Le prince héritier d'Arabie saoudite est mort

Le sultan Abdellah d'Arabie Saoudite
Le sultan Abdellah d'Arabie Saoudite

Le prince Sultan ben Abdoulaziz Al Saoud, héritier du trône d'Arabie saoudite, est mort samedi, a annoncé le palais dans un communiqué repris par l'agence officielle de presse saoudienne SPA.

"C'est avec une peine et une tristesse profondes que le gardien des deux mosquées saintes, le roi Abdallah ben Abdoulaziz, pleure la mort de son frère et prince héritier Sultan (...) qui est décédé ce samedi matin à l'aube en dehors du royaume à la suite d'une maladie", écrit le palais.

Le prince sultan, dont on pense qu'il était âgé de 86 ans, se trouvait depuis le mois de juin aux Etats-Unis pour suivre un traitement médical.

Héritier du trône depuis 2005, il était également ministre de la Défense du royaume wahhabite, premier exportateur mondial de pétrole, depuis 1962 et a présidé à la modernisation des forces armées du pays, doublant leurs effectifs à 100.000 hommes et pilotant les contrats d'équipements et d'armements auxquels Ryad a consacré des centaines de milliards de dollars.

Mais sa santé avait décliné ces dernières années et il avait multiplié les longs séjours hors du royaume pour se faire soigner. Un câble diplomatique américain datant de 2009, publié par le site WikiLeaks, le décrivait comme dans l'incapacité d'assumer ses fonctions. La télévision saoudienne a interrompu ses programmes pour diffuser des versets du Coran, ce qui est le signe du décès d'un membre éminent de la famille royale. La chaîne a également diffusé des images de la Kaaba, à La Mecque.

Ses obsèques auront lieu mardi à Ryad, précise l'agence de presse SPA.

Le roi Abdallah, qui est âgé de 87 ou 88 ans, souffre également de problèmes de santé. Il a été à nouveau opéré du dos lundi après deux précédentes interventions fin 2010 aux Etats-Unis. Le prince Nayef, actuel ministre de l'Intérieur et nommé en 2009 au poste de second vice-Premier ministre, devrait, selon toutes vraisemblances, devenir le nouveau prince héritier du trône.

Septuagénaire, il a la réputation d'être plus conservateur que le roi et feu le prince héritier. Ces dernières années, il a régulièrement géré les affaires courantes lors des absences médicales de ses deux frères aînés. Contrairement aux monarchies européennes, les règles de succession au trône des Saoud ne prévoient pas une transmission au fils aîné, mais passent de frère en frère parmi les enfants du roi Ibn Saoud, mort en 1953.

Le décès du prince héritier va provoquer la réunion du Conseil d'allégeance. Cet organe, où sont représentées les 34 branches de la famille régnante, a été créé en 2006, peu après l'accession au trône d'Abdallah pour désigner ou approuver le choix du prince héritier. Il ne s'est encore jamais réuni.

"La succession sera ordonnée", avance Asaad al Chamlan, qui enseigne la science politique à Ryad. "Le point de départ, ce sera l'avis rendu par le Conseil d'allégeance. Le plus probable, semble-t-il, c'est que Nayef soit choisi. Si tel est le cas, je n'anticipe pas beaucoup de changements immédiats."

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