La facture alimentaire de l’Algérie explose

La facture alimentaire de l’Algérie explose

Outre les céréales, les laits et produits laitiers ont enregistré l’une des plus importantes hausses, de près de 93%.

La facture des importations des produits alimentaires a encore augmenté en Algérie. Le Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes (Cnis) a révélé, dimanche à l’agence officielle APS, qu’elle s’est élevée à 4,83 milliards de dollars pendant le premier semestre 2011, contre 3,02 milliards de dollars durant la même période en 2010. Selon la même source, l’accroissement de 59,87% s’explique par la hausse essentiellement des céréales, dont les achats ont augmenté de plus de 99,61% : les importations des céréales, semoules et farines ont mobilisé un montant de 2,04 milliards de dollars pendant le 1er semestre 2011 contre 1,02 milliard de dollars à la même période en 2010. D’après le Cnis, la part des céréales dans la structure des produits alimentaires importés représente 42,31%. Par ailleurs, les principaux produits du groupe “biens alimentaires” ont tous augmenté. Les douanes ont, cependant, tenu à préciser que les importations des produits alimentaires ont connu une augmentation double : “Une hausse en volume de près de 90% des produits alimentaires en général et le reste par la hausse des prix sur les marchés internationaux”.

Hausse de 93 % des produits laitiers

Outre les céréales, les laits et produits laitiers ont enregistré l’une des plus importantes hausses, de près de 93%. Si l’on croit le Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes, le montant des importations des laits et produits laitiers est passé de 470 millions de dollars au 1er semestre 2010 à 907 millions de dollars durant la même période en 2011. La facture des importations des sucres et sucreries a aussi grimpé de 48,64%, passant de 331 millions de dollars à 492 millions de dollars. à cela sont venues se greffer la hausse des importations des viandes (20,9%) dont la facture est de 81 millions de dollars durant les six premiers mois de l’année 2011 contre 67 millions de dollars pendant la même période en 2010, ainsi que celle, de moindre ampleur, des produits comme les cafés (147 millions de dollars) et le groupe thé-légumes secs (156 millions de dollars), avec des augmentations respectives de 18,55% et de 11,43%. Pour ce qui est des importations algériennes, le Cnis a annoncé que celles-ci ont augmenté de 16,14% au cours des six premiers mois de 2011, passant de 20,05 milliards de dollars à 23,29 milliards de dollars. Il a, en outre, informé que l’ensemble des groupes de produits a enregistré des hausses. C’est le cas, entre autres, du groupe des biens de consommation non alimentaires (3,39 milliards de dollars) qui a connu une augmentation de 28,23%. Cette évolution a touché surtout les pneumatiques neufs en caoutchouc, les réfrigérateurs-congélateurs et les ouvrages en fer ou en acier. Mais, d’autres produits du groupe ont, également, connu une hausse : les véhicules de tourisme et les médicaments. Concernant le groupe des biens destinés au fonctionnement de l’outil de production (6,65 milliards de dollars), il a aussi enregistré une progression de 3,23%, selon le Cnis.

Des freins gouvernementaux inefficaces

Les douanes ont, également, révélé que les augmentations ont touché les fils machine en fer ou en aciers (+ 106,18%), les barres en fer et en acier (+53,18%), de même que les biens d’équipement (+5,94%), les articles de robinetterie et organes similaires (+107,64%), les transformateurs électriques (+ 26,6%) et les fils et câbles (+ 37%). Comme on le voit, la facture des importations algériennes, dont celle des produits alimentaires, continue de gonfler, en dépit des freins mis en place par le gouvernement pour en limiter l’ampleur. Dans un contexte de crise mondiale, il est, certes, difficile d’affronter les prix affichés sur le marché international, mais on est loin des promesses de protection de la production nationale - quand celle-ci existe - et surtout des engagements relatifs à l’augmentation de la production algérienne, notamment dans l’alimentaire.

Hafida Ameyar

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Commentaires (4) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

Je voudrais m'adresser à Atala Atlale. En lui disant que nos gourous ont du génie maléfique, sur 40 millions d'hectares arables c'est à dire cultivables, seules 9 millions sont utilisés à 60 % de leur rendement, le reste est à l'abandon, même pas en jachère. Tant qu'il y a du pétrole, tant qu'il y a la vache à traire, tant que le ventre de notre Sahara renferme dans ses profondeurs abyssales ces excréments de satan, point d'agriculture, point d'autosuffisance alimentaire. Nos escrocs de l'import -import ont trouvé le filon pour brasser des millions voir des milliard de dollars sans fournir aucun effort. A ce rythme, si le pétrole chute à 30 dollars pendant 6 mois, bonjour les dégâts, on n'arrivera même pas à nourrir le 1/4 de ce peuple qu'on a réduit au tube digestif.

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Habib Djarmouni

Explosion de la facture alimentaire: des millions de bénéfices qui vont aux ripoux qui importent et qui ont transformé le peuple en un grand tube digestif. Demain quand le pétrole sera tari, vides seront les étalages des boulangers, des épiciers, bouchers, pharmaciens et tous les autres magazins de toc et de gadgets ! Chadli a importé 2 bananes, 3 postes TV et quelques frigidaires on l'a accusé de délapidation de l'argent du pétrole. Bouhef ouvre les vannes du pétrole, tout le peuple est heureux de consommmer ce qu'il ne produit pas!!!

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