Le mensonge de Dieu : Une saga rafraichissante

Le mensonge de Dieu Monsieur est un livre d'histoire avant tout ! L'histoire récente des hommes, pas la votre évidemment, M. Ghlamllah ! L'histoire qui se tisse à travers le vécu d'une lignée d'Algériens qui se sont retrouvés mêlés à des batailles qui ne les regardent pas (souvent recrutés de force d'ailleurs), l'auteur se focalise bien plus sur la bêtise humaine, au sens universel, que sur nos propres drames, passés ou récents, comme pour mieux insister sur le fait que le but n'est pas de répondre à la question "qui a tué qui" en Algérie, mais au nom de qui, de quoi les hommes s'entretuent-ils ainsi depuis que le monde est monde ? Et au nom de quoi recrute-t-on des indigènes épris de paix et d'amour pour les faire participer à des combats d'arènes qui ne les concernent pas, lesquelles arènes, de surcroit, se situent souvent loin de leurs terres natales ? Au nom de qui, de quoi des hommes formatés à la haine se font-ils exploser pour mourir et tuer alors que nous sommes tous nés pour Vivre ?Celle que vous vous acharnez à falsifier depuis 1962. Le mensonge de Dieu est une saga qui nous fait remonter le temps et nous fait traverser les époques, de guerre en guerre, de génération en génération, depuis la fin du 19ème siècle.

Guerres stupides que les hommes se font depuis la nuit des temps ! Qui au nom d'un empire, qui pour des terres à conquérir, qui au nom d'une race supérieure, et qui au nom d'un Dieu qui lui aurait remis un message pour lui donner pour mission, en tant qu'élu (kheira oumatine), de remettre un "ordre divin" parmi des indigènes incultes et sauvages ! Comme si Dieu avait besoin d'intermédiaires pour ce faire !

Kateb Yacine avait dit un jour : J'écris en français pour dire à mes amis Français que je ne suis pas Français ! Mohamed Benchicou aussi écrit en français mais sa langue vibre en arabe algérien : J'en ai été témoin par deux fois lors de ses séances dédicaces, à Paris et à Tizi-Ouzou ! "Ouachrek ?", "Rayhou maana !"... etc, sont autant de phrases aimables qui agrémentent ses dédicaces et vous font ressentir cette petite fierté d'Algérien reconnaissant le génie des siens.

Et au finish, que faire pour sortir de ces spirales de violence insensée ?

Pour justifier tant de bêtises humaines, l'auteur n'a d'autre recours qu'à l'amour ! Ainsi se trouve justifié le combat de Belaïd contre la France pour l'amour de Joséphine, mais aussi contre l'Allemagne pour l'amour de Manuela, etc... A vous de le lire pour en découvrir toutes les facettes de l'histoire et des époques récentes que notre ami Benchicou relate avec une plume poétique inégalable ! Hommage percutant à tous ces jeunes sacrifiés, au nom de la bêtise humaine, sans avoir jamais caressé les seins d'une femme (et là, j'ai une pensée particulière pour le jeune Abdelkahar Belhadj, formaté au mensonge de Dieu, à un âge où un enfant joue encore aux Légos !). Même si je n'aime pas Ali Belhadj, j'aurais préféré que son fils soit encore vivant pour avoir la chance un jour de caresser les seins d'une femme. S'il avait été mon fils, il serait encore en vie et heureux, formaté à un monde d'amour !

Belaïd, Gabril, Youssef, sont le grand père, le père, le fils (néanmoins grand père par la force du temps, mendiant du cimetière, relatant l'histoire) qui ont participé à toutes les guerres d'Europe depuis 1870 !

N'est-ce pas ridicule qu'on nous inventât ainsi des ennemis et nous battre pour des causes qui, de près ou de loin ne nous regardent pas, sinon à travers celles de cette liberté, de cet amour universels dont Mohamed Benchicou en dépeint de larges contours ?

Lisez donc Le mensonge de Dieu Monsieur le ministre, un livre d'histoire avant tout ! L'histoire récente des hommes, pas la votre évidemment ! Celle que vous vous acharnez à falsifier depuis 1962. Elle est inspirée de faits "qui ont certainement dû se passer" comme dit l'auteur. De faits, de légendes et d'écrits que Benchicou cite volontiers : les poèmes de Sidi M'hend ou Mhend ; les témoignages sur les juifs d'Algérie ; les documents secrets sur le Carna, cette structure paramilitaire du PPA qui a failli nous compromettre avec Hitler ; et même, plus proche de nous, les récits sur le Zaccar, ou ce feuilleton chronologique sur l'ancienne Ain Oulmane, patrie d'Aldjia, une héroïne du livre et que vous pouvez, M. le ministre, découvrir sur un site bien algérien http://villagedecolbert.unblog.fr. Si vous le comprenez alors vous vous y reconnaitrez et reconnaitrez vos pairs, ceux qui n'ont d'armes et d'arguments que le mensonge de Dieu pour perpétuer leur pouvoir sur un peuple transformé en sujets dociles ! Du moins, c'est ce que vous croyez, car ce peuple a compris depuis bien longtemps, que vous n'êtes que des imposteurs dont seul le mensonge de Dieu en perpétue la survie. Survie (au sens politique évidemment !) qui ne tient qu'à un fil, celui de la sangle qui retient les Klachs aux épaules de généraux stagiaires !

Bravo Mohamed ! Continues à nous faire rêver par ta plume divine ! Nous te lirons et nous émerveillerons toujours de ta poésie et tes métaphores si fines !

Quant à "Meuhssieur" le ministre Ghlam-Allah, que rajouter d'autre à ce que son seul nom ne colporte de mensonge... de Dieu et "onques Shayatines"

K.M.

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