Abbas et Netanyahu en route pour une confrontation à l'ONU

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne.
Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne.

Le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'engagent sur la voie d'une confrontation à l'Assemblée générale de l'ONU, où les Palestiniens comptent déposer une demande d'adhésion en tant qu'Etat.

Les Etats-Unis ont réaffirmé jeudi leur opposition à la démarche palestinienne, la qualifiant de "contre-productive" et vouloir aider les Palestiniens à réaliser leur aspiration à un Etat. "La seule façon dont ils vont atteindre leur objectif est via des négociations directes avec les Israéliens", a déclaré la Maison Blanche.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a également appelé les Palestiniens à reprendre des "négociations constructives", tout en reconnaissant que "la communauté internationale doit créer des conditions favorables pour cela", en allusion au Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE, ONU). "Aller à l'ONU n'est pas en contradiction avec le processus de paix, mais permet au contraire de le sortir du blocage provoqué par l'intransigeance d'Israël et son refus d'arrêter la colonisation ou de s'engager sur les références du processus de paix", a assuré M. Abbas à l'émissaire américain pour le Proche-Orient David Hale et au conseiller spécial du président Obama, Dennis Ross, selon l'agence officielle palestinienne Wafa.

"Malgré les pressions que nous subissons, la Palestine va à l'ONU le 23 de ce mois pour réclamer son admission en tant que membre à part entière", avait indiqué mercredi soir M. Abbas, au lendemain d'entretiens avec l'envoyé spécial du Quartette Tony Blair quelques jours après une rencontre avec la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton. "La démarche aux Nations unies pour demander l'adhésion à part entière de l'Etat de Palestine est une affaire réglée et irréversible", avait-il ajouté.

Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a précisé que M. Abbas présenterait la demande d'adhésion au terme de son discours à la tribune de l'Assemblée générale le 23 septembre, à moins d'une improbable "proposition crédible" de retour aux négociations d'ici là. "Nous allons examiner si l'un d'entre eux apporte une proposition crédible qui mérite que nous l'examinions", a déclaré M. Malki, en référence au ballet des émissaires américains, européens et du Quartette dans la région.

"Autrement, le 23, à 12h30, le président soumettra la demande" au secrétaire général de l'ONU, a-t-il dit. "Jusqu'à présent, nous ne voyons aucune proposition qui exige que nous l'examinions sérieusement", a souligné le ministre palestinien.
MM. Hale et Ross prévoient de se réunir dimanche à New York avec leurs homologues du Quartette, a indiqué le département d'Etat.

La sécurité, l’antienne israélienne

De son côté, M. Netanyahu a annoncé jeudi qu'il présenterait les arguments d'Israël contre la revendication palestinienne dans un discours à l'Assemblée générale de l'ONU la semaine prochaine. "Je dirai la vérité, la simple vérité, qu'Israël veut la paix et a tenté de négocier depuis deux ans et demi", a affirmé le Premier ministre, en référence à la date de son accession au pouvoir le 31 mars 2009.

"Nous savons que la paix dépend de la reconnaissance (mutuelle) et de la sécurité", a-t-il poursuivi. Selon les médias israéliens, M. Netanyahu comptait initialement ne pas se rendre à New York, préférant laisser cette responsabilité au président israélien Shimon Peres. Israël et les Etats-Unis s'opposent à la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine, arguant que la paix ne peut être le résultat que d'un retour à des négociations directes, totalement gelées depuis un an.

Les Palestiniens estiment au contraire que cette accession au statut d'Etat permettrait de refonder les négociations de paix sur de meilleures bases en corrigeant le déséquilibre des forces avec Israël.

AFP

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