Syrie : l'opposition s'unifie, Al-Assad serait à bout

Une partie des représentants de l'opposition syrienne.
Une partie des représentants de l'opposition syrienne.

L'opposition syrienne a franchi un pas important dans son unification avec l'appel des animateurs de la contestation sur le terrain à rejoindre le Conseil national de l'opposition. Mardi 20 septembre, la Coordination des comités locaux (LCC) a appelé les opposants à rejoindre ce conseil formé à Istanbul fin août pour coordonner la lutte contre le régime de Damas.

"En dépit de nos réserves sur la manière dont il a été formé et les forces qui le composent, la LCC apporte son soutien au Conseil national qui s'est fixé pour objectif de soutenir tous les Syriens quelles que soient leur confession et leur ethnie, à renverser le régime et à établir une société multipartite, démocratique et civile", indique la LCC dans un communiqué. "Nous le soutenons aussi car nous souhaitons unifier l'opposition et surmonter ses divisions", ajoute-t-elle. Dans son communiqué, la LCC demande au "Comité national pour le changement démocratique [CNCD, une coalition de partis nationalistes arabes et kurdes], à la direction kurde et à tous les groupes politiques et révolutionnaires de rejoindre le Conseil national et de surmonter leurs divergences".

Deux instances de l'opposition ont vu le jour fin août en Turquie : le Conseil national et le Conseil national de transition syrien, dirigé par un professeur de la Sorbonne exilé à Paris, Burhan Ghalioun, qui regroupe des opposants laïcs. Ces derniers rejettent le Conseil national, qui est animé par des islamistes.

Clinton rencontre son homologue russe

Parallèlement, les Etats-Unis tentent de convaincre les Russes de la nécessité d'une résolution de l'ONU face à la poursuite de la répression en Syrie. Mardi, deux civils ont été tués à Homs, dans le centre du pays, par les tirs des forces de sécurité syriennes et un troisième est mort des suites de ses blessures à Mseifra, dans le sud, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a rencontré mardi son homologue russe Sergueï Lavrov à New York, en marge de l'assemblée générale de l'ONU. "La secrétaire d'Etat l'a invité à réfléchir soigneusement au rôle que pourrait jouer le Conseil de sécurité, à l'heure où le gouvernement syrien tue sa population et emprisonne injustement des milliers de gens", a rapporté un diplomate dans l'entourage de M. Clinton.

M. Lavrov aurait réaffirmé que "la meilleure voie est un dialogue entre Al-Assad et l'opposition syrienne", selon la même source.

Par ailleurs, une délégation de parlementaires russes a achevé mardi une visite en Syrie au cours de laquelle ils ont rencontré le président Assad et des membres de l'opposition syrienne, à l'instar de l'économiste Aref Dalila, a rapporté une source proche de la délégation. Les parlementaires russes étaient venus pour tenter detrouver un terrain d'entente entre pouvoir et opposition en vue de résoudre la crise. Dans une interview à la télévision publique syrienne, le vice-président du Conseil de la fédération, la Chambre haute du Parlement russe, Ilias Oumakhanov, a appelé l'ONU à "ne pas répéter le scénario libyen" en Syrie.

Les Etats-Unis préparent l'après-Assad en toute discrétion

Selon la presse américaine, la diplomatie américaine ne croit pas que le président Al Assad puisse résister au mouvement de contestation qui agite le pays depuis six mois. Les Etats-Unis sont de plus en plus convaincus que le président syrien Bachar Al-Assad sera renversé et se préparent à assister à une période de turbulences après son départ, révèle le New York Times dans son édition de mardi.

Selon le quotidien, Washington collabore discrètement avec la Turquie, voisine de la Syrie, pour préparer l'après-Assad. Les Etats-Unis craignent notamment que la chute du régime n'entraîne des luttes fratricides entre les différents groupes ethniques pour la prise du pouvoir à Damas, déstabilisant à leur tour les pays de la région.

Bien que les Etats-Unis, Barack Obama en tête, appellent M. Assad à se retirer depuis un mois, ils maintiennent leur ambassadeur à Damas. Robert Ford est en effet considéré comme une courroie de transmission entre Washington, l'opposition et les différents groupes ethniques et religieux.

"Assad est à bout"

A en croire le Times, la communauté du renseignement et les diplomates en poste au Moyen-Orient ont acquis la conviction que Bachar Al-Assad n'est pas en mesure de mater la révolte qui conteste son régime. "Il y a un consensus pour dire qu'Assad est à bout", juge un haut responsable de l'administration Obama, cité par le quotidien. "Selon les services de renseignement, il ne s'en remettra pas".

M. Obama doit s'entretenir de la situation en Syrie et au Proche et Moyen-Orient avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lors d'une réunion en marge de l'Assemblée générale des Nations unies mardi.

Selon l'ONU, 2.600 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la répression depuis le 15 mars.

Avec AFP

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