C’est avec satisfaction que Jil Jadid accueille la chute d’El-Gueddafi et de sa famille et formule ses félicitations au peuple libyen.

Avec l’anéantissement de ce régime, c’est la fin des illusions pour les autres dictateurs arabes, ceux qui se font "élire" à 90% des suffrages et qui complotent sur le dos de leur peuple pour perdurer, eux et leur famille, ad vitam aeternam aux commandes de leur pays. Après la victoire du changement en Tunisie et en Egypte, la Libye vient de rejoindre, après 6 mois de souffrance, le convoi des nations arabes qui s’apprêtent à relever les défis du monde moderne.

Ce ne sera pas un chemin aisé. Il lui faudra panser ses blessures, faire naître la confiance, habituer les gens à travailler avec les autres sans exclusion ni anathème. Il faudra du temps pour que les redoutables séquelles des multiples tares qu’aura laissé ce régime s’épanouir sous son règne puissent se résorber et laisser place à une nouvelle culture d’Etat.

Les Algériens ont découvert les Libyens ces derniers mois. Ils les ont pris en sympathie et ont compris leur combat. Ils auraient voulu que leur gouvernement agisse de façon plus réaliste, plus humaine et plus morale avec eux.

Cela n’a pas été le cas. Le pouvoir algérien a évalué le drame qui se déroulait à nos frontières à travers la grille de lecture de ses intérêts propres. Un peu de lucidité et un peu de compassion pour tout un peuple qui avait été à nos côtés durant notre guerre de libération, aurait dû faire prendre à l’Algérie une position plus honorable. Cela n’a pas été le cas. Nous le regrettons profondément.

Nous ne pouvons donc plus que souhaiter tout le succès mérité pour le nouveau pouvoir libyen et attendre que le souffle du changement atteigne notre gérontocratie, incompétente et dépassée, pour redéfinir une véritable amitié algéro-libyenne.

Le coordinateur, Soufiane Djilali