Al-Qaida mobilise de nouveaux réseaux de trafic d’armes vers l’Algérie

Les Sam-7 pourraient être utilisés contre des avions.
Les Sam-7 pourraient être utilisés contre des avions.

Des enquêteurs de l’Agence américaine de renseignement ont interrogé des ex-officiers de l’Armée libyenne sur la disparition de 80 fusils de fabrication russe et des lance-roquettes Sam-7, anti-aviation, ainsi que des mines navales russes. On croit savoir qu’une quantité de ces armes et missiles ait réellement atterri entre les mains des terroristes au Sahel.

Une source bien informée de ce dossier a révélé au quotidien arabophone El Khabar qu’une enquête internationale à été ouverte, depuis quelques jours, menée conjointement par les services de renseignement de la France, de l’Italie, de la Grande Bretagne et des Etats-Unis ainsi que le gouvernement provisoire libyen.

Selon ce quotidien, une commission d’enquêteurs dépêchée par la CIA a interrogé d’ex-officiers de l’armée libyenne et certains dissidents de l’armée de Mouammar Kadhafi. Cette commission d’enquête est parvenue à obtenir les numéros de série des fusils par la compagnie russe qui les a fabriqués. Ces fusils, a-t-on indiqué, ont disparu du port de Tripoli avant même les attaques de la Libye par les forces de l’Alliance atlantique. Ce qui pourrait supposer qu'elles ont été déjà exfiltrées de la Libye depuis longtemps. Des sources bien informées ont indiqué que ces fusils disparus des stocks libyens peuvent atteindre leur cible à une hauteur de 1500 m. On croit savoir également que les partisans de Kadhafi gardent encore des dizaines de ces redoutables armes de guerre. Toutefois, ils n’ont pu toucher aucun avion de chasse des forces de l’Atlantique. Et ce pour deux raisons : le brouillage que possèdent ces avions et l’altitude à laquelle ils survolaient la Libye. Cependant, plus grave encore, les mêmes sources ont mis en garde contre le risque que ces fusils de longue portée soient utilisés contre des avions civiles ou commerciaux.

Dans le même sillage, une source sécuritaire algérienne a écarté que des armes anti-aviation volées des dépôts d’armes de l’Armée libyenne sont arrivées en Algérie. Soulignant que les unités de l’ANP imposent un embargo sur les passages secrets, utilisés par les trafiquants.

Des missiles antichar récupérés dans le Sud

La même source a, notamment, précisé que les quantités d’armes récupérées dans l’ensemble de la partie sud de l’Algérie durant les huit derniers mois est beaucoup plus élevé que la totalité des armes récupérées dans la même région ces vingt dernières années, notamment, sur les frontières algéro-libyennes.

Cette source a précisé, également, que les forces de sécurité ont saisi dans les seules wilayas d’Illizi et de Tamanrasset près de 520 pièces d’armes, entre janvier et août 2011 ainsi qu’une importante quantité de diverses munitions. Pour la première fois, précise El Khabar, les forces de sécurité ont récupéré des missiles antichars.

Les enquêteurs pensent que trois parties sont responsables de ce trafic d’armes vers l’Algérie. Il y a d’abord la branche d’Al-Qaida au Sahel, qui est responsables du trafic de 70% des armes perquisitionnées, celles-ci étaient destinées aux fiefs terroristes dans le nord du pays. Une autre partie, a ajouté cette même source, fait dans le trafic de ces armes vers le marché noir, notamment, des kalachnikovs, des pistolets et des fusils avec des jumelles russes de marque Draganov. Cette arme peut atteindre sa cible à une distance de 2 km.

Enfin les réseaux de trafic de cannabis du Maroc vers l’Algérie est le troisième groupe qui intervient dans cet immense trafic d’armes révèlent les enquêteurs. Ces trafiquants, riches et bien structurés sont plus spécialisés dans le transfert et la vente de kalachnikovs et d’armes personnelles, d’où ils tirent d’énormes bénéfices. Notons, dans ce cadre, qu’une kalachnikov est vendue à 40 millions de centimes, quoiqu’elle ne coûte réellement que 20 millions.

L'ambassade des Etats-Unis à Alger a reçu des informations sur une menace d'attentats islamistes contre des avions affrétés par des compagnies pétrolières au Maghreb, a annoncé vendredi le département d'Etat américain.

Rappelons par ailleurs que la semaine dernière l'ambassade américaine avait évoqué des menaces d'attaque d'avions contre des compagnies pétrolières étrangères. "L'ambassade des Etats-Unis à Alger a reçu des informations sur des menaces et nous avons aussitôt averti les cibles potentielles", a-t-on précisé.

Le coordinateur de la lutte antiterroriste de l'Union européenne (UE), Gilles de Kerchove, avait annoncé, selon l'AFP, le 5 septembre, que la branche maghrébine d'Al-Qaïda avait acquis des stocks d'armes en Libye, notamment des missiles sol-air. L'agence française avait déjà annoncé que l'administration américaine a dépêché deux équipes d'experts de ces manpads -- des missiles portables à très courte portée, permettant à un fantassin de détruire un avion-- auprès du Conseil national de transition (CNT) libyen.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait déclaré mercredi dernier qu'un flux massif d'armements provenant de Libye était récupéré par Aqmi dans les arsenaux abandonnés de Mouammar Kadhafi.

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