Berlin commémore les 50 ans de la construction du "Mur de la honte"

Le mur de Berlin en 1989 au moment de sa chute.
Le mur de Berlin en 1989 au moment de sa chute.

L'Allemagne marque samedi le 50e anniversaire de la construction du Mur qui a coupé Berlin en deux pendant 28 ans et le souvenir de ceux qui sont morts en essayant de le franchir.

Dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 août 1961, le dirigeant de l'Allemagne de l'Est communiste (RDA) Walter Ulbricht donnait l'ordre de lancer "l'opération Rose". Une dizaine de milliers de soldats est-allemands sont alors chargés d'ériger "un mur de protection antifasciste", une barrière qui permettra en fait de mettre fin à l'exode des habitants de RDA dans les zones d'occupation alliées et de les empêcher de fuir par l'enclave capitaliste qu'est Berlin-Ouest. Plus de 2,5 millions de personnes ont déjà quitté la RDA qui compte alors 19 millions d'habitants.

600 personnes y ont trouvé la mort

Cachés dans les véhicules, creusant des tunnels ou sautant les clôtures, les Allemands de l'Est ont continué par tous les moyens à tenter de rallier l'Ouest. 136 d'entre eux ont trouvé la mort au pied de ce qui reste aux yeux des Berlinois le "Mur de la honte". Au total 600 à 700 personnes, selon les historiens, ont perdu le vie en essayant de fuir le régime est-allemand.

"Je n'ai aucune compréhension pour ceux qui relativisent les horreurs du Mur(...), le Mur de Berlin était et reste une honte, et cela doit être dit clairement", a déclaré samedi le maire de Berlin, le social-démocrate Klaus Wowereit. Quelques semaines après la mise en place du mur, une Berlinoise, Frieda Schulze, 77 ans, réussira encore s'échapper. Une photo l'immortalisera, les jambes suspendues dans le vide, alors qu'elle s'apprête à sauter par la fenêtre de son appartement du 29 de la Bernauerstrasse dans une bâche tendue par les pompiers de Berlin-ouest.

"Ce mur a non seulement divisé toute une ville mais également l'Europe entière", a écrit dans un communiqué, le président polonais du Parlement européen, Jerzy Buzek, qui a été témoin de sa construction. "Je me souviens encore très bien de ce 13 août 1961. J'étais étudiant en ingénierie et me trouvais à Berlin pour une conférence. Ce matin-là, on a voulu visiter Berlin-Ouest et on en a été empêchés par des policiers en armes et les barbelés", raconte-t-il.

C'est dans la rue de Frieda Schulze, où a été érigé un Mémorial du Mur, que la commémoration devait débuter au petit matin par la lecture des biographies de victimes du Mur, au sein de la chapelle de la Réconciliation. A 10h, le président allemand Christian Wulf devait prononcer un discours en présence de la chancelière conservatrice Angela Merkel et du maire social-démocrate de Berlin, Klaus Wowereit.

La cérémonie commémorative, retransmise par la télévision publique, devait être suivie d'une célébration oecuménique dans la chapelle.

A midi, les cloches des églises sonneront et les trains s'arrêteront dans les gares. Le réseau du métro et des trains de banlieue n'a toujours pas retrouvé sa configuration d'avant le Mur, 22 ans après sa chute en 1989.

A partir de samedi, jour de son inauguration, les Berlinois et les touristes pourront également découvrir une nouvelle exposition en plein air qui prolonge le Mémorial, le long de la Bernauerstrasse.

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