Khaled Nezzar arrêté et auditionné par la justice suisse
Le général major à la retraite et ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, a été arrêté jeudi et auditionné, vendredi, par la justice suisse à Genève, selon l’avocat Philip Grant, responsable de l’ONG Trial. Il a ensuite été relâché vendredi.
Trial, une ONG suisse de défense contre l’impunité, avait déposé une plainte sur la base des témoignages de deux victimes contre l’ancien homme fort du régime pour des "violations des droits de l’homme", durant les années 1990 en Algérie.
Cette enquête est menée sur "la base d'une dénonciation de l'ONG suisse Trial appuyée par les plaintes de deux victimes", précise Jeannette Balmer, porte-parole du Ministère public de la Confédération (MPC). Elle est menée "sur la base d'une dénonciation de l'ONG suisse Trial, appuyée par les plaintes de deux victimes", a précisé Jeannette Balmer, porte-parole du MPC. Les crimes reprochés se sont déroulés "dans le contexte du conflit civil algérien, qui de 1992 à 1999, a opposé divers groupes islamistes au gouvernement", a-t-elle expliqué. L'ancien ministre de la Défence sous Liamine Zeroual a été entendu et une audition a eu lieu vendredi, avec les parties plaignantes. Le suspect a toutefois été relâché à la fin des auditions. Mais "l'instruction se poursuit", a indiqué le MPC.
Khaled Nezzar se trouvait en Suisse pour des soins. Il a été interpellé jeudi à Genève à la demande du procureur fédéral suisse. Il a été maintenu en garde à vue pendant 36 heures, avant d’être entendu par le juge. Plus précis, l'ancien diplomate Mohamed Larbi Zitout affirme que les autorités de sécurité suisses ont arrêté Khaled Nezzar dans sa résidence située dans le luxueux hôtel Beau Rivage (Hôtel Beau Rivage) dans la ville de Genève,
Le général-major a été libéré vendredi et son passeport lui a été restitué. Il s’est engagé à répondre à toutes les convocations futures de la justice suisse. Dans une déclatation à El Watan, Nezzar a déclaré : "J’ai été entendu par le procureur, jeudi et vendredi pour une plainte déposée par deux personnes poussée par des Organisations non gouvernementales pour crime de guerre et traitement dégradant. C’est la même chose que celle de Paris en 2002". Il a promis de faire une déclaration dès qu'il sera à Alger.
Une première
Le général à la retraite avait failli passer par la case arrestation à Paris au printemps 2001. Il a été enlevé à la justice française et exfiltré par l'ambassade in extremis. Philip Grant a affirmé que "le printemps arabe est arrivé en Suisse. La demande de justice, qui n'a pas encore trouvé son expression en Algérie, doit maintenant être réalisée en Suisse." Une telle procédure est une première. Jamais personnalité aussi haut placée algérienne n’a été inquiété par la justice en Europe. Cette interpellation mettra certainement la pression sur tous les hommes politiques ou militaires poursuivis par des ONG en Europe.
R.N./TDG
Commentaires (14) | Réagir ?
Le seul tord de Khaled Nezar a été de présider le Haut conseil de sécurité de l'ANP qui a mis fin au processus électoral, et Da El Hocine lui a donné un coup de pouce en organisant un défilé monstre où les militants du FFS scandaient Non a l’État Intégriste, non a l’État policier. Alors si l'on doit accuser Nezzar, les islamistes ont été à l'origine de massacres, de viols, doivent également étre extradés d'Europe et d'Amérique pour étre jugés par un tribunal populaire indépendant et mettre tout le monde devant leur responsabilité dans la tragédie qui a endeuillé l’Algérie.
Pourquoi n'arrêtent-ils pas Bush ? Il y a bien eu des plaintes et des témoins par millions. Abou Ghraib suffit.