Profitant de la réunion des cadres de son parti, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé samedi à Alger, à rendre publiques dans les meilleurs délais les décisions auxquelles ont abouti les consultations politiques, affirmant que toutmanquement pourrait avoir des retombées "néfastes" sur le pays.

Louisa Hanoune a indiqué que sa formation politique était dans l’expectative de l’annonce de décisions "urgentes" qui sont "supposées succéder aux dernières consultations politiques". Aucune critique du coma politique dans lequel est plongée l’Algérie, aucune observation sur les déséquilibres économiques, le climat détestable de la situation générale, seulement un appel à l'annonce de résultats de rencontres dont on sait pertinemment qu'elles étaient plus une dérobade politique pour gagner du temps de véritables consultations.

Bref, Louisa Hanoune a estimé que tout manquement serait considéré comme un acte suicidaire pour le pouvoir notamment à la lumière des développements aux plans international et national qui requièrent "la construction d’institutions crédibles afin d’opérer la rupture avec celles du parti unique". C’est alors que ces nouvelles institutions pourront "répondre aux aspirations des citoyens à travers la mise au point de politiques judicieuses", a-t-elle poursuivi.

Le gouvernement n’a pas mis fin à la mafia du médicament

La secrétaire générale du PT a également passé en revue la position de sa formation des dossiers économiques et sociaux posés sur la scène nationale. Elle n’a pas manqué de souligner la pénurie de certains médicaments, considérant cette situation comme le corollaire du "désengagement de l’Etat par le passé donnant ainsi lieu à ce qui est appelé « économie de bazar » et des concessions données par les gouvernements successifs en vue d’une adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC)". Préférant épargner le ministre de la Santé dont le département a failli dans la distribution des médicaments, dont plus d'une centaine particulièrement vitaux aux malades, la responsable de l'ancien parti trotskiste a estimé que le gouvernement "n’a pris aucune mesure pour mettre fin à la "mafia du médicament" qui tient en otage les malades et la santé publique".

Sur le plan social, Tout en égratignant au passage certains grévistes d'Air Algérie, Mme Hanoune a réitéré le soutien du PT à toutes les augmentations de salaires car "la révision des statuts a été au cœur des grèves menées dernièrement". Elle a appelé, en outre, à la révision des retraites et pensions à travers une échelle qui s’adapte aux augmentations des salaires.

Grand soutien d’Abdelaziz Bouteflika, la SG du Parti des travailleurs n’a dit aucun mot sur les grandes affaires de corruption qui ont entaché de grands projets. Elle a seulement insisté sur la nécessité d’ouvrir des enquêtes concernant certains marchés de cession d’entreprises nationales à des partenaires étrangers qui "dénotent, selon elle, d’une grande corruption visant la dilapidation de l’économie nationale".