Trafic routier, une vigilance accrue pour le ramadhan seulement ?

Trafic routier, une vigilance accrue pour le ramadhan seulement ?

La Direction générale de la sûreté nationale va sortir les grands moyens pour le ramadhan. Objectif ? Faciliter la circulation automobile pendant ce mois. Le reste de l’année, les automobilistes doivent patienter donc.

De prime abord c’est une bonne nouvelle pour les usagers de la route. Selon l’APS, les services de la sûreté nationale ont arrêté une batterie de mesures visant la facilitation du trafic routier et le renforcement de la prévention des accidents de la route à l’occasion du mois de ramadhan.

Ainsi, ils veilleront à "garantir la fluidité du trafic routier à travers une mobilisation nuit et jour des ressources humaines et matérielles dotées d’un réseau de caméras de surveillance relevant des directions des opérations", a indiqué la même source à l’APS.

Ces mesures viseront à annihiler les blocages ou les engorgements pendant le mois de Ramadhan marqué par un trafic routier dense notamment le matin et peu avant et après le F’tour. Ce dispositif consiste en un "déploiement sur le terrain" des agents de la police avec une "forte concentration" au niveau des routes principales et secondaires et certains points noirs qui enregistrent une activité intense particulièrement vers certaines directions.

Un cautère sur une jambe de bois

D’emblée, une question coule de source : pourquoi attendre seulement ce mois pour déployer les grands moyens quand on sait que nos routes font des dizaines de victimes chaque semaine ? Les fous du volant ne conduisent pas seulement en ce mois. Et nos routes demeurent les plus meurtrières dans le monde. Elles endeuillent des centaines de familles chaque année.

Au passage, nous ne pouvons ne pas soulever, en exemple, le problème de la route qui mène d’Alger vers l’est (Bouira, Tizi Ouzou et Constantine). Très fréquentée, elle est sujette chaque jour à d’énormes bouchons dus soit aux nombreux contrôles de barrages militaires ou aux nombreux accidents. Les automobilistes souffrent le martyre chaque jour. Plusieurs voix se sont élevées par le passé pour dénoncer cet état de fait, sans résultat jusqu’à présent. De nombreux autres points noirs dans les grandes villes ou la campagne attendent des solutions concrètes.

Aussi, ces mesures ponctuelles décidées par la DGSN pour fluidifier le trafic ne peuvent constituer une solution à un schéma de circulation autrement congestionné. Ce qu’attendent les automobilistes ce sont de vraies solutions pérennes, non ponctuelles. On s’en rappelle qu’au début des émeutes en janvier dernier, les services de la police ont reçu instruction d’arrêter de réprimer les chauffards pour éviter une quelconque révolte. Ces valses-hésitations sont préjudiciables et le signe d’un manque de rigueur. La sécurité routière ne s’improvise pas, c’est un travail continu et de longue haleine. Pour arriver à baisser le nombre d’accidents, il faut certes réprimer en aval, mais aussi et surtout prévenir en amont. Pas seulement. Un meilleur contrôle des véhicules et l’entretien des routes sont incontournables.

Sofiane Ayache

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