L’ONAT oublie de payer ses dettes aux médias

L’ONAT oublie de payer ses dettes aux médias

Ce n’est pas tout que de proclamer à tout-va que l’Algérie promeut le tourisme. Encore faut-il avoir une vraie politique en la matière. Effectuer un travail de longue haleine au pays et surtout commencer par être crédible à l’international. Ce qui ne semble pas le cas de l'ONAT.

Ainsi, l’Office national du tourisme (ONAT) est pointé du doigt par des créanciers qui attendent d’être payés par cet organisme étatique algérien censé vanter l’image de l’Algérie à l’étranger. Dans un article publié par le site tourmag.com. il est reproché à l’ONAT de ne pas avoir payé des professionnels du tourisme chargés de la promotion de la destination Algérie. Coût de la prestation ? 100 000 euros.

Les faits

En 2009, une campagne de promotion de son salon le Sitev est menée par l’office "notamment Tarik El Kebir, conseiller du directeur général", sur la presse française. Objectif : relancer le tourisme en Algérie. Seulement, selon les rédacteurs de l’article publié dans ce portail spécialisé dans le tourisme, l’ONAT est un mauvais payeur, depuis cette date, "malgré des relances successives, les médias en sont encore pour leur frais...".

Coup de colère donc contre notre promoteur national du tourisme : "Que penser d'un pays qui, au plus haut niveau, contracte des dettes qu'il ne règle pas ? Que penser d'un pays qui vient parader chaque année à Top Resa et organise un Salon international à Alger, le tout pour plusieurs centaines de milliers d'euros, alors qu'il "balade" depuis des mois les petits créanciers français ?" s’interrogent les rédacteurs.

Malgré toutes les démarches auprès de l’ambassadeur à Paris et de la direction de l’Office, rien n’y fit. Toutes les promesses de règlement sont demeurées vaines. Les médias fédérés sous la houlette d'Alain Quéré (Voyages Plus) donnent un délai jusqu’à septembre prochain. Faute de quoi menacent les professionnels des médias, "des actions sont envisagées. Par exemple, le commandement d’un huissier qui saisira l’ensemble du mobilier du stand algérien à Top Résa".

Les Affaires étrangères françaises déconseillent notre pays

Cette histoire de non-règlement de créances par l’ONAT ne fait qu’assombrir encore un peu plus un tableau qui l’est déjà assez. Pourtant ce n’est pas l’argent qui manque ! Sur le plan sécurtaire, l'image de notre pays ne semble pas s'améliorer non plus.

Il y a quelques jours c’est le ministère français des Affaires étrangères qui déconseillait encore une fois à ses ressortissants notre pays. Dans une note datée du 25 juillet on peut lire : « En raison des menaces actuelles dans la zone sahélienne, il est recommandé aux Français résidents ou de passage d’éviter tout déplacement dans les régions de Djanet et de Tamanrasset, même dans le cadre de circuits organisés par des agences agréées. L’enlèvement d’une ressortissante italienne, au cours d’activités touristiques au Sud de Djanet, le 2 février 2011, souligne la réalité du risque d’enlèvement dans ces régions frontalières du Sahel. Auparavant, l’enlèvement de 7 étrangers dont 5 Français au Niger, au Sud de l’Algérie, avait déjà démontré la volonté des groupes terroristes de perpétrer ce type de crimes. Cette volonté reste plus forte que jamais. Dans le nord du pays, le risque terroriste reste élevé. Plusieurs actions sont enregistrées chaque semaine.

Alors en vrai, lancer des campagnes publicitaires à coup de dizaines de milliers d'euros dans les capitales européennes pour vanter la destination Algérie, c’est un peu mettre la charrue avant les boeufs. Car a-t-on réellement les moyens humains et matériels pour accueillir les touristes européens dans les standards offerts par nos voisins (pour ne pas aller loin) ? Assurément non. Commençons d'abord par le début.

Yacine K.

Lien : http://www.tourmag.com/Algerie-l-Office-du-Tourisme-oublie-de-regler-ses-dettes-aux-medias_a46137.html

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
monciff lami

Le tourisme d'accueil et d'abord et avant tout une question d'attitude, d'approche humaine, donc un savoir-faire axé sur la qualité du contact. Nous aurons beau investir des milliards d'euros ou de yens dans cette industrie et des infrastructure, bien qu'il le faudra bien, car nos voisins nous dépassent au moins d'un quart de siècle dans ce domaine, malgré notre orgueil déphasé. Est-il toujours que lorsque l'on connait bien ce secteur dans la région par exemple, il est saint d'admettre que ce qui avantage certains de nos voisins, Maroc, Tunisie et Egypte, en dehors de leurs commodités de grand standing international dans certains cas, c'est certainement l'attitude et le caractère fondamentalement tranquille, bienveillant (Maroc) voire invitant et le discours courtois qui émane probablement de leur gentillesse intrinsèque qui les caractérisent. En Algérie, théoriquement nous avons tous les moyens pour attirer techniquement du monde chez nous, un potentiel naturel des plus vierges et des plus divers, de l'argent pour réaliser des grandes œuvres. Mais il y a un bémol. Le touriste d'aujourd'hui et d'hier, se souviendra toujours lorsqu'il quittes une contrée, un pays, une ville visitée, (jusqu'à l'aéroport parfois) il retiendra disais-je, la qualité des rapports et l'expérience humaine qu'il a ressenti ou perçu, qui ont rendu son séjour agréable même si ce fut bien humble. Or il me semble qu'en Algérie, excepté dans qlqs régions du sud, nous n'avons pas, ou plus cette attitude de savoir ''aimer recevoir'' les étrangers. Nous avons bcps plus appris une espèce de ''suffisance'' cachant mal notre désarroi, notre confusion entre être fier et d'être simplement content de voir le monde venir chez nous, à défaut de pouvoir aller le voir. Probablement à cause de décennies de fermeture (politique) sur soi, de promotions propagandistes nationalistes, et conflits intérieurs, nous ont travesti les perceptions, nous faisant croire que nous sommes toujours les meilleurs dans tout. Or nous ne le sommes qu'à un niveau individuel, lorsque nous sommes chacun excellent dans son domaine. Cet orgueil ''myope'' nous a fait également croire que les autres sont atteints de tous les défauts, ''Gawris'' arrogants, voisins arabes ou africains profiteurs ou misérables, asiatique, ''caves'' etc... Tous cela a provoqué une distorsion de notre réalité donc la réalité sur les autres. Pas bcps de monde vient voir notre pays qui regorge pourtant d'une belle nature encore vierge éspérons-le. A mon humble avis, les décideurs du ministère du tourisme, devraient s'investir impérativement, en parallèle des infrastructures dans la formation très pointue des ressources humaines axés sur la qualité du service, les connaissances des autres cultures et dans les relations humaines, par ''l'Éducation'' de tout les intervenants locaux, notamment dans la transmissions du savoir faire aux ressources compétentes, quittes a les envoyer en stage d'immersions au sein de structures privés dans les pays du contour méditerranéen qui ont une très longue expérience, confirmée dans le tourisme d'accueil. Peut-être viendra un jour où les touristes du monde entier renouent avec nos traditionnels vertus de l'accueil et refaire connaissance avec la profonde gentillesse et le don de soi qui caractérisaient notre peuple, hélas maintenant perdue.