Libye: l'annonce d'un nouveau gouvernement de transition imminent

Moustapha Abdeljalil, président du CNT.
Moustapha Abdeljalil, président du CNT.

Les nouvelles autorités doivent annoncer dimanche un gouvernement de transition en Libye, au moment où leurs forces tentent de vaincre la tenace résistance des combattants du régime déchu de Mouammar Kadhafi dans leurs derniers bastions.

Vendredi, deux responsables parlant sous couvert de l'anonymat à Tripoli ont annoncé pour dimanche la composition du nouveau gouvernement de 30 membres qui sera représentatif de tous les Libyens et dans lequel figureront des femmes.

La chaîne de télévision du nouveau régime Libya Al-Hurra (Libye Libre) a aussi annoncé pour dimanche ce gouvernement qui sera chargé de gérer la transition en attendant de nouvelles élections et la rédaction d'une nouvelle Constitution. Il sera aidé dans sa tâche par les Nations unies dont le Conseil de sécurité a annoncé la levée partielle du gel des avoirs libyens et l'envoi d'une mission de trois mois en Libye.

Reconnu par l'ONU comme représentant du peuple libyen, le Conseil national de transition (CNT), issu de l'ex-rébellion qui a renversé Mouammar Kadhafi, a annoncé le 2 septembre qu'il comptait diriger le pays jusqu'à l'élection dans huit mois d'une Assemblée constituante, avant des élections générales un an plus tard.

Mais, avait expliqué un émissaire de l'ONU, Ian Martin, le délai de huit mois ne devrait débuter que lorsque les nouvelles autorités, qui disent contrôler actuellement 90% du territoire libyen, auront déclaré la "libération" totale du pays.

Cette annonce devra pour le moment attendre, les combattants restés fidèles à Mouammar Kadhafi opposant depuis trois jours une résistance farouche dans leurs derniers principaux bastions de Syrte et Bani Walid que les forces du nouveau régime tentent de conquérir.

A, région natale de Mouammar Kadhafi à 360 km à l'est de Tripoli, les forces du CNT ont réussi à avancer dans la ville samedi mais ont dû se replier dans la nuit sous le feu du camp adverse, sans pouvoir sécuriser les positions avancées conquises.

Au moins 24 combattants du CNT ont été tués et 40 personnes blessées par les pro-Kadhafi qui utilisent roquettes, obus et artillerie lourde mais aussi tireurs embusqués pour défendre leurs bastions, où la situation est mouvante avec les combattants qui entrent et sortent au gré des combats. Parmi les blessés figurent un journaliste français, Olivier Sarbil, photographe et vidéaste indépendant basé à Bangkok, grièvement atteint par des éclats, selon une correspondante de l'AFP sur place.

Pourtant au moins 6.000 combattants du CNT ont été mobilisés sur ce front, selon un commandant du Conseil militaire de Misrata, Salem Jeha, qui a affirmé que ses hommes contrôlaient l'aéroport et une importante base aérienne.

Mais selon un combattant revenu du front, Abdel Rauf al-Mansouri, malgré ce déploiement massif, seul un petit nombre d'hommes combattaient. "Nous ne tenons même pas 5% de Syrte parce que nous ne faisons que pénétrer puis ressortir".

A Bani Walid, une vaste oasis située à 170 km au sud-est de Tripoli, de violents combats ont eu lieu samedi après une contre-attaque des pro-Kadhafi qui a coûté la vie à un combattant et blessé plusieurs. Là aussi, les combattants ont dû opérer un repli tactique dans la nuit pour éviter, selon eux, d'être pris sous les tirs des tireurs embusqués dans cette ville à la topographie compliquée.

Malgré la bataille féroce, le porte-parole de la branche militaire du CNT, Ahmad Bani, a affirmé que la prise de contrôle de Syrte et Bani Walid était une affaire de "quelques jours". Et une annonce de la chute de ces deux villes sera suffisante pour vaincre la résistance des "mercenaires" à Sebha, dernier des bastions pro-Kadhafi à 750 km au sud de Tripoli.

Cette volonté d'en finir rapidement survient avant la réunion la semaine prochaine de l'Assemblée générale de l'ONU à New York à laquelle participera le chef de CNT Moustapha Abdeljalil, après l'attribution du siège de la Libye au CNT. Il rencontrera aussi mardi le président Barack Obama.

AFP

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