Syrie : 10 civils tués et vive attaque contre la Ligue arabe

La Syrie nargue l'opinion internationale et poursuit la répression contre le peuple.
La Syrie nargue l'opinion internationale et poursuit la répression contre le peuple.

Dix civils ont été tués mercredi dans la répression en Syrie, qui a lancé une attaque au vitriol conte la Ligue arabe, accusée de "déstabiliser" le régime syrien.

"Il n'est plus étonnant de voir la Ligue arabe, censée se concentrer sur l'action arabe commune, se transformer en un instrument d'injustice pour déstabiliser la Syrie", écrit le quotidien gouvernemental As Saoura, trois jours après un appel de cette organisation à une conférence de dialogue entre l'oppositon et le régime du président Bachar Al-Assad. Pour le journal, l'organisation basée au Caire est "devenue l'otage de forces dominantes qui agissent conformément à un agenda dicté par des pays agresseurs comme l'Amérique et Israël et leurs alliés européens". "Après des années d'inaction, la Ligue arabe se transforme aujourd'hui en un outil de déstabilisation, agissant à l'encontre des intérêts arabes", accuse-t-il.

La Ligue arabe a appelé le 16 octobre, à l'issue d'une réunion extraordinaire sur la Syrie, à la tenue d'une "conférence de dialogue national" sous 15 jours au Caire entre le gouvernement syrien et l'opposition, pour mettre fin aux violences et "éviter une intervention étrangère". Elle a aussi décidé de former une commission ministérielle présidée par le Qatar et comprenant l'Algérie, le Soudan, le sultanat d'Oman et l'Egypte ainsi que le secrétaire général Nabil Al-Arabi, pour "contacter les dirigeants syriens afin de mettre fin à tous les actes de violence". Le délégué de la Syrie auprès de la Ligue arabe, Youssef Ahmad, avait dénoncé lors de cette réunion "un complot" contre son pays et accusé des "groupes terroristes armés" d'être derrière les violences en Syrie.

Selon l'ONU, plus de 3.000 personnes, en grande majorité des civils, ont péri depuis le 15 mars dans la répression en Syrie, qui a fait mercredi 10 nouvelles victimes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Quatre d'entre eux ont été tués par les tirs d'une milice civile - les "chabbiha" à qui le régime du président Assad a confié un rôle de premier plan pour mater l'insurrection populaire - dans un quartier de Homs, un des hauts lieux de la contestation populaire dans le centre du pays. Quatre autres civils ont été tués par les forces de sécurité lors de perquisitions dans la ville de Qousseir (région de Homs) et deux civils, dont une femme, ont été abattus par des balles perdues près de cette ville, théâtre depuis lundi d'affrontements entre l'armée régulière et des hommes armés qui seraient des déserteurs, selon l'OSDH.

Lundi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a haussé le ton vis-à-vis du président Assad, le sommant de "stopper (les) tueries" dans le pays. Mais le régime syrien continue à ignorer les appels internationaux et mercredi la télévision d'Etat a diffusé des images d'une manifestation rassemblant selon elle un million de personnes à Alep (nord), deuxième ville de Syrie, pour soutenir le président Assad et dénoncer "les ingérences étrangères dans les affaires du pays". Les participants brandissaient des portraits d'Assad, des drapeaux syriens, russe et chinois et des pancartes saluant les réformes annoncées par le régime.

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