Troisième mandat : les tacots politiques et la remorque de l'armée

Troisième mandat : les tacots politiques et la remorque de l'armée
L’opposition politique démocrate, ébaubie, se réveille de deux années de berceuse pour constater, une fois de plus, qu’elle a été bernée : l’homme dont elle jurait qu’il était « mourant », sur la foi des « sources informées », cet homme va se représenter pour un troisième mandat et, certainement le remporter. Il ne lui reste plus, secrètement ou publiquement, qu’à espérer une « opposition interne au système », c'est-à-dire celle venant de la hiérarchie militaire, pour éviter le cauchemar d’un troisième mandat de Bouteflika, ou d’un pouvoir à vie.
Et c’est ainsi qu’entre 2004 et 2007, l’opposition politique républicaine a perdu la seule bataille qu’il lui fallait remporter : la bataille de l’autonomie.
Elle est restée, redisons-le mot utilisée par Hamidechi dans le Soir, « à la remorque de l’armée », consacrant ainsi ce qu’on supputait d’elle : son statut de tacot politique toujours en quête d’une traction.
C’est parce qu’elle ne s’est pas investie, après 2004, dans « la bataille de l’autonomie », c’est parce qu’elle est restée « à la remorque de l’armée » que l’opposition politique démocrate (et une partie de notre élite) ont gobé le canular du « président mourant » qui n’avait pour but que de les divertir et les empêcher de s’organiser pour l’échéance 2009. Car les « sources informées » qui ont porté le canular ne sont autres que celles … des services liées à l’Armée.
Le plus impardonnable est à venir : c’est parce qu’elle a négligé « la bataille de l’autonomie », et qu’elle est restée « à la remorque de l’armée » que l’opposition politique démocrate (et une partie de notre élite) vont reconduire les illusions de 2004 : « Il ne passera pas ! ». Sur la foi du galon et du porteur de vannes…
Comment, dans ces moments de sublime angélisme, ne pas reconnaître au commentaire acide de l’éditorialiste du Quotidien d’Oran, le droit au quolibet ? « Ici, certains s'accrochent encore à l'argument d'une soi-disant opposition de l'institution militaire à une révision de la Constitution qui autoriserait Bouteflika à «rempiler» à El-Mouradia. Ce sont pourtant ces mêmes milieux qui ont été roulés dans la farine en 2004 pour avoir accordé foi à ce même argument et à ceux qui le leur ont soufflé.
D'autres font dans une «naïveté» encore plus grande en donnant pour possible, voire probable un scénario dans le pays à la vénézuélienne à l'occasion du scrutin référendaire qui ruinerait l'ambition de Bouteflika à un autre mandat présidentiel. S'il s'attendent réellement à ce qu'un tel scénario se produise, c'est que ces gens-là sont carrément dans le rêve éveillé. »
Et oui…
Changeons de slogan !
Que faire ? D’abord et avant tout sortir de la dépendance. Envisager une action « contre le troisième mandat » EN TOUTE AUTONOMIE. C'est-à-dire non plus seulement contre Bouteflika mais contre tout le système !
On évitera ainsi d’entretenir l’illusion qu’un changement peut venir de l’intérieur du système.
On évitera de « rouler » pour des épouvantails et crédibiliser une parodie électorale.
On se remettra à croire en nous-mêmes…
Une proposition concrète ? Changer notre argumentation : défendre la Constitution au lieu d’attaquer Bouteflika sur son bilan. Ce n’est pas son bilan qui lui interdit de postuler pour un troisième mandat, c’est la Constitution. N’entrons pas dans des débats de diversion !
Formons dès maintenant une sorte d’action patriotique et unitaire « Pour le respect de la Constitution algérienne ».
C’est un slogan consensuel qui intéressera de larges courants de la société, qui résonnera dans et en dehors de nos frontières…Et qui dépasse 2009.
Un slogan qui nous éloigne des débats étriqués du sérail, qui redonnera l’initiative aux républicains et un slogan sur lequel, forcément, nous reviendrons.

Le Matin

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Commentaires (33) | Réagir ?

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you hhh

alors, qu'elle est la solution pour qu'ils partent eux les envahisseurs ;car il n'ya pas que david vincent qui les as vu, parler parler n pas la solution il faut reagire car l'algerie nous appartient aussinous aussi

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omar cheriet

Voici un article d El moudjahid qui en dit long sur le respect du texte fondamentale par un organe de presse officiel:

Le mouvement de la société civile de la wilaya de Tizi-Ouzou se dit déjà engagé sur le terrain en faveur de la candidature puis de la réélection de son excellence pour un troisième mandat, tant souhaité par l'écrasante majorité du peuple algérien.

On parle de 3 eme mandat, d'une reelection sure; apres tout cela que reste t il des institutions de mon pays quand un journal comme El Moudjahid se permet de reprendre et de publier ce genre d article, que fait le conseil constitutionnel'?

Qui peut encore croire à lexistence meme d un Etat impartial, respectueux des droits et de la CONSTITUTION

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