France : des centaines de musulmans bravent l'interdiction de prier dans la rue

Des centaines de musulmans ont prié dans la rue vendredi.
Des centaines de musulmans ont prié dans la rue vendredi.

Claude Guéant, ministre de l'intérieur, doit être bien en colère. Et surtout embarrassé. Pour la prière du vendredi, des centaines de musulmans ont prié à Paris, en banlieue, ainsi qu'à Nice.

En dépit de l'interdiction du ministre de l'Intérieur français, Claude Guéant, d'organiser des prières de rue, ils étaient des centaines de musulmans à braver les consignes vendredi. À Paris, quelques 200 fidèles priaient dans l'après-midi dans une rue du quartier parisien de la Goutte-d'Or. Environ 200 fidèles s'étaient installés peu après 14 heures sur les trottoirs et la chaussée de la rue Polonceau (18e arrondissement). À Gennevilliers (Hauts-de-Seine), ville qui dispose d'une nouvelle mosquée, 200 autres personnes de confession musulmane ont prié dans l'après-midi dans une rue de la zone portuaire, à l'appel d'une association qui s'oppose à la destruction prévue de leur ancienne mosquée située à quelques mètres.

Enfin, à Nice, une centaine de fidèles ont prié sur un trottoir attenant à la mosquée du centre-ville. Le ministère de l'Intérieur s'est dit déterminé à faire respecter dès ce vendredi l'interdiction de prier dans les rues en France, notamment à Paris et Marseille où de nouveaux lieux de culte ont été ouverts pour les fidèles musulmans. Mais alors ira-t-il jusqu'à poster des casques bleus chaque vendredi devant les lieux du culte musulman ? Ou alors laissera-t-il faire avec le risque évident alors d'être accusé de laxisme ? Le ministre de l'intérieur est face à un dilemme surtout quand on sait que la question de la religion musulmane est particulièrement sensible et largement utilisée comme carburant de campagne par l'extrême droite du Front National de Marine Le Pen.

Recourir à la force

Vendredi, l'un de ces nouveaux lieux de culte a ouvert dans une ancienne caserne du boulevard Ney à Paris (18e), pour accueillir les musulmans qui prient habituellement dans les rues Polonceau et Myrha, dans le quartier multiethnique de la Goutte-d'Or. La veille, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, avait annoncé un accord entre l'État et les représentants de la communauté musulmane pour ouvrir dès vendredi cette nouvelle mosquée dans l'ancienne caserne. Plusieurs milliers de fidèles étaient rassemblés sur place, selon la préfecture de police.

Dimanche au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, Claude Guéant a confirmé la date-butoir qu'il avait donnée cet été, prévenant qu'il n'y aurait "plus de prière dans la rue dès le 16 septembre". "Si d'aventure il y a des récalcitrants, nous y mettrons fin", a-t-il averti, laissant entendre qu'il n'excluait pas de recourir à la force pour faire respecter la loi, dix ans après l'apparition de ce phénomène.

Avec AFP

Plus d'articles de : Algérie-France

Commentaires (8) | Réagir ?

avatar
khelaf hellal

Cela veut dire que l'on ne prie pas seulement pour Dieu, on prie un peu pour Dieu et un peu pour le "m'as-tu-vu " pour se différencier et imposer sa vérité à l'autre. C'est une désobeissance civile, une absurdité qui n'est pas de bonne augure.

visualisation: 2 / 8