Le (trop) subtil message de Hamrouche

En soutenant l’idée que « le changement viendra de l’intérieur du régime » et que « la démocratisation du pouvoir ne peut intervenir de l’extérieur du régime et devra venir simultanément de l’intérieur de celui-ci et de la société » Mouloud Hamrouche lance un message clair et rassurant aux décideurs : « On ne cherche pas votre départ. Vous pouvez accompagner le mouvement vers la démocratie. Votre éviction n’est pas un préalable au changement » Bien au contraire, affirme l’ancien chef du gouvernement, « un changement initié en dehors du régime ne peut aboutir »
Le propos est nouveau et subtil : c’est « un pacte de sortie honorable » adressé pour la première fois aux tenants du système qui sont invités à considérer le changement sans angoisse quant à leur destinée. Ils en seraient donc des co-artisans, à condition de divorcer avec l’idée qu’ils peuvent à eux seuls de changer les choses (« un processus de démocratisation ne peut s’élaborer en vase clos en dehors de la société et sans son contrôle. »)

Aux yeux de Hamrouche, ce pacte doit se substituer à tous les autres débats stériles qui encombrent la scène, notamment la révision de la Constitution et un troisième mandat pour Bouteflika, « des diversions qui servent à éviter le débat de fond qui est celui de la démocratisation du pouvoir». Et qui, pour l’orateur, sont des trompe-l’œil : «La révision constitutionnelle a été posée pour éviter la vraie question de la démocratisation. Qu’il y ait amendement ou non, la situation restera la même. Rien ne va changer. Quant au 3e mandat de Bouteflika, tant que ce régime persiste, on n’aura qu’un seul mandat avec des changements de facettes».
Le « pacte de Hamrouche » est à la fois habile et bienvenu pour un régime embarrassé. Trop peut-être…

Mais venant d’un « enfant du système », peut-être convient-il de le relire avant d’en rire.

Le Matin

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Commentaires (16) | Réagir ?

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Med Tahar HAMROUCHI

Procéder à un changement des règles de jeux, sera sans conteste, la fin d'un cauchemar épouvantable qui a duré 45 années, ce sera aussi une sortie honorable pour les décideurs. L'Algérie possède d'immenses ressources humaines et naturelles pour se hisser au niveau des pays modernes. Il faut admettre que le pays ne peut plus se permettre le non sens, faire du neuf avec du vieux. Continuer dans cette voie n'est plus possible. Les politiques des années 60/70 sont révolues, aujourd'hui le monde est dirigé par des hommes et des femmes la cinquantaine, aux discours francs et directs, prônant des idées nouvelles. Par les changements intervenus au début des années 2000, nous découvrons la nouvelle Europe des J-L. Zapatero, A. Merkel, N. Sarkozy, J. Socrates? De même pour l'Amérique latine, qui n?a pas été épargnée par ces changements, et aux derniers dictateurs ont succédés, Christina Fernandez de Kirchner en Argentine, Michelle Bachelet au Chili, Ed. Rodriguez en Bolivie, H. Chavez au Vénézuéla, F. Caldéron au Mexique, la liste est encore longue. En Algérie le système de cooptation met fin à tout espoir de renouveau. Continuer dans cette voie n'est plus possible. A moins que les militaires aient le courage de prendre directement le pouvoir, à l'exemple de la Turquie et laisser le temps aux civils pour se préparer au pouvoir.

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rachid kesri

Y rien à relire, y a beaucoup à desesperer avec ce genre de personnage "sérail pur jus".

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