Yémen : retour surprise du président Saleh

Saleh, le retour au pays.
Saleh, le retour au pays.

Le président yéménite contesté Ali Abdallah Saleh est rentré vendredi à Sanaa après plus de trois mois en Arabie saoudite, au moment où des combats continuaient d'opposer ses partisans et opposants dans la capitale.

Abdellah Saleh est arrivé à l'aéroport de Sanaa vers 05h 00 locales (02h 00 GMT), a indiqué à l'AFP une source aéroportuaire. L'annonce de son retour surprise a été annoncé par la télévision d'Etat. Très contesté depuis janvier dans la rue, Abdellah Saleh a été hospitalisé le 4 juin à Riyad au lendemain d'une attaque contre son palais à Sanaa dans laquelle il a été blessé.

Son retour survient alors que la capitale Sanaa est secouée depuis dimanche par de violents combats entre partisans et adversaires du chef de l'Etat qui ont fait près de 100 morts, huit mois après le déclenchement d'un large mouvement de contestation qui réclame son départ du pouvoir. Vendredi matin, de violents accrochages se déroulaient toujours à Al-Hassaba, un quartier du nord de Sanaa, théâtre depuis quelques jours de combats entre tribus rivales pro et anti-Saleh, selon des habitants.

En outre, deux personnes ont été tuées dans la nuit par la chute d'obus sur la place du Changement, épicentre de la contestation à Sanaa, où campent depuis février les protestataires, selon une source médicale. Soumis à de fortes pressions régionales et internationales, Abdellah Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, a refusé jusqu'ici de céder en signant un plan de sortie de crise élaboré par les monarchies arabes du Golfe, malgré les pressions internationales.

M. Saleh, qui a récupéré, était officiellement en convalescence à Riyad depuis qu'il a quitté début août l'hôpital militaire saoudien où il était soigné des blessures et des brûlures subies lors de l'attaque du 3 juin. Plusieurs hauts responsables du pays dont le Premier ministre ont été blessés dans cette attaque qui a fait fait 11 morts, la plupart des gardes. Il était apparu pour la première fois à la télévision le 7 juillet, le visage brûlé, recouvert de bandages.

Le Yémen se trouve à un "carrefour très dangereux et sensible", a estimé jeudi le Haut commissaire pour les droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay. Le même jour, les affrontements qui avait coûté la vie à 10 personnes s'étaient étendus à Sanaa, faisant craindre que le Yémen ne sombre dans la guerre civile.

Ce regain de violences a éclaté dimanche lorsque les forces fidèles au président Saleh ont ouvert le feu sur des manifestants qui avaient décidé de marcher de la Place du Changement vers le centre de la capitale. Il y a eu 27 morts.

Des affrontements ont ensuite éclaté entre des unités fidèles au chef de l'Etat, dont la Garde républicaine commandée par son fils aîné Ahmed, et la première division blindée du général dissident Ali Mohsen al-Ahmar, rallié à la contestation en mars et dont les troupes protègent la Place du Changement. Un cessez-le-feu décrété par le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi mardi s'est effondré, alors que le médiateur du Golfe Abdellatif Zayani a quitté Sanaa bredouille.

AFP

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