Maroc : procès des suspects de l'attentat de Marrakech reporté à septembre

L'attentat a causé la mort de 17 personnes.
L'attentat a causé la mort de 17 personnes.

Le procès de neuf suspects dans l'attentat de Marrakech, qui avait causé la mort le 28 avril de 17 personnes dont huit Français et un Suisse, a été une nouvelle fois reporté au 22 septembre, a constaté jeudi un journaliste de l'AFP.

En présence de neuf suspects -- deux autres ayant été ajoutés par le parquet -- l'avocat de la partie civile Abdelrahim Jamaï, un des ténors du barreau marocain, a demandé à la cour le report du procès afin que puissent être "préparées la défense" et la plaidoirie.

La première séance du procès avait eu lieu le 30 juin, avant d'être reportée au 18 août. L'attentat avait été commis sur la terrasse du café Argana, sur la célèbre place Jamâa El Fna à Marrakech, haut lieu du tourisme marocain. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier depuis les attaques islamistes à Casablanca en 2003 qui avaient tué 33 personnes et 12 kamikazes.

Aqmi nie toute participation

Au lendemain de l'attentat, le ministère de l'Intérieur avait indiqué que le principal prévenu "est fortement imprégné de l'idéologie jihadiste" et "exprime ouvertement son allégeance pour Al-Qaïda". Mais Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a nié toute implication dans l'attentat. La séance de jeudi s'est tenue en présence de représentants de l'ambassade de France à Rabat, de sept proches des victimes françaises, ainsi que des familles de prévenus. A l'issue de la séance, Me Jamaï a demandé devant la presse la création au Maroc d'un "fonds d'indemnisation des victimes du terrorisme", comme il en existe en France. Selon l'acte d'accusation, les prévenus sont accusés "de porter gravement atteinte à l'ordre public, assassinat avec préméditation et guet-apens, détention et fabrication d'explosifs et appartenance à un groupe religieux interdit".

Avant l'entrée de la Cour dans la salle d'audience, le principal prévenu Adil El Othmani a clamé à voix haute devant l'assistance son "innocence" et réclamé "l'intervention du roi" Mohamed VI, tout en prononçant quelques mots en anglais depuis le box vitré et antiballes-balles des accusés. "Si j'étais vraiment un terroriste, pourquoi n'ai-je pas été arrêté en Irak ou en Syrie?", a lancé El Othmani, un homme corpulent à la barbe touffue, en tenue civile comme les autres personnes mises en cause.

Des proches des prévenus ont demandé l'intervention du roi, tout en arborant des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire: "Non à l'isolement; libérez les innocents". Les avocats de la défense ont déposé une demande de libération provisoire de leurs clients, une requête sur laquelle doit statuer la cour dans l'après-midi. S'adressant ensuite à la presse, un des proches des victimes françaises, Gérard Fabien, a dit sa "confiance dans la justice marocaine". "Il y a des blessés qui souffrent encore des suites de cet attentat", a-t-il dit.

La matinée a par ailleurs été marquée par des invectives devant le palais de justice de Rabat-Salé entre les familles des victimes marocaines et celles des prévenus. Alors que les premières demandaient que "justice soit rendue aux victimes du terrorisme", les autres leur répondaient en réclamant "un procès juste pour que la vérité éclate".

AFP

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