauf ceux qui refusent d'y participer".

Dans une interview au journal belge Le Soir, mardi, M. Ben Jaafar s'est dit candidat à la présidence de la République par intérim. Le débat avec les partis politiques "est ouvert, loin d'aboutir, pour un accord consensuel entre tous les partenaires. Personne n'est exclu", a-t-il assuré. "On peut être candidat à des postes de responsabilité – chef de l'Etat, chef du gouvernement, présidence de la constituante – mais tout cela dépendra du consensus qui se dégagera", a-t-il dit.

"Libres" et "transparentes"

"Nous publierons les résultats au fur et à mesure. Les mécanismes de dépouillement demandent du temps", a déclaré le secrétaire général de l'ISIE, Boubaker Bethabet. Les Tunisiens ont voté en masse, dimanche, pour élire une assemblée constituante, premier scrutin libre de leur histoire, neuf mois seulement après la révolution qui a chassé Zine El-Abidine Ben Ali, le 14 janvier, et donné le coup d'envoi du "printemps arabe". Deux jours après le scrutin, auquel plus de 7 millions d'électeurs étaient conviés, les observateurs internationaux ont généralement salué une élection "libre" et "transparente", malgré quelques "irrégularités mineures". L'avis général est à la satisfaction sur le déroulement de l'élection.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Mmis Umazigh

"Là où il y a un désert culturel, l'ignorance gère l'intelligence. " Hé oui, une victoire entachée de fraude. Voilà le scénario qui s'est produit en Algérie en 1991 avec la victoire du FIS au premier tour des législatives, parti islamiste algérien qui a obligé la junte militaire au pouvoir, depuis 1962, d'arrêter le processus électoral afin d'éviter un retour, certain, du en arrière.

Ces islamistes étaient prêts à tout afin de prendre les commandes du pays à commencer par faire de la compagne électorale dans des mosquées, dans des lieux du cultes et même à l'université, car le N°1 de ce parti, le bouc, Abasi Madani était enseignant à la faculté d'Alger (Bouzaréah) mais cela n'était pas suffisant pour venir à bout de la démocratie, ils ont procédé à la fraude aux élections locales qu'ils remportent largement, puis arrivés en tête au 1er tour des élections législatives. Une victoire qui a mené à un arrêt du processus électoral. Mais après cet arrêt, nos islamistes passent à l'action militaire contre et envers tous.

Aujourd'hui c'est en Tunisie que ces islamistes refont surface en remportant ces premières élections poste ben ali. La Tunisie donc sera passée d'une dictature subie à une dictature choisie. Ils promettent de préserver les droits de la femme, surtout, mais ce ne sont que des promesses. Une fois sur le fauteuil. C’est le talibanisme qui attendra ces pauvres tunisiens. Le pétrole de la Tunisie c'est le tourisme, le tourisme c'est les étrangers, les étrangers c'est les bars, les boites de nuit et les cabarets. Une fois au pouvoir ces islamistes vont bannir tout cela de la vie quotidienne tunisienne. Par conséquent : plus de bars, plus de boites de nuit, plus de cabarets donc plus de touristes. Ce qui veut dire plus de boulots, plus d'argent donc bonjour la misère. Que Ddieu soit avec vous... !!!

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akli ath laarat

Les monstres ! Ils prévoient tout et Ils ont alors miné le terrain. Mais Ben Ali n'a pas la finesse des "nôtres". Par exemple, SuperFlika of El Muradia va construire un panneau géant à l'entrée du pays, à plus de1 milliard d'euros, muni d'une antenne, pour signaler à qui s'aventurerait dans l'hacienda, l'immense champ miné qui est l'Algérie.