L'Otan perd des forces en Libye

L'Otan perd des forces en Libye

Premier couac dans la coalition de l'Otan. La Norvège met officiellement fin lundi à sa participation aérienne tandis que l'Italie rapatrie son porte-avions Garibaldi.

Les pays de l'Otan essaient d'achever le plus vite possible et victorieusement leur mission aérienne en Libye, mais ils doivent le faire avec des moyens réduits après le retrait des chasseurs engagés par la Norvège et d'un porte-avions italien. La Norvège, l'un des huit pays de l'Otan à avoir pris part depuis quatre mois à l'opération "Protecteur unifié", met fin officiellement à sa participation à la mission aérienne lundi. Dans les faits, ses quatre derniers chasseurs F-16 engagés devaient effectuer ce week-end leurs dernières sorties, Oslo ayant expliqué qu'elle n'était pas en mesure de continuer plus longtemps une mission aussi lourde. Certains pensaient que l'intervention en Libye, lancée en février pour protéger les populations civiles des attaques des troupes du colonel Kadhafi, ne durerait que quelques semaines.

Mais le vieux leader libyen, au pouvoir depuis 1969, s'est accroché plus longtemps que prévu, malgré les milliers de sorties aériennes qui ont fortement dégradé ses moyens d'action. Les alliés ont donc entrepris d'ajuster leur tactique militaire et leurs messages diplomatiques : ces derniers jours, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont laissé entendre que Muammar Kadhafi pourrait rester dans son pays, à condition qu'il cède tous ses pouvoirs. Selon l'Otan, le départ des chasseurs norvégiens n'affectera pas le rythme de l'opération aérienne, actuellement d'une centaine de sorties par jour, dont la moitié pour frapper. Un raid a visé samedi trois antennes de la télévision libyenne pour tenter de réduire Kadhafi au silence.

"Confusion totale"

"Nous avons toujours dit qu'une solution politique était nécessaire pour mettre fin à la crise, mais nous avons également dit que nous continuerions notre opération militaire aussi longtemps que nécessaire", a expliqué une porte-parole de l'Otan, Carmen Romero. "Kadhafi ne peut pas jouer la montre contre nous", a-t-elle ajouté. Londres a renforcé sa contribution en ajoutant quatre chasseurs Tornado, compensant dans les faits le retrait des avions norvégiens. Ils voleront au côté des avions déployés par la France, le Canada, la Belgique, le Danemark, l'Italie et les États-Unis. Mais des officiers britanniques ont averti que leurs forces armées, présentes en Libye et en Afghanistan, risquaient elles aussi d'atteindre leurs limites. D'autant que l'Italie a rappelé son porte-avions Garibaldi et décidé cette semaine de réduire drastiquement ses missions militaires à l'étranger. L'impatience monte donc chez les alliés, alors que le plus haut gradé américain a estimé que l'Otan était actuellement dans une "impasse" en Libye. "À long terme, je pense que c'est une stratégie qui fonctionnera (et permettra) de chasser Kadhafi du pouvoir", a toutefois affirmé l'amiral Michael Mullen.

L'idée que Muammar Kadhafi puisse rester en Libye, dans un "oasis dans le désert", est rejetée par les rebelles. "Ça tourne à la confusion totale", a confié Alexis Crow, du centre d'études londonien Chatham House. Les alliés, explique-t-elle, n'ont jamais été clairs à propos du sort final du colonel Kadhafi, certains pays étant réticents à l'idée de réclamer son départ. La cohésion de l'Otan sera à nouveau mise à l'épreuve en septembre, lorsque s'achèvera le second mandat de 90 jours dont elle dispose. Les États-Unis ont fait circuler l'idée d'un nouveau mandat à l'Otan, qui ne serait cette fois pas limité dans le temps, selon des sources proches des discussions. "Cela mettrait nos procédures en phase avec notre message, à savoir que nous resterons aussi longtemps que nécessaire", explique un responsable de l'Otan. Un tel mandat à durée indéterminée est cependant loin d'être acquis, certains pays devant le faire approuver par leurs parlements.

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ali chemlal

Ce conflit créé de toutes pièces, par la France de Sarkozy, usant de ruse et de mensonges, pour entrainer la communauté internationale à punir le régime de Khadafi, qui a refusé d'acheter l'armement militaire français. C'est une sale guerre, qui a coûté la vie a des centaines de Libyens pour satisfaire les desiderata de Sarkozy et de Bernard Henri Levy, prosioniste notoire. Bombarder des cibles civiles et la télévision, n'a rien d'honorant, après avoir laissé des plumes en Afghanistan, sacrifiant les jeunes militaires européens, au profit de l'arrogance d'un homme, N Sarkozy, regrettant que la France n'ait pas participé, a l'invasion de l'Irak. C'est chose faite, il a sa guerre avec un pays de 5 millions d'habitants, l'équivalant d'un département Français. Si la France et l'Europe veulent régler sa crise économique, il n' y a pas pire stratégie.