Syrie: la répression fait treize morts, nouvelles sanctions de l'UE

13 morts encore et des milliers de disparus sous le ciel syrien.
13 morts encore et des milliers de disparus sous le ciel syrien.

Treize civils ont été tués samedi par les forces de sécurité syriennes à Homs et Hama, deux foyers de la constestation lancée à la mi-mars contre le président Bachar al-Assad, selon une organisation des droits de l'homme.

Entre-temps, les sanctions renforcées de l'UE contre le régime syrien, qui interdisent notamment tout nouvel investissement dans le secteur pétrolier et la fourniture au pays de pièces et billets de banques, sont entrées en vigueur samedi avec leur publication au Journal officiel européen.

Dans la région de Homs, à 160 km au nord de Damas, douze civils ont été tués par les forces de sécurité qui menaient une vaste opération de recherches dans la localité de Qoussair, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Un treizième civil est mort à Hama par des tirs des forces de sécurité, selon l'OSDH. Par ailleurs, les corps de deux personnes disparues depuis quelques jours ont été remis par les autorités à leurs famille, tandis qu'un autre civil est décédé des suites de blessures infligées vendredi.

L'ambassadeur de France agressé

La répression de la contestation a fait neuf morts vendredi, dans la région de Homs, théâtre depuis plusieurs semaines d'opérations de l'armée et des forces de sécurité. Selon des témoins, l'ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, a été agressé samedi matin à l'issue d'un entretien avec le patriarche grec-orthodoxe Ignace IV dans le quartier chrétien de la vieille ville de Damas.

A Bruxelles, les sanctions renforcées contre Damas sont entrées en vigueur après leur publication au Journal officiel européen. Deux personnes et six sociétés seront ajoutées à la liste des sanctions européennes incluant gel d'avoirs et interdiction de visa. Au total, 56 personnes et 18 sociétés sont désormais ciblées.

Comme indiqué dès vendredi par le ministère français des Affaires étrangères, les deux personnes visées sont les ministres syriens de la Justice et de l'Information. Le premier, Taysir Qala Awwad, est sanctionné pour avoir notamment "soutenu les politiques et les pratiques d'arrestation et de détention arbitraire", tandis que le second, Adnan Hassan Mahmoud, est visé pour avoir contribué à la "politique d'information" du régime syrien, selon le JO.

Parmi les six nouvelles sociétés sanctionnées, trois sont contrôlées par Rami Makhlouf, cousin du président syrien, sanctionné à titre personnel depuis juillet. Il s'agit de Cham Holding, "première société holding de Syrie, qui profite des politiques du régime et les soutient", de Souruh Company, qui finance des investissement dans l'industrie militaire syrienne, et de la société de télécommunication Syriatel, qui "verse 50% de ses bénéfices au gouvernement par le biais de son contrat de licence", selon l'UE.

Les trois autres sociétés sont la chaîne de télévision Dounia TV, qui a "incité à la violence contre la population", El-Tel Co, qui fournit des appareils de télécommunication à l'armée, et de Ramak Construction, qui construit notamment des casernes.

Il s'agit déjà du septième train de sanctions à l'encontre du régime de Bachar Al-Assad, accusé par les Occidentaux de réprimer dans le sang le mouvement de contestation, qui a fait selon l'ONU plus de 2.700 morts depuis le début du mouvement mi-mars. Le texte publié samedi confirme l'interdiction de nouveaux investissements dans le secteur pétrolier et celle de fournir des pièces et billets de banque syriens à la Banque centrale de Syrie.

AFP

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