Alger entame un rapprochement avec le Conseil national de transition

Mahmoud Djibril
Mahmoud Djibril

Le numéro 2 du Conseil national libyen (CNT) Mahmoud Djibril a rencontré le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci en marge de la réunion de la Ligue arabe au Caire, a annoncé lundi Alger, en pleine déclarations rebelles anti-algériennes.

Après des mois de silence et de déni, changement de braquet à Alger donc concernant le Conseil national de transition libyen. Un premier contact est esquissé par Mourad Medelci. L'information, cette fois-ci, ne vient pas de l'extérieur, mais bien du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani. Ce qui est en soi une première, après une conduite diplomatique hasardeuse. "En marge des travaux de la session extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe qui vient de se tenir au Caire, M. Mourad Medelci a eu un entretien avec M. Mahmoud Djibril, président du conseil exécutif du CNT libyen, à l'initiative de ce dernier", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani dans un communiqué reçu par l'AFP.

Les deux hommes ont discuté des "derniers développements intervenus en Libye, des conclusions de la dernière réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine consacré à la Libye, ainsi que sur la nécessité de préserver l'unité du peuple libyen frère et de hâter le retour d'une paix durable à travers une transition pacifique, inclusive et démocratique", a ajouté Amar Belani.

Canaux de communications

Le ministère des Affaires étrangères avait annoncé, dès le mois de mars dernier, que des canaux de communication étaient ouverts avec certains représentants du conseil national de transition, a conclu le porte-parole. L'Algérie n'a pas encore reconnu le CNT, alors que des dizaines de pays l'ont déjà fait et n'a jamais demandé le départ du colonel Mouammar Kadhafi. Elle a réaffirmé la semaine dernière sa "stricte neutralité en refusant de s'ingérer, de quelque manière que ce soit, dans les affaires intérieures" de la Libye.

Dimanche encore, le porte-parole du CNT le colonel Ahmed Omar Bani a déclaré que le Conseil faisait "une distinction entre le grand peuple algérien et le gouvernement algérien. Les Algériens nous ont reconnus comme combattants de la liberté et libérateurs de notre pays". Le ton est vengeur envers les dirigeants algériens, le porte-parole des insurgés a également affirmé qu'"un jour viendra où ils devront répondre de leur attitude vis-à-vis des révolutionnaires libyens".

Dès le début de l'année, les rebelles ont commencé à accuser Alger d'avoir dépêché des mercenaires pour soutenir le chef libyen, ce qui avait été démenti avec vigueur chaque fois. Le 22 août, le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé une "série de violations de la part d'une bande d'individus qui a emporté plusieurs véhicules appartenant à la mission" diplomatique algérienne à Tripoli.

Ce premier rendez-vous diplomatique va-t-il accélérer un renouveau dans les relations entre Alger et les représentants du nouveau pouvoir à Tripoli ? Inévitablement, quand on sait que notre pays ne pouvait rester longtemps indifférent à ce qui se déroule dans ce pays voisin. Et par ailleurs ne pas reconnaitre le CNT, pendant que plus d'une cinquantaine de pays l'ont déjà fait. S'entêter dans le déni n'eut conduit qu'à l'isolement encore un peu plus de notre pays dans la sphère maghrébine.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bora Bora

Diplomatie à la traine comme à l'image du régime algérien aux antipodes de l'hisoire, qui vit dans les illusions du passé, qui manque de réalisme politique et incappable d'admettre les réalités du présent. C'est la même attitude de mépris envers les peuples voisins.

L'Algérie ne se libérera que lorsque la génération de 62 au pouvoir s'en va..