Accord de coopération nucléaire : le cadeau empoisonné de Sarkozy

Accord de coopération nucléaire : le cadeau empoisonné de Sarkozy

L’option nucléaire à des fins civiles prise par l’Algérie commence à soulever un certain nombre de questions, voire d’inquiétudes, d’abord à l’intérieur du pays lui-même, puis de la part de la communauté internationale qui contrôle, via l’AIEA ou le traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), le développement de cette technologie.
Le pays, qui dispose de deux réacteurs nucléaires d’étude, Nour et Salem, situé l’un à Draria dans la banlieue ouest d’Alger, l’autre à Aïn Oussera, a ratifié l’ensemble des conventions internationales de non-prolifération des armes atomiques et d’utilisation de l’énergie à des fins scientifiques et pacifiques. Régulièrement, l’AIEA vient contrôler les installations scientifiques en question. Pour les responsables algériens le recours au nucléaire est une alternative « économique, renouvelable, durable et propre » aux énergies non renouvelables tels le gaz et le pétrole. » Malgré ces garde-fous rigoureux, on sent poindre du coté des Etats occidentaux une sourde inquiétude suscitée par le risque d’une prolifération rampante. Les mises en garde tombent déjà de partout et pas seulement des antinucléaires et des écologistes. Hormis la France, grande exportatrice et leader mondial de la filière avec Areva et EDF, pour qui les candidats à l’acquisition de cette énergie sont une aubaine, les Etats européens voient d’un mauvais œil le démarchage auquel se livre le président Sarkozy. C’est au sein de l’Union européenne que se sont manifestés les premiers grincements de dents à l’annonce du contrat de coopération de nucléaire civil algéro-français (lire notre édition du 7 décembre).
Les Algériens quant à eux ne semblent pas porter un engouement particulier à l’énergie atomique. Est-ce le souvenir des essais français de Reggane, région à ce jour non décontaminée, qui provoque leur méfiance ? Des quelques points de vue exprimés sur notre site sur la question du nucléaire, il ressort que, sans être experts en la matière, la plupart des intervenants ont conscience de la précarité des moyens scientifiques dont dispose leur pays et donc de sa vulnérabilité face à une technologie qui n’est pas sans risque. D’où leur scepticisme, voire leur rejet clairement affiché.
Ainsi un lecteur du Matin estime qu’il existe d’autres alternatives aux besoins énergétiques de l’après pétrole que cette option hasardeuse ; un autre lui fait écho et propose : « Le soleil est un réacteur gratuit pour toute l’humanité, utilisons son énergie… ». Un troisième qualifie l’accord de coopération nucléaire de « cadeau empoisonné de Sarkozy » et interroge : « Avons-nous besoin de cette énergie qui peut être une source de problèmes de tout genre (sécurité, enrichissement, déchets, maintenance) et un alibi pour des agressions… »? Un dernier fait part de cette crainte partagée par beaucoup « de voir, après installation des centrales nucléaires, les Occidentaux (France, USA, Russie) accuser l'Algérie de fabriquer des armes nucléaires, ce qui leur donnerait, ajoute-t-il, le prétexte d'intervenir militairement pour contrôler le pays directement - car indirectement c'est déjà fait ! - et exploiter ses richesses. »

« L'expérience irakienne devrait nous servir à quelque chose » conclue-t-il.

Meriem Benmehdi

Plus d'articles de : Algérie-France

Commentaires (10) | Réagir ?

avatar
Haddad S.

Les gouvernants de l'Algérie aiment beaucoup les prestiges éphémères. L'energie nucléaire c'est comme les recherches scientifiques qui se font actuellement sur l'energie éolienne en Algérie. Notre pys dispose d'une enrgie solaire H24, d'un pétrile et d'un gaz qui ne sont même pas exploités convenablement. A quoi bon, quand on sait qu'il n'y a même pas de vent en algérie. Le dromadaire regarde souvent loin mais piétine le tout près de lui.

visualisation: 2 / 10