Mostaganem (Hadjadj) : des dizaines d'arrestations et peur sur la ville

L'indifférence des autorités locales après la mort de cinq harragas dans les eaux espagnoles a mis le feu aux poudres à Hadjadj
L'indifférence des autorités locales après la mort de cinq harragas dans les eaux espagnoles a mis le feu aux poudres à Hadjadj

Pour la deuxième journée consécutive, les services de la gendarmerie de Hadjadj continuent de traquer les suspects impliqués dans les évènements de mercredi dernier.

Munis de listes établies grâce à des témoignages et suite aux premiers interrogatoires, les gendarmes auraient procédé à plusieurs dizaines d’arrestations.

Les chiffres communiqués à El Watan par des citoyens font état d’une centaine d’arrestations, un citoyen joint par téléphone parle de plus de 150 interpellations. Soit trois fois plus que les 32 interpellations communiquées jeudi matin par le wali de Mostaganem lors d’un point de presse.

Selon nos sources, les interpellés seraient internés au niveau des groupements de gendarmerie de Mostaganem, des brigades de Sidi Ali et de Hadjadj ainsi qu’au niveau du réfectoire d’un CEM situé au centre de la localité, transformé en la circonstance en centre de détention provisoire.

La panique est à son comble au niveau des parents qui ne savent pas si leurs enfants ont été arrêtés ou s’ils se sont évaporés dans la nature, fuyant les gendarmes. Certains étudiants ont été interceptés dans les bus sur la route de Mostaganem.

On signale également des arrestations dans les rangs des collégiens, mineurs dans leur majorité. C’est dire l’ampleur de l’opération en cours. L’ensemble des prévenus seront appelés à comparaître par devant le procureur de la république de Sidi Ali, selon la procédure des flagrants délits. La population de Hadjadj et de toute la région est sous le choc, surtout ceux dont les enfants ne sont pas rentrés à la maison et dont ils sont sans nouvelles, les autorités refusant de confirmer ni d’infirmer aucune interpellation.

L'origine de la colère

Les interpellations interviennent à la suite des violentes manifestations qui ont eu lieu tard dans la nuit de mercredi à Hadjadj. Des dizaines de jeunes de la localité de Hadjadj ont carrément pris le contrôle du centre ville, en bloquant toutes les entrées. Très remontés, ils ont mis le feu au siège de la mairie. Le bureau de poste, le centre culturel, la bibliothèque communale et de nombreux autres édifices ainsi que des véhicules ont été passés au sac systématique.

La raison de cette révolte juvénile ? Le décès de cinq harragas originaires de la localité Hadjadj, qui se sont noyés au large des côtes espagnoles, au début d’octobre. Toutes les procédures entreprises par les familles des disparus, pour rapatrier les dépouilles et les inhumer ont été vaines. Les lenteurs, voire l’indifférence des autorités locales devant la douleur des familles ont mis le feu aux poudres.

R.N./Y.A.

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Commentaires (3) | Réagir ?

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R A M E S S E S II

Une petite précision, la localité s’appelle Mers Edadjadj et non Mers El Hadjadj, port aux peuples, si vous le voulez bien. Sauf si on a islamisé même les poules, on ne sait jamais avec nos pantins. Au moindre mouvement, les pouvoirs publics s'acharnent sur les populations civiles sans défense, je condamne les actes de violence ou destruction des biens publics mais est-ce que d'abord l'Etat ou les les gens qui sont responsables, wali, chef de secteur, les directeurs régionaux, centraux, ont fait leur travail convenablement, je m'en doutais, si ces jeunes ont trouvé un travail chez eux, je ne vois pas pourquoi s'aventurer sur une barque comme des Sindibad en direction de Beribéri (Iberia), frappé eux aussi par une crise sans précédent, au moins là bas il y a un espoir ? Même sexuel.

@Rabeh Aksel;

Même les gens de la région sont des Amazighs, le pouvoir s'est ce qu'il fait et ceux qu'ils attaquent, Les Algériens doivent s'unir dans la diversité pour pouvoir un jour faire face à la pieuvre.

Mes condoléances aux familles des victimes.

Dahmane

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Raveh Aksel

Les habitants de ce petit village vont vivre ce qu'ont déjà vécu les Kabyles, les habitants de T'kout et bien d'autres régions, avant eux !! Ils ne savent plus faire que cela, il s'agit d'enfreindre toutes les lois de ce pays et celles de toutes les institutions mondiales. C'est dans la continuité de ce que faisait l'armée coloniale ! Il y aura violation des habitations, insultes, kidnappings de personnes, sévices corporels et enfin présentation devant les tribunaux, de quelques boucs émissaires !! A bas la répression !!

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