Libye : "Le rôle déterminant des drones armés"

Libye : "Le rôle déterminant des drones armés"

Le général Tesnière, numéro deux de l'état-major de l'Otan en charge de l'opération, tire les premières leçons de la campagne.

Au cours d'une conférence de presse, le général (air) Vincent Tesnière, numéro deux de l'état-major multinational de l'Otan (CFAC) à Poggio Renatico (Italie), a insisté sur "le rôle déterminant des drones armés" dans la campagne de Libye, conduite depuis cet état-major. "C'est une capacité absolument fondamentale" insiste l'officier français qui estime que "si on avait eu 30 ou 40 drones armés, on aurait fait ce qu'il fallait faire". En clair, on aurait quasiment pu se passer d'avions pilotés. Mais de drones armés, il n'y en avait pas, ou presque, en Libye. Seuls les Etats-Unis en ont finalement engagés quelques uns (le nombre n'est pas public, mais il se compte sur les doigts d'une main). Pour l'heure, la France n'aligne qu'un seul drone Harfang non armé. On ignore toujours si le prochain drone "intermédiaire" (F-Heron TP) sera armé. Difficile pour un général aviateur d'exprimer plus clairement le regret que la France ne soit pas dotée de Predators...

Sur le rôle des Américains dans la campagne, le général Tesnière a insisté sur leur contribution en matière de ravitaillement en vol, "multiplicateur de force" : les 4/5ème des missions ont été assurées par l'US Air Force, soit environ 25 sorties quotidiennes sur 30, en moyenne.

Le général Tesnière n'a pas caché les difficultés que l'Otan a rencontré au début de la campagne quand il se passait "deux ou trois jours" entre la détection d'un objectif fixe et sa destruction par l'aviation. On en serait aujourd'hui à "deux ou trois heures". Les cibles d'opportunité sont désormais traitées "en moins d'une heure". L'une des difficultés de cette campagne est que "l'on désigne pas l'ennemi". L'officier a insisté sur les régles d'engagement très strictes pour éviter absolument les dommages collatéraux. "Si un lance-roquettes multiples est installé à côté d'une mosquée, on le l'attaque pas". Devinez où Kadhafi installait ses lance-roquettes...

Quant aux relations avec les rebelles au sol, le général Tesnière a confirmé qu'il n'y avait pas de désignation des cibles depuis le sol. "Nous n'avions pas de coordination avec les forces anti-Kadhafi" d'autant que "nous ne sommes pas au service des rebelles".

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