Des pro-Kadhafi manifestent à Tripoli alors que les combats continuent à Syrte

Acharnés, les combats de rues se poursuivent à Syrte
Acharnés, les combats de rues se poursuivent à Syrte

En Libye, pour la première fois depuis la chute de Tripoli, des militants pro-Kadhafi sont descendus dans la rue à l'occasion d'une manifestation dans le quartier populaire d'Abou Slim.

La fusillade qui s'est ensuite engagée entre ces manifestants et les forces révolutionnaires aurait fait au moins trois morts. A Syrte, le dernier carré des soldats fidèles à Kadhafi continue à résister.

La manifestation a surpris tout le monde, le CNT et les habitants de la capitale, car Tripoli est entièrement sous contrôle, sécurisée au maximum pour éviter justement tout débordement. Selon un témoin, ces pro-Kadhafi ne cherchaient pas à combattre : "Ils sont sortis dans la rue, avec des photos de Kadhafi et scandaient 'Kadhafi, Kadhafi'. C’était dans le quartier qui est juste derrière la caserne de Bab al-Aziziya… à côté il y a des immeubles dans lesquels travaillaient des gardes du corps ou des militaires qui travaillaient pour Kadhafi… c’est le dernier quartier de Tripoli dans lequel il y a des pro-Kadhafi".

Chauffeurs de taxi, commerçants, il n'est pas rare d'entendre à Tripoli "I Love Kadhafi". Des soutiens chuchotés, glissés discrètement... Tant que le guide libyen ne sera pas arrêté, son ombre planera sur la Libye. La possibilité d'un retour fera peur à la majorité mais peut aussi donner du courage à ceux qui croient toujours en lui. Ce que racontent les témoins, les récents messages du guide sur une télévision syrienne, la résistance dans les bastions de Syrte et de Bani Walid galvanisent forcément les fidèles de Mouamar Kadhafi et les poussent à descendre dans la rue comme ils viennent de le faire à Tripoli.

A Syrte, les combats se poursuivent

Les forces du nouveau régime libyen ont bombardé vendredi 14 octobre à l'artillerie le dernier carré des soldats fidèles au dirigeant déchu Mouammar Kadhafi dans leur bastion de Syrte. Le CNT attend la chute de cette ville-symbole pour proclamer la "libération totale" du pays et former un gouvernement chargé de gérer la transition. Mais le manque d'efficacité et d'organisation de ses combattants les empêchent d'appliquer une tactique ordonnée face à la poignée de loyalistes. Ils ont montré leur limite dans la discipline militaire.

Les combats se concentrent actuellement dans deux quartiers du nord-ouest de la ville natale de Kadhafi, baptisés "Dollar" et n°2". Les combattants du CNT, regroupés dans le QG de la police, lancent des assauts inexorablement repoussés. "Les tireurs embusqués de Kadhafi sont coincés dans le quartier n°2 et nous les assiégeons", a cependant assuré un commandant du CNT, Moustapha Al Abyad. Selon un bilan établi par le CNT, au moins six personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées, vendredi.

A Bani Walid, autre ville détenue par les forces de Kadhafi, les combats sont suspendus pour préparer la prochaine offensive, selon l'état-major du CNT. Et pour la première fois depuis la fin du mois d'août, des combats ont également eu lieu dans le quartier d'Abou-Slim à Tripoli, sans faire de victimes.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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ali chemlal

L'instabilité règne en Libye par l'absence d'un gouvernement transitoire représentant toute la population du pays, des groupes de combattants installés chacun à son compte, Beni Walid et Syrte qui résistent malgré le bombardement intensif des avions de l'OTAN, manifestation pacifique à Tripoli répriméé par la nouvelle armée de "libérateurs, avenir incertain pour ce peuple, pourtant des plus pacifiques du pourtour méditerranéen.