Yémen : Saleh, de retour à Sanaa, appelle à une trêve

Ali Abdellah Saleh, président du Yémen.
Ali Abdellah Saleh, président du Yémen.

Le président est retourné dans la capitale, alors que les heurts entre ses partisans et ses opposants ont fait 20 morts ce vendredi.

Le président contesté du Yémen Ali Abdallah Saleh est retourné à Sanaa après plus de trois mois d'absence et appelé en vain à une trêve dans les combats entre ses adversaires et ses partisans, qui ont fait vingt nouveau morts vendredi 23 septembre.

Les Etats-Unis ont appelé Ali Abdallah Saleh, qui s'accroche au pouvoir malgré la contestation populaire, à "engager une transition complète du pouvoir" et à organiser une élection présidentielle avant la fin de l'année.

La France a également demandé au président yéménite de "mettre en oeuvre rapidement le plan de sortie de crise" élaboré par le Conseil de coopération du Golfe qu'il a jusqu'ici refusé de signer, afin de "permettre une transition pacifique et ordonnée du pouvoir".

"Je suis venu un rameau d'olivier à la main"

Dès son retour surprise, Ali Abdallah Saleh, qui était soigné en Arabie saoudite après des blessures reçues lors d'une attaque le 3 juin contre son palais à Sanaa, a appelé "toutes les parties politiques et militaires à un cessez-le-feu", selon l'agence officielle Saba. Le chef de l'Etat a souligné qu'il n'y a "aucune autre solution que le dialogue et les négociations pour arrêter l'effusion du sang et parvenir à un règlement", d'après l'agence. "Je suis venu un rameau d'olivier à la main", a encore affirmé le président, dont le fils aîné, Ahmed, commande la garde républicaine, fer de lance des troupes engagées dans les combats contre ses adversaires.

La situation s'est relativement calmée en début d'après-midi mais de violents combats ont repris à l'approche de la nuit, notamment dans le centre de Sanaa. Les combats opposent les unités fidèles à Ali Abdallah Saleh et les militaires ralliés au mouvement de contestation. Mais des affrontements se déroulent également dans le quartier d'Al-Hassaba, dans le nord de Sanaa, entre partisans du puissant chef tribal cheikh Sadek al-Ahmar, rallié à l'opposition, et ceux d'un dignitaire tribal fidèle à Ali Abdallah Saleh, Saghir ben Aziz.

Corruption et népotisme

Vingt personnes ont été tuées vendredi, dont 18 dans le seul quartier d'Al-Hassaba, selon l'opposition, portant à 115 le bilan des victimes des violences depuis dimanche.

A Taëz (270 km au sud-ouest de Sanaa), une personne a été tuée et deux blessées dans la chute d'obus sur la place de la Liberté où campent des opposants réclamant la démission de Ali Abdallah Saleh alors qu'un hôtel a pris feu, a-t-on appris auprès de protestataires.

Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978 et accusé de corruption et de népotisme, est confronté à un mouvement de contestation populaire dans les principales villes du Yémen depuis janvier.

AFP

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